Couvent de la Recoleta, Sucre - Nomadays

Bolivie

Couvent de la Recoleta, Sucre

Un couvent, un musée, mais aussi une ancienne caserne, La Recoleta s'est enrichi de nombreux trésors religieux, littéraire et artistique au fil de son existence. Édifiée sur les pentes du Cerro Churuquella , elle a vu grandir Sucre. À votre tour de profiter du spectacle depuis son mirador.

Histoire

Située dans la partie haute au sud de la ville de Sucre, La Recoleta doit son existence à l'Ordre des Frères mineurs. Les catholiques acquirent la colline de Churuquella au début de l'an 1599 grâce aux efforts de l'évêque Alonso Ramírez de Vergara. La première pierre pour la construction du couvent fut posée en 1600. Le Révérend Père Francisco de Morales prit ensuite la responsabilité de fonder la « Recolección de Santa Ana de Montesión en Chuquisaca », avec une église et un petit cloître. Avec le temps, la communauté évolua et le cloître fut doté d'un étage supplémentaire en 1650. À la demande de Don Domingo Aguilar, la création de nouveaux cloîtres fut entreprise en mai 1655.

La Bolivie obtint son indépendance en 1825. Dès lors les couvents se restreignirent et passèrent peu à peu à la laïcité des Églises. Le rassemblement des frères et le rétablissement de l'Ordre dans le pays ne furent énoncés qu'en 1837, sous l'impulsion du F. Andrés Herrero. Un groupe de dix religieux vint ainsi à La Plata, ancien nom de Sucre, pour pratiquer le catéchisme et participer au réaménagement des églises et des couvents.

Aujourd'hui

L'ambiance est au recueillement au sein du couvent, que ce soit au cœur de ses patios jalonnés de couloirs aux colonnes de pierre ou dans les jardins parsemés de géraniums et de rosiers. Dans sa chapelle restaurée, les fidèles s'alignent sur les sièges artistiquement sculptés pour les moines d'antan au moment d'élever leurs chants. La Recoleta de Santa Ana de Montesión respire de nos jours une atmosphère sereine et propice à la prière.

Un lieu chargé de mémoire

La grande gardienne de l'histoire religieuse de Sucre renferme quatre patios, tous dotés d'un arc à deux lobes. Dans la première cour, vous trouverez une cellule du XIXe siècle où séjourna l'évêque franciscain Fray Mamerto Esquiu. Autour, les murs de la galerie se parent de vieilles fresques. Le second patio permet également d'admirer des peintures, cette fois-ci sur tissus, illustrant des scènes de prière et d'abnégation. Il donne sur l'entrée du cloître au deuxième étage et sur la bibliothèque qui archive plus de 20 000 œuvres datant de 1600 à nos jours. Le patrimoine bibliographique du couvent comporte des livres de philosophie, une collection langues et linguistique, ainsi que plusieurs manuscrits relatant l'histoire de la Bolivie. Jetez un coup d'œil au cellier au sein duquel, dissimulée dans la pénombre, est entreposée la réserve de vin. Par la troisième cour appelée « patio des orangers », vous accédez à un jardin dominé par un cèdre de près de 1400 ans. Cet « arbre millénaire » honoré comme un totem a été proclamé « monument historique de la Bolivie » en 1956. À proximité, le potager du couvent assure le nécessaire de l'alimentation des occupants de la Recoleta. Le quatrième patio se distingue par ses colonnades et son tableau de San Pedro de Alcantara réalisé en 1600. Puis, de retour dans la deuxième cour, prenez le temps de rendre hommage au président Pedro Blanco devant la plaque commémorative indiquant le lieu de son assassinat en 1828, lorsque le couvent fit office de caserne.

L'église de la Recoleta conserve soigneusement dans son chœur une chaire sculptée en 1674. Dessinés par des mains indigènes, les motifs sur silleria font honneur aux missionnaires franciscains martyrisés au cours de leur voyage à Nagasaki au Japon. Parmi les autres trésors notables figurent une bible vieille de plus de deux siècles, rédigée en latin et en espagnol, un tableau de la Vierge Marie et de l'Enfant Jésus, ainsi qu'une représentation des martyrs franciscains. L'église bâtie en 1875, bien après la création du couvent, a été conçue selon les anciennes maquettes du presbytère. Elle se compose d'une unique nef dotée d'une chapelle latérale. Des piliers polygonaux à chapiteaux supportent son plafond paré d'arcs de style gothique.

Une vaste place, témoin de la fondation de Sucre, s'étend en face de l'église. Une jolie Pila trône au milieu, réalisée par Don Martín de Oviedo. L' esplanade de la Recoleta offre une des plus belles vues sur les toits de la ville. La promenade se poursuit sous les arcades de la Plaza Pedro de Anzurez pour profiter du coucher du soleil. En contrebas, il n'est pas rare de voir des touristes siroter un cocktail fruité, confortablement installés sur les transats des cafés du quartier de la Recoleta.

Infos pratiques

Comment s'y rendre ?

Sucre possède un aéroport international ( Juana Azurduy de Padilla ), implanté à environ 6 km du centre-ville. Si vous préférez la voie terrestre, des voyages nocturnes sont disponibles au départ de La Paz à 14 h de route, de Cochabamba à 10 h et de Potosi à 6 h 30.

Pour rejoindre le quartier de la Recoleta , rendez-vous dans la rue Dalence à quelques maisons derrière la Plaza 25 del Mayo – côté cathédrale. Il vous suffit ensuite d'arpenter la rue en direction du sud-est.

Ouverture et tarifs

Le musée du couvent de la Recoleta reçoit les visites touristiques du lundi au vendredi de 9 h à 11 h 30 et de 14 h 30 à 16 h 30, et le samedi de 15 h à 17 h. L'entrée coûte environ 10 Bs.

Des messes ont lieu tous les jours de 6 h à 19 h. Trois cérémonies sont organisées le dimanche, respectivement à 6 h, à 8 h et à 19 h.