Église de Saint-Georges - Nomadays

Jordanie

Église de Saint-Georges

La ville jordanienne de Madaba est connue pour ses églises byzantines et omeyades. De ce nombre figure l’église Saint-Georges, un site de pèlerinage célèbre.

À la découverte de l’église Saint-Georges, un bijou archéologique de la Jordanie**

L’église grecque de confession orthodoxe qu’est la basilique Saint-Georges date seulement du xixe siècle. Son air modeste est trompeur, puisque l’abside de l’église abrite un trésor historique d’une valeur inestimable pour le christianisme. Il y a 130 ans, a été découvert sur le chantier, des vestiges d’une église de Byzance dans laquelle était caché une carte en mosaïque de Jérusalem. Cette carte n’est pas une carte ordinaire. C’est la plus vieille représentation de Jérusalem qui nous soit parvenue à l’heure actuelle. Les Chrétiens s’y rendent pour nourrir leur foi, les autres pour étoffer leurs connaissances culturelles.

Quelles que soient vos croyances, le pèlerinage à l’église Saint-Georges est une étape immanquable pour découvrir une Jordanie historique et authentique.

Histoire de la basilique

Les premières pierres de l’église Saint-Georges ont été posées en 1986. Le monastère byzantin qui a occupé initialement le site date, lui, du vie siècle. Dans son livre, l’historiographe Procope de Césarée avance une date de construction entre 527 et 561. Lors des opérations de fouilles, les archéologues ont repéré une citerne dans le sous-sol de l’église. Sur cette dernière se trouve une inscription en lettres grecques qui nous livre trois renseignements : l’église a été décorée avec « munificence » ; elle fut érigée sur l’ordre de l’empereur Justinien II ; l’édifice fut achevé en l’an 13 de l’indiction. L’équivalent de cette date dans le calendrier grégorien est l’an 550.

L’art byzantin n’est pas nouveau. Les Byzantins sont passés maîtres dans l’art de la mosaïque, qui combine des morceaux de verre, d’émaux et de céramique à des fins décoratives. D’où vient alors l’enthousiasme des érudits et des archéologues à la vue de la carte de Madaba sur le carrelage de l’église Saint-Georges ? En fait, c’est une grande première dans l’histoire de l’art en ce sens que la mosaïque traite de la géographie. Le repérage des lieux saints sur la carte contribuera au développement spectaculaire des sciences bibliques en établissant la validité des Saintes Écritures d’un point de vue historique.

Aujourd’hui

Madaba continue de faire parler d’elle par ses ruines d’églises byzantines. L’église contemporaine Saint-Georges s’enorgueillit de posséder la carte en mosaïque de la Palestine, dont la renommée a traversé les océans. Avec l’église de la Vierge, la salle Hyppolyte et l’église des Apôtres, elle fait partie des incontournables de Madaba. Le trajet demande une demi-heure de voiture en voyageant depuis Amman.

Tour de l’église

Une seule attraction retient l’attention des visiteurs au moment où ils franchissent la porte de l’église Saint-Georges. Ni la façade extérieure, ni les pieuses images décorant les vitraux, ni encore moins la messe. La raison de ce rassemblement est l’antiquité visible sur la mosaïque : la fameuse carte de Madaba.

Les dimensions de la carte sont exceptionnelles : sa longueur est de 16 mètres et sa largeur de 6 mètres. Malheureusement, le maître d’œuvre chargé de construire la basilique n’a pas prêté attention à l’antiquité. Des pans entiers de la carte sont cachés sous les piliers. Ils auraient représenté les contrées d’Hébron et de Beershéva. A l’origine, la carte mesurait plus de 21 mètres de long.

Malgré cela, la carte a le mérite de présenter clairement la géographie de la Terre Sainte. Le royaume a pour capitale Jérusalem, mais ses frontières s’étendent du Liban jusqu’à la Basse-Égypte, le nord de l’Egypte actuelle. Les peintres ont illustré la carte de plusieurs légendes et annotations. Y figurent les noms des groupes ethniques qui ont habité la Palestine. Y sont représentés les lieux saints majeurs mentionnés dans l’Ancien et le Nouveau Testament : le mont sacré du Sinaï, la vallée du Jourdain, le puits de Jacob.

On voit distinctement le plan d’urbanisme de Jérusalem avec ses dépendances. Jérusalem, la Sainte Cité, occupe le milieu de la carte. Elle est entourée de verrous, de tours et de murailles. L’accès de la ville est protégé par vingt-et-une tours. La tour maîtresse s’appelle la tour de David, accessible à travers six portes. Apparaissent ensuite les villages : Bethléem, le lieu de naissance du Christ ; Jéricho, une oasis fertile couronnée de palmiers ; Kerak et son château fort ; Ashkelon, Gaza et Péluse. Les dessins sont soucieux de réalisme : sur les carrés de mosaïque, vous pourrez distinguer des embarcations de pêcheurs naviguant sur la mer Morte, des poissons nageant dans le fleuve du Jourdain ou encore un lion se lançant aux trousses d’une gazelle dans le désert de Moab.

Infos pratiques

Droit d’entrée

Les frais de visite sont fixés à 1 JD par adulte, soit 1,41 $. Accès libre pour les enfants de moins de 12 ans. A noter que l’église Saint-Georges n’est pas incluse dans le Jordan Pass.

Horaires d’ouverture

L’église Saint-Georges est ouverte 7 j/7, mais les horaires d’ouverture diffèrent d’une saison à l’autre. L’église ouvre de 8 h à 17 h en hiver (novembre à mars) et ferme une heure plus tard en été (d’avril à octobre). Tous les vendredis, les heures de service sont comprises entre 9 h 30 et 17 h.

Comment s’y rendre

La basilique orthodoxe Saint-Georges est située au cœur de la rue Talal, dans le quartier historique de Madaba. Si vous souhaitez passer une nuit à Madaba, des hôtels de classe touristique affluent à proximité de l’église. Sinon, prenez la voiture depuis l’aéroport d’Amman, baptisé aéroport Queen Alia. Empruntez l’Ancienne Route des Rois qui traverse le sud de la capitale. Au bout de 25 km de route, vous arriverez à l’église Saint-Georges.

Dans les environs

Après avoir vu la plus importante mosaïque byzantine du pays, poursuivez le voyage en direction du Mont Nebo, situé à dix minutes de route de Madaba. Cher aux pèlerins, le site est considéré comme l’endroit où le prophète Moïse a contemplé la Terre Promise sans avoir le privilège d’y entrer, car il y mourut. Outre l’intérêt historique, le mont Nébo offre une merveilleuse perspective sur la mer Morte et la Palestine.

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