Madaba - Nomadays
Madaba

Héritière d’un passé millénaire, Madaba, la ville des mosaïques, est une destination de pèlerinage biblique qu’il ne faut pas manquer. Rideau sur les points d’intérêt de la destination.

Escapade à Madaba : pèlerinage et découverte de l’art byzantin

La Jordanie accueille plusieurs sites bibliques répertoriés sur la carte géographique de la Terre Sainte. Parmi eux se trouve l’antique cité de Madaba, identifiée dans l’Exode comme une dépendance du royaume de Moab, conquise par les tribus d’Israël et reconstruite en 1880 par les Arabes de Kerak.

Une visite est de rigueur ; votre véhicule privé pourra vous y conduire depuis la sortie de l’aéroport Queen Alia. La cité des mosaïques ne manque pas d’attractions historico-culturelles. Qui n’aimerait pas découvrir la célèbre carte d’origine byzantine qui décore l’église orthodoxe Saint-Georges ? Représentant le plan d’urbanisme de Jérusalem, elle est considérée comme le plus beau joyau archéologique et biblique du pays. Qui n’aimerait pas visiter l’église des Apôtres, l’église de la Vierge, ou la salle Hyppolyte et admirer leurs délicates mosaïques ? Les chefs-d’œuvre byzantins de Madaba sont sans exemple dans toute la Jordanie. Aux environs du centre-ville, des temples du Ier et du iind siècles valent également une visite.

Annales du passé

Dans l’ancien monde, Madaba est un territoire de plaines que les Israélites ont pris de force aux Moabites. « Nous avons lancé nos flèches contre eux : de Hesbon à Dibon, tout est détruit. Nous avons étendu nos dévastations jusqu'à Nophach, jusqu'à Médeba », lit-on dans Nombres 21:30. Les restes d’un sépulcre dans la partie orientale de la ville prouvent que des hommes y ont vécu à cette époque.

Les érudits datent la naissance de la ville à 1200 ans avant notre ère. Madaba est retournée au royaume de Moab au ixe siècle av. J.-C., mais, sept cents ans plus tard, les conflits entre les Séleucides et les rebelles Judéens ont déchiré la ville. Jean Hyrcanus, le chef de la dynastie hasmonéenne, entra en guerre contre Aristobole, son propre frère. Il a demandé à Aretas III, le roi de Pétra, de lui venir en aide ; celui-ci accepta de lui fournir des hommes, mais exigea en retour que Madaba soit rendue à Pétra. C’est ainsi que Madaba est devenue une possession nabatéenne jusqu’à l’an 106 de notre ère, où commença la domination romaine. En réalisant de gros projets immobiliers, les Romains ont contribué au renouvellement urbain de Madaba. Les fortifications qui longent la route du parc archéologique datent de cette époque.

Au vie siècle, les Byzantins porteront ce développement architectural à son apogée. Ils ont introduit l’art de la mosaïque dans les églises et les monastères. La carte de Jerusalem, communément appelée mosaïque de Madaba, est sans doute l’une de leurs plus grandes réussites. La mosaïque revêt une fonction informative aussi bien que décorative, car la plupart des villes bibliques du Proche-Orient figurent dessus. Mondialement célèbre, la carte attire la curiosité des touristes et des étudiants en archéologie.

La ville moderne

Madaba est une petite localité de 80 000 habitants située à une trentaine de kilomètres d’Amman. Ses villes voisines sont Kerak et Pétra. L’attractivité touristique de Madaba est sans aucun rapport avec sa taille. Les visiteurs seront ravis d’y découvrir des trésors de l’art byzantin du ve au viie siècle. Les autorités jordaniennes se sont appliquées à restaurer les vieilles églises au sein d’un parc archéologique, en veillant à ce que l’authenticité de l’architecture soit respectées. Étant très petite, la ville peut être parcourue à pied en quelques heures.

Lieux d’intérêt incontournables

Madaba abrite un patrimoine historique et religieux d’exception. Pour l’apprécier dans toutes ses facettes, une promenade dans le centre-ville est indispensable. Cela dit, les environs réservent également d’agréables surprises.

Patrimoine religieux

La basilique Saint-Georges

Achevée en 1986, cette église de confession orthodoxe abrite un trésor historique inestimable : la carte de Madaba, une mosaïque byzantine monumentale sur laquelle on peut lire une mine d’indications géographiques sur Jérusalem et ses banlieues. Le puits de Jacob, le château de Kerak, champ de bataille entre Reynaud de Châtillon et Saladin, la tour de David… Tout y est clairement retracé ! La carte date du vie siècle, ce qui en fait le plus ancien plan de la Terre Sainte jusqu’à preuve du contraire. À vous de juger si l’attraction est aussi belle que la rumeur le prétend !

