Château d'Al-Karak - Nomadays

Jordanie

Château d'Al-Karak

De séjour en Jordanie, ne manquez pas le fort de Kerak, l’une des plus importantes forteresses que les Croisés ont construites au Levant. Tour d’horizon.

Le château de Kerak, un séduisant voyage au temps des croisades

Les prouesses de l’architecture arabe, le raffinement byzantin et le classicisme européen se combinent dans ce monument iconique qu’est le château de Kerak. Le fort tire son nom de la ville chrétienne de Al-Karak ou Kerak, qui fut au xiie siècle une dépendance de la seigneurie d’Outre-Jourdain avant d’être prise par les Sarrasins. Les amoureux de vieilles pierres apprécieront sans doute la visite. Les campagnes militaires de Renaud de Chatillon, la vengeance de Saladin, le siège de Kerak, la troupe de Jérusalem venant au secours des habitants, la prise du château en 1187… C’est la guerre des croisades que le visiteur croira revivre durant quelques instants. Plus de huit cent cinquante ans se sont passés depuis que les premières pierres du château ont été posées sur une colline. À l’heure où ces lignes sont écrites, l’édifice tient encore debout, défiant insolemment l’épreuve du temps. Le musée archéologique est un argument de plus pour faire un tour dans le château de Kerak, que les habitants surnomment « Krak du désert » ou « Krak des Moabites ».

Histoire du fort

Karak ou Kerak a reçu plusieurs noms par le passé. La littérature biblique rapporte le récit d’une attaque israélite contre le royaume de Kir Moab ou Kir Heres (le Kerak actuel) et la victoire des Moabites après que le roi Mesha livra son fils aîné en holocauste. Durant l’ère byzantine, Karak était soumis au régime d’un évêché.

La forteresse, telle qu’on la voit sous son architecture actuelle, est l’œuvre des croisés. Elle fut érigée dans les années 1140 sous le patronage de Payen le Bouteiller, qui administrait la Seigneurie d’Outre-Jourdain. Le château a eu l’honneur de recevoir Renaud de Châtillon, le prince d’Antioche. Mais cet honneur fut plus fatal que bénéfique, puisque Renaud mit à mal les caravanes arabes et fit jeter au cachot les pèlerins en route vers la Mecque. Révolté par tant d’injustice, le sultan ayyoubide Saladin riposta en assiégeant Kerak en 1143. Le prince alluma un feu de détresse en haut du donjon, observable à cent lieues à la ronde. Alerté, le souverain de Jérusalem détacha un corps de régiment pour les secourir. Les Sarrasins durent lever le camp.

Après des attaques répétées, la forteresse fut prise par Saladin en 1187. Les habitants ont payé les pots cassés ; durant les sièges, certains d’entre eux ont échangé leurs femmes et leurs enfants contre des vivres. Sous le règne des Mamelouks qui s’étend de 1263 à 1517, la forteresse a connu un important renouveau. Dhaher Baibars l’a dotée d’une tour maîtresse au nord et renforcé ses ouvrages de défense.

Aujourd’hui

Même si l’Unesco a refusé de l’inscrire sur sa liste prestigieuse, au motif que l’état de conservation du bâtiment laisse à désirer et que la Jordanie possède bien d’autres châteaux historiques qui méritent ce classement, le château de Kerak est une attraction incontournable. La plupart des touristes en Jordanie s’y arrêtent volontiers le temps d’une parenthèse historique. Et pour cause, le château d’Al-Karak compte parmi les plus importants châteaux croisés au Proche-Orient.

Visiter le château fort

Le tour du château d’Al-Karak est une expérience unique. En survolant du regard les fortifications, le visiteur aura une idée de l’ingénierie architecturale qui a dicté le plan du château. La place forte est conçue conformément à ses objectifs militaires.

Un mirador hors du commun

Depuis le sommet de la colline, les officiers pouvaient guetter de très loin leurs ennemis. Le château offre une vue superbe sur la mer Morte.

Une histoire terrible et passionnante

Des panneaux d’information commentent brièvement le passé du château. L’épée foudroyante, le bruit des canons, le sol rouge du sang des Croisés, fiers d’être des martyrs de la foi… L’émotion est garantie ! Juste derrière la porte d’entrée, des guides jordaniens sont disponibles si vous souhaitez apprendre davantage sur les détails historiques ou artistiques du château.

Un bijou architectural

Vous accéderez au complexe par une porte magistrale datant de l’époque ottomane, qui se trouve au bout d’un pont en bois. Plusieurs zones du château sont ouvertes aux visiteurs. La cour supérieure comprend la résidence aristocratique, le réfectoire, les casernes, l’église chrétienne et la mosquée mamelouke. Les galeries souterraines, quant à elles, sont destinées à l’entrepôt des armes, des flèches et des provisions alimentaires. Vous conviendrez que le fort de Kerak est un formidable patrimoine militaire de la Jordanie. L’architecture marie subtilement les influences arabes, occidentales et byzantines.

Le musée archéologique

Pour trouