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Kilimandjaro

Le Kilimandjaro, toit de l’Afrique, attire chaque année des milliers de randonneurs en quête de défis et de paysages spectaculaires. Avec ses 5 895 mètres d’altitude, cette montagne mythique de la Tanzanie fascine autant par sa beauté que par l’expérience unique qu’elle offre. Découvrez dans ce guide toutes les informations qu’il faut savoir sur cette montagne extraordinaire.

Le Kilimandjaro, une montagne exceptionnelle

Chaque année, environ 50 000 randonneurs viennent en Tanzanie pour gravir le mont Kilimandjaro. Ce n'est pas sans raison. Le point culminant du continent africain est en effet bien plus qu'une simple montagne : c'est un mariage de paysage divers.

En quelques jours de trek, les aventuriers passent d’une végétation luxuriante à un désert minéral balayé par les vents, puis à un sommet glacé. La transition, progressive, se fait à travers des écosystèmes variés, créant une véritable immersion dans la nature africaine, sans jamais quitter la montagne.

Le Kilimandjaro est aussi unique du fait qu'il s'agit de la plus haute montagne autonome du monde. Il surgit comme un mirage au milieu des savanes tanzaniennes. Son isolement, son allure majestueuse et sa silhouette parfaitement reconnaissable en font d'ailleurs un symbole puissant dans la région.

Son nom, adopté en 1860, viendrait du swahili Kilima ya Njaro, qui signifie « montagne de la splendeur ». En maa, la langue des Massaï, le Kilimandjaro est également connu sous le nom d'Ol Doinyo Oibor, que l’on peut traduire par « montagne blanche » ou « montagne brillante ».

C'est un volcan endormi. Sa dernière éruption remonte à environ 360 000 ans. Doté d'un socle conique de 90 kilomètres de diamètre, ce massif est hérissé de trois principaux sommets : le Shira (3 962 m), le Mawenzi (5 149 m) et le Kibo (5 895 m), ce dernier étant le plus élevé et le seul encore recouvert de glace. Son cratère, appelé Reusch Crater, mesure près de 2,5 km de diamètre.

La région autour du Kilimandjaro est habitée principalement par les ethnies Chagga et Maasai. Le versant sud, plus humide, est le plus exploité par la population locale, notamment pour la culture du café.

La montagne compte parmi les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987. Il fait partie du parc national du Kilimandjaro, qui couvre environ 1 688 km². Cette zone protégée abrite une faune variée : éléphants, buffles, singes, léopards et de nombreuses espèces d’oiseaux.

Brève histoire du volcan Kilimandjaro

Ce géant de la nature s’est formé il y a seulement environ un million d’années à la suite d’une intense activité volcanique du rift est-africain. Ses premières traces d’occupation humaine remontent à plusieurs siècles, notamment par les Chagga, qui vivent sur ses pentes fertiles. La première ascension réussie de la montagne a eu lieu en 1889, par l’Allemand Hans Meyer, durant l'occupation allemande de la région.

Aujourd’hui, le mont Kilimandjaro joue un rôle clé dans le tourisme tanzanien. Il génère jusqu’à 11 000 emplois directs (guides, porteurs, cuisiniers, personnel logistique, etc.)

L'ascension du mont Kilimandjaro

Conditions physiques et acclimatation

L'ascension du mont Kilimandjaro ne requiert pas de compétences techniques en alpinisme, mais elle reste un effort exigeant, principalement à cause de l’altitude. Une bonne condition physique est donc nécessaire. Il s’agit de marcher entre 5 et 10 km par jour, pendant 5 à 9 jours, sur des terrains variés, parfois escarpés, avec un sac à dos léger.

Pour vous préparer efficacement, adoptez une routine régulière incluant des marches longues de plus de 20 km sur des terrains avec du dénivelé (environ 400 mètres par heure), ou pratiquez un sport d’endurance soutenu qui sollicite le cardio sur la durée.

Un autre obstacle lors de l’ascension de la montagne est la raréfaction de l’oxygène en altitude, qui cause un mal aigu des montagnes (MAM). Ce dernier peut toucher n’importe qui, indépendamment de l’âge ou de la forme physique. Les symptômes vont du simple mal de tête à des troubles plus graves. Pour faire face aux éventuels problèmes liés à l’altitude, les expéditions emportent des bouteilles d’oxygène et des caissons hyperbares.

Équipements nécessaires

Une bonne préparation passe aussi par le choix du matériel. Voici l’équipement de base recommandé pour l’ascension :

Vêtements

  • Couches respirantes : t-shirt technique, polaire, veste imperméable.
  • Protection contre le froid : doudoune, bonnet, gants, sous-vêtements thermiques.
  • Pantalon de randonnée et surpantalon imperméable.
  • Bonnes chaussures de trekking déjà portées pour éviter les ampoules
  • Chaussettes de randonnée (au moins 3 paires).

Accessoires indispensables

  • Sac de jour (20 à 30 L) pour vos affaires personnelles.
  • Sac principal (porté par les porteurs) : limité à 12-15 kg selon les agences.
  • Bâtons de marche, très utiles en descente.
  • Lampe frontale avec piles de rechange.
  • Lunettes de soleil catégorie 3 ou 4.
  • Crème solaire et baume à lèvres.
  • Gourdes ou poches à eau (2 à 3 litres).

Trousse de toilette et pharmacie

  • Papier toilette, lingettes, gel hydroalcoolique.
  • Médicaments personnels, paracétamol, pansements, antiseptiques.
  • Traitement contre le mal des montagnes si prescrit.

L’équipement peut être loué sur place (sac de couchage, veste, bâtons…), mais il est préférable de venir avec du matériel personnel de qualité pour garantir confort et sécurité.

Les voies d’ascension

Il existe plusieurs itinéraires pour gravir le Kilimandjaro, chacun offrant une expérience différente selon le profil du randonneur, la durée souhaitée et le niveau de difficulté accepté. Les plus recommandés sont :

Marangu

La voie Marangu est la plus ancienne et l’une des plus populaires. Elle est aussi la seule à proposer des refuges en dur au lieu de tentes. Cet itinéraire est souvent choisi par ceux qui disposent de peu de temps ou qui recherchent une logistique simple. Cependant, sa montée rapide nuit parfois à l’acclimatation, ce qui diminue les chances de succès.

Machame

La voie Machame, plus exigeante physiquement, est réputée pour la variété de ses paysages et ses bonnes conditions d’acclimatation. Elle est recommandée aux randonneurs disposés à marcher 6 à 7 jours. C’est aujourd’hui l’une des voies les plus empruntées, car elle combine défi, panoramas pittoresque et bon taux de réussite (85%).

Rongai

La voie Rongai, au nord de la montagne, est la seule qui commence près de la frontière kényane. Moins humide, elle offre une ascension plus sèche et progressive. Son isolement en fait une bonne option pendant la saison des pluies. Elle s’adresse à ceux qui cherchent une voie modérément difficile, avec peu de monde et une atmosphère plus tranquille.

Paysages et sites remarquables en chemin

Comme évoqué plus haut, gravir la plus haute montagne d'Afrique, c’est traverser en quelques jours des paysages que l’on mettrait des semaines à parcourir ailleurs. Les itinéraires débutent dans la chaleur moite des zones équatoriales africaines, avant de progresser à travers plusieurs étages de végétation, jusqu’à atteindre les neiges éternelles. Peu de montagnes au monde déploient une telle variété de décors sur une si courte distance.

Les basses plaines

Tout commence dans les basses plaines, une zone cultivée occupée par le peuple Chagga. On y croise des plantations de bananes, de maïs et de café. Ce n’est pas encore l’aventure, mais déjà, la montagne se profile à l’horizon comme un mur de brume.

La forêt tropicale

La forêt tropicale, entre 1 800 et 2 800 mètres, marque le vrai départ du trek. Dense, humide, elle regorge de vie. Les singes colobes, reconnaissables à leur fourrure noire et blanche, sautent d’arbre en arbre. Les oiseaux sont nombreux, et ceux qui partent tôt le matin pourront entendre leurs chants percer la canopée. C’est aussi dans cette zone que l’on ressent pour la première fois l’humidité et les premières pentes sérieuses.

Le paysage de landes et de bruyère

Vient ensuite le paysage de landes et de bruyères géantes, souvent enveloppé de brouillard. Entre 2 800 et 4 000 mètres, la végétation devient plus éparse. Les séneçons géants, plantes endémiques aux allures d’arbres miniatures, donnent au lieu une atmosphère presque irréelle. À mesure que l’on grimpe, la vue se dégage. Sur certaines voies, on peut observer le sommet du Kibo baigné par la lumière dorée du soir.