L’église de la Vierge

Faisant partie du parc archéologique, l’église de la Vierge Marie séduit par sa mosaïque centrale, qui est un exemple d’harmonie et de proportion géométrique. Pour l’histoire, l’église fut déterrée en 1887 dans le sous-sol d’une propriété privée.

L’église des Apôtres

Au carrefour de la Route des Rois, l’église des Apôtres se présente devant vous. Une série de mosaïques donne de l’allure à cet édifice, la plus belle étant la figure allégorique de la Mer. Elle représente la déesse Thalatta émergeant des flots, avec toute sa cour composée de poissons et de créatures aquatiques. L’église ne se trouve pas dans l’enceinte du parc archéologique, mais un peu plus loin.

Le sanctuaire de la décapitation de Jean-Baptiste

Poursuivez le pèlerinage dans l’église catholique Saint-Jean-Baptiste, connue autrement sous le nom de sanctuaire de la décapitation de Jean-Baptiste. Elle est dédiée au plus grand prophète de tous les temps, selon les déclarations de Jésus - « de tous ceux qui sont nés d’une femme, aucun ne s’est levé de plus grand que Jean » (Luc 7:28) - le même prophète qui a dû payer son obéissance au prix de sa tête. Des ruines byzantines sont à découvrir dans les galeries souterraines.

Le musée archéologique de Madaba

Cet établissement donne une mesure de la créativité des Byzantins. La collection comprend des iconographies sacrées, des articles de joaillerie et de céramique.

Le parc archéologique de Madaba

Les fouilles effectuées à Madaba ont permis de mettre au jour plusieurs sculptures byzantines aux motifs profanes et religieux. Il a fallu trouver un endroit digne de ce nom où ces trésors seraient conservés et exposés. D’où la création du parc archéologique de Madaba. Les attractions principales du complexe sont la mosaïque de Machaerus, qu’on pense être la plus ancienne de la région ; les mosaïques du sanctuaire du prophète Elias, très élégantes même si certaines lignes sont effacées ; les mosaïques de la salle Hyppolyte, qui sont, elles aussi, des chefs-d’œuvre artistiques. Les mosaïques sont disposées en trois panneaux. Le premier illustre les Quatre Saisons ; l’image de Phèdre et d’Hyppolite occupe la place centrale ; le troisième panneau représente Adonis assis au côté d’Aphrodite, avec les Trois Grâces – la Joie, la Beauté et la Créativité – venant à sa suite.

Aux environs de la ville

À l’extérieur de la ville, plusieurs sites rappellent des épisodes célèbres de l’Ancien et du Nouveau Testament :

Le mont Nébo

À neuf kilomètres au nord de Madaba s’élève le Mont Nébo, fréquenté par des milliers de pèlerins. La Bible hébraïque le désigne comme l’endroit où Moïse, l’homme de Dieu, mourut après avoir posé le regard sur la Terre Promise sans avoir le droit d’y entrer. Le mont offre une vue spectaculaire sur le Jourdain ainsi que sur Jérusalem et Jéricho, situés de l’autre côté du fleuve. Ne ratez pas le couvent franciscain et l’église joyeusement perchées sur le sommet.

Le palais Machaérus

La vue sur la mer Morte est époustouflante depuis le palais. Elle mérite à elle seule le déplacement jusqu’au château de Machaérus. Cependant, son véritable intérêt est ailleurs. Le château de Machaérus vous invite à retourner 2 000 ans en arrière pour revivre la scène de l’exécution de Jean-Baptiste. C’est là qu’Hérode le Grand coupa la tête du prophète lors d’une réception royale, après avoir été conquis par la danse de Salomé, sa belle-fille. L’histoire de Jean-Baptiste est rendue célèbre par la danse des sept voiles, interprétée dans plusieurs airs d’opéras.

Umm ar-Rasas

De fabuleuses ruines romaines, byzantines et omeyyades valent au village d'Umm Ar-Rasas d’être classé sur la liste du patrimoine de l’Unesco. À une trentaine de kilomètres en dehors de Madaba.

Informations pratiques

Quand y aller ?

Pour visiter Madaba avec une météo favorable, programmez votre départ au printemps (mars à mai) ou en automne (octobre et novembre). La sécheresse et les températures clémentes autorisent les activités en plein air.

Comment s’y rendre

Il n’y a que 30 km à parcourir pour rejoindre Madaba depuis Amman, en empruntant l’Ancienne Route des Rois. La ville est à une dizaine de kilomètres d’Hesban. Si vous voulez éviter l’inconfort des bus publics, il n’y a que deux facilités de transport : la voiture ou le taxi. Le trajet Amman-Madaba se fera en véhicule privé avec votre chauffeur.