Nazca - Nomadays
Nazca

Situées dans la plaine côtière et désertique du Pérou, à environ 400 km au sud de Lima, les lignes de Nazca attirent les voyageurs du monde entier. D’une culture à part entière qui s’entoure d’un grand mystère pour l’humanité, le site tient son nom d’une civilisation pré-Inca datant des années 200 à 600. Ce site est surtout populaire pour ses géoglyphes tracés dans le désert près de la ville de Nazca.

Histoire

Les premiers récits sur les fameux géoglyphes péruviens sont visibles dans le livre « Chronique du Pérou », écrit par le conquistadorPedro Cieza de León, publié en 1553. Les géoglyphes de Nazca quant à eux furent découverts en 1927 par Toribio Mejia Xesspe. Les archéologues datent leur réalisation à l’époque de la civilisation pré-Incaïque. Communément appelées « lignes et géoglyphes de Nazca et de Palpa », ces œuvres d’art figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994. Jusqu’à nos jours, leur création demeure un mystère pour les chercheurs.

En 1939, l’anthropologue Paul Kosok fut le premier à survoler les géoglyphes afin de les étudier. Selon lui, il s’agissait d’un système d’irrigation élaboré par les Incas. En 2004, l’équipe du professeur Masato Sakai lança des recherches à Nazca et y établit finalement un laboratoire en 2012. En 2014, de nouvelles figures furent révélées au grand jour par Eduardo Herrán Gómez de la Torre après le passage d’une tempête de sable. Un accord pour la protection des géoglyphes fut signé en avril 2015 avec le Ministère de la culture péruvien.

Voir les lignes de Nazca

La civilisation Nazca

Les Nazcas vivaient de l’agriculture intensive dans les étroites vallées du Rio Grande de Nazca et d’Ica. Cette civilisation misait sur le développement de l’irrigation afin d’améliorer leur culture et de prévenir de l’insuffisance en eau dans le désert. Ces canaux sont encore en activité aujourd’hui.

La plupart des Nazcas résidaient dans des huttes recouvertes de chaume à l’extérieur de la zone cultivable, aux alentours du désert. Autrefois, les habitations étaient regroupées autour d’une pyramide en adobe qui servait de sanctuaire. La cité centrale était Cahuachi, qui se trouvait à 6 km de la ville actuelle de Nazca. Le site accueillait des cérémonies, avec ses quarante sommets pyramidaux surmontés par des structures en adobe. Lors des cultes, les têtes des ennemis de l’empire étaient coupées sur les autels en forme de pyramide. Une autre coutume locale consistait àtransformer les crânes des nouveaux nés pour les distinguer des autres peuples. La civilisation des Nazcas déclina subitement vers 350, suite à une succession de séismes et d’inondations. Ces catastrophes naturelles détruisirent alors l’agriculture. Les locaux perdirent leur confiance envers les dieux et les prêtres. Les ruines des bâtiments et des sanctuaires de Cahuachi subsistent jusqu’à nos jours malgré le passage des pilleurs.

Les géoglyphes de Nazca

Dès le début du XXe siècle, les chercheurs se sont relayés afin de découvrir les mystères liés aux géoglyphes de Nazca. Ces tracés représentent les divinités animale du panthéon religieux local. Vu du ciel, ils adoptent en effet la forme d’animaux et de lignes droites. Les images s’étendent sur une superficie de 450 km² dans le désert et sont réparties sur une ligne de 50 km de long reliant les villes de Nazca et de Palpa. Le micro climat aride et la faible activité humaine ont joué un grand rôle dans la conservation des géoglyphes pendant plusieurs siècles.

D’après les archéologues, les géoglyphes de Nazca sont des copies des figures formées par les astres afin d’enregistrer leurs mouvements. Le sol sur lequel se dessinent ces lignes est recouvert de cailloux de couleur rouge dû à l'oxyde de fer. Après les avoir déplacés, les Nazcas obtinrent un sol de teinte grisâtre qui engendra les contours des figures. Le site comprend près de 800 figures géométriques formées par des lignes, des spirales, des ellipses et des triangles. On trouve également 70 figures biomorphes qui illustrent des végétaux et des animaux, comme le singe, l’oiseau-mouche, le jaguar, l’araignée, entre autres. Au total, on compte 350 représentations. Les géoglyphes franchissent les ravins et escaladent les collines, tout en gardant leurs formes et la plupart d’entre eux s’étendent sur une ligne continue.

Dans quels buts les Nazcas ont-ils construit les géoglyphes ?

Paul Kosok fut le premier scientifique à avoir avancé une théorie sur la signification des géoglyphes. Selon lui, lors du solstice d’été, les rayons du soleil couchant se mettaient en parallèle avec certaines lignes pour former un gigantesque calendrier astronomique. Ce système servait de repère aux Nascas pour l’organisation de leurs activités agricoles et religieuses .

D’autres hypothèses indiquent que les géoglyphes de Nazca délimitaient des espaces consacrés aux cultes des dieux et des défunts. Selon le Docteur Lasaponara, les figures faisaient partie d’un réseau d’aqueducs pour faire face à la pénurie d’eau.

Le rôle de María Reiche

Comment pourrait on parler des lignes de Nazca sans parler du travail de María Reiche, qui y a consacré sa vie entière.

Maria Reiche était une mathématicienne et archéologue allemande qui a consacré la plus grande partie de sa vie à l'étude et à la préservation des lignes de Nazca, un ensemble de géoglyphes précolombiens dans le désert côtier du Pérou. Elle est devenue célèbre comme "la dame de Nazca" pour son travail acharné pour protéger et promouvoir ces mystérieuses figures géométriques, animales et humaines, qui s'étendent sur des kilomètres dans le désert.

Maria Reiche a commencé à étudier les lignes de Nazca dans les années 1940 et a consacré plus de 40 ans de sa vie à l'étude, la cartographie, la préservation et la promotion de ces géoglyphes. Elle a utilisé ses connaissances en mathématiques et en astronomie pour découvrir que les géoglyphes étaient en fait des calendriers astronomiques complexes, qui étaient utilisés pour mesurer le temps et les cycles agricoles.

Maria Reiche a travaillé en étroite collaboration avec les communautés locales et les autorités péruviennes pour protéger les géoglyphes contre les pillages et les dégradations. Elle a également créé des cartes détaillées et des guides pour les visiteurs, aidant à faire connaître les lignes de Nazca à travers le monde.

Maria Reiche est considérée comme une pionnière dans l'étude et la préservation des géoglyphes précolombiens, et son travail a permis de mieux comprendre l'histoire et la culture des anciennes civilisations andines. En hommage à sa contribution, elle a reçu plusieurs prix et distinctions au Pérou, ainsi qu'un doctorat honorifique de l'université de Dresde en Allemagne. Maria Reiche a laissé un héritage durable dans le monde de l'archéologie et de la préservation culturelle, ainsi qu'un témoignage important de l'histoire et de la culture andines.

Comment s’y rendre ?

Pour atteindre Nazca, prenez un bus local à Lima ou à Arequipa qui suit la route panaméricaine. Vous pouvez également emprunter la route qui passe par Cusco, Abancay et Puquio. Le trajet en bus coûte 2 à 3 soles.