Le désert alpin

Vers 4 000 mètres commence la zone de désert alpin. Le décor devient minéral, les températures chutent, et le contraste avec la végétation des jours précédents est saisissant. Le sol est couvert de cendres, de poussière volcanique et de roches sombres. Le ciel est plus clair, l’air plus sec, et le silence, plus profond. Cette étape est éprouvante, mais elle marque une vraie transition vers le sommet.

Le sommet

Enfin, au-delà de 5 000 mètres, la zone sommitale impose un décor glaciaire. Ici, l’oxygène se fait rare et chaque pas demande un effort. Les glaciers du sommet, notamment Rebmann et Furtwängler, offrent un spectacle impressionnant, bien qu’ils reculent d’année en année. Depuis le pic Uhuru, à 5 895 mètres, on domine les nuages, et par temps clair, la vue s’étend jusqu’au Kenya.

En plus de ces zones écologiques, plusieurs sites remarquables jalonnent les itinéraires :

  • le plateau de Shira, une vaste étendue d’origine volcanique à plus de 3 500 mètres ;
  • Lava Tower, un piton volcanique dressé à 4 600 mètres, souvent utilisé comme étape d’acclimatation ;
  • le mur de Barranco, l’un des passages les plus emblématiques du trek. On l’escalade en file indienne.

Informations pratiques

Quand partir pour gravir le Kilimandjaro ?

Les saisons sèches, de janvier à mars et de juin à octobre, constituent les meilleures périodes pour conquérir le mont Kilimandjaro. Ces saisons offrent un climat plus sec, avec de meilleures conditions de visibilité. Janvier et février sont généralement plus chauds, tandis que juillet à septembre sont plus frais, mais très fréquentés. Les saisons des pluies (avril-mai et novembre) sont à éviter.

Comment aller au Kilimandjaro ?

Depuis la France, il n’existe pas de vol direct vers le Kilimandjaro. Il faut prévoir une ou deux escales, souvent via Amsterdam (KLM), Doha (Qatar Airways), Istanbul (Turkish Airlines) ou Addis-Abeba (Ethiopian Airlines).

La destination à viser est l’aéroport international du Kilimandjaro (JRO), situé entre Arusha et Moshi, les deux principales villes de départ pour l’ascension. Le vol dure environ 12 à 16 heures selon les escales. Une fois sur place, des transferts en taxi ou navette permettent de rejoindre votre hébergement. Il est recommandé d’arriver au moins un jour avant le début du trek pour se reposer avant l’aventure.

Combien de jours faut-il pour l’ascension ?

La durée moyenne est de 6 à 8 jours selon la voie choisie. Plus l’ascension est longue, meilleures sont les chances de réussite grâce à une acclimatation progressive.

Combien coûte l’ascension du plus haut sommet d'Afrique ?

Les prix varient entre 1 500 € et 3 000 € tout compris (guide, porteurs, hébergement, permis, nourriture). Le tarif dépend de la durée, de la voie choisie et du confort proposé.

Profitez de votre voyage en Tanzanie pour découvrir d'autres joyaux

Le Kilimandjaro est une destination emblématique, mais il ne résume pas à lui seul la richesse de la région. Avant ou après l’ascension, il est possible d’explorer d’autres merveilles naturelles et culturelles alentour. Voici quelques idées :

Le parc national du Kilimandjaro

Le parc national du Kilimandjaro propose des randonnées en basse altitude, avec une faune discrète (antilopes, singes, oiseaux) et une immersion dans la forêt tropicale.

La ville de Moshi

Paisible et accueillante, la ville de Moshi, au pied du Kilimandjaro, est parfaite pour se ressourcer après l’ascension. On y découvre des marchés animés, la culture chagga et de charmants cafés.

Les sources chaudes de Kikuletwa

Les sources chaudes de Kikuletwa sont situées à une heure de route de Moshi. Elles séduisent par leur eau claire, chaude et entourée de figuiers sauvages. Une halte bien méritée après plusieurs jours de trek.

Le parc national d’Arusha

Le parc national d’Arusha, à seulement deux heures de route, abrite le mont Meru, des forêts verdoyantes et une faune variée, dont des girafes et des buffles. Moins fréquenté que les grands parcs, il n’en est pas moins plein de charme.

Les grands safaris du nord de la Tanzanie

À partir de Moshi ou Arusha, on peut rejoindre les célèbres parcs du Serengeti, du Ngorongoro ou du Tarangire. Une occasion unique d’observer les « Big Five » dans leur habitat naturel.