Ouganda

Beaucoup d’ornithologues amateurs rêvent de visiter l’Ouganda pour sa riche avifaune. Si le Parc national Queen Elizabeth offre un panorama excellent sur cette diversité aviaire, rendez-vous au marais de Mabamba pour vivre l’apothéose ! Située non loin d’Entebbe, sur les rives du plus grand lac d’Afrique, le lac victoria, cette zone humide soigneusement conservée est la maison de 260 espèces d’oiseaux, dont le très convoité Bec-en-Sabot du Nil.

Histoire

Mabamba fait partie des 33 Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) en Ouganda et a été inscrite sur la liste de la Convention Ramsar en 2006. Le marais s’étend sur une superficie de 165 km², à travers une longue baie sur les bords du lac Victoria.

Découvrir le marais de Mabamba

Pour parcourir le marais de Mabamba, les guides vous embarquent à bord d’un canoë. Un bateau peut accueillir trois à quatre personnes. De cette manière, vous pouvez explorer la zone en douceur et disposez un panorama à 360° pour rechercher les oiseaux. Lorsque vous repérez une espèce, le batelier coupe le moteur et pagaie silencieusement pour se rapprocher de la créature sans l’effrayer.

À votre tour de jouer ensuite ! Dégainez votre appareil photo, ajustez l’objectif et enclenchez le clic. Au fil de la promenade, vos accompagnateurs vous apprendront à identifier les différents résidents aviaires du marais.

Découvrez des créatures exceptionnelles

Guettez les rives et les nénuphars, les échassiers aiment bien se poser à ces endroits. Mabamba en abrite différentes espèces tels que le vanneau à ailes blanches, le jacana à poitrine dorée et d’autres cousins proches. Essayez de vous procurer un manuel d’ornithologie d’Afrique orientale pour vous aider à les distinguer. Des martins-pêcheurs fréquentent aussi le marais, dont le splendide martin-pêcheur huppé reconnaissable à ses couleurs vives, ainsi que le martin-pêcheur pie de couleur noir et blanc. Soyez vif lorsque vous les photographiez, car ce sont des oiseaux très furtifs. Ils ne restent pas bien longtemps sur un roseau ou une branche.

Enfin, ne quittez pas les lieux sans avoir vu la star du marais : le Bec-en-Sabot du Nil. Cet oiseau charismatique a la particularité de posséder un bec de pélican, des pattes de flamand rose et un regard d’aigle. D’après les paléontologues, le Bec-en-Sabot du Nil existait déjà à l’âge des dinosaures, il y a plus de 60 millions d’années. Sans une bonne connaissance du terrain et des habitudes de l’animal, il n’est pas facile d’en trouver un. Heureusement, les guides locaux savent très bien les chercher. Les autres zones où vous pouvez observer le Bec-en-Sabot du Nil en Ouganda sont le sanctuaire Ziwa Rhino, le Parc national de Murchison Falls, la Réserve de Semliki et le Parc national du lac Mburo.

Parmi les autres espèces qui animent le marais de Mabamba figurent le pélican gris, l’aigle pêcheur africain, le guêpier à collier bleu, le gonolek des papyrus, la guifette leucoptère, le serin du Koli, le coucal à nuque bleue, le canard à bec jaune, le héron goliath, le gobemouche des marais, le busard des roseaux, le chloropète aquatique et le cormoran africain.

Passez un moment avec les pêcheurs locaux

Profitez de votre visite au marais de Mabamba pour rencontrer les communautés locales. Aujourd’hui, les villages environnants vivent principalement de l’agriculture et du tourisme. Auparavant, ils dépendaient des ressources halieutiques qu’ils se disputaient avec les oiseaux. Approchez les anciens pour découvrir l’histoire du marais. Selon la tradition orale, le nom Mabamba provient d’un poisson à poumon appelé « emamba » qui, d’après les pêcheurs locaux, pourraient survivre hors de l’eau jusqu’à trois jours, si on l’arrose de temps en temps.

Les villages comptent quelques boutiques d’artisanat où dénicher des souvenirs tels que des sacs, des paniers, des nattes et des cabanes miniatures. La majorité des objets sont fabriqués avec des roseaux recueillis dans le marais. Ne manquez pas non plus de visiter les petites communautés des îles qui cultivent des fruits succulents (tomates, ananas, avocats, etc.).

Autres activités

A part les oiseaux, les papillons abondent dans la zone humide de Mabamba. Il y a plus de 200 espèces à découvrir, pour ne citer que l’Acraea aganice, l’Acraea consanquine, l’Abisaraneavei, le Bicyclus sebetus et l’Achaea aurivilli. L’insaisissable antilope Sitatunga rode également dans le marais. A quelques encablures se trouve une colline forestière qui abrite quelques primates.

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

Vous pouvez rejoindre le marais de Mabamba depuis Entebbe et Kampala.

Depuis Entebbe

En quittant la ville d’Entebbe, empruntez l’ancienne route Entebbe-Kampala et virez à la bifurcation de Kisubi. Continuez de conduire jusqu’à Nakawuka, puis Kasanje avant d’arriver au marais.

Une autre option plus pratique et exaltante consiste à voyager en hors-bord sur le lac Victoria. Le trajet depuis Entebbe jusqu’à Mabamba dure une cinquantaine de minutes. Les hors-bords sont disponibles à la location auprès de certains hôtels d’Entebbe ou bien au club de voile. Ils sont en bon état de marche, confortables et des gilets de sauvetage vous sont fournis avec. Néanmoins, sachez que les hors-bords ne peuvent pas traverser le marais de papyrus. Une fois que vous serez près de la baie, vous serez transféré à bords d’embarcations plus petites.

Depuis Kampala

Deux options se présentent à vous pour atteindre le marais de Mabamba depuis Kampala (57 km). La première consiste à voyager en taxi depuis le New Taxi Park jusqu’au centre commercial de Kasanje, puis de prendre un boda boda (mototaxi) jusqu’au marais situé à environ 14 km. La seconde solution consiste à suivre la route Masaka et, après une trentaine de kilomètres, à prendre le virage vers Buyege. Mabamba se trouve à 22 km de Buyege.

Quand visiter

Le marais de Mabamba est accessible toute l’année. Les frais d’admission se déclinent comme suit :

• Etranger : 25 000 Shillings
• Résident étranger : 15 000 Shillings
• Ougandais : 10 000 Shillings

Le coût de location du bateau est de 150 000 Shillings. Une visite standard dure en moyenne 1h30 à 2h. Si vous voulez passer plus de temps dans la zone, prévoyez 50 000 Shillings supplémentaires par heure. Ce tarif comprend les honoraires du batelier et du guide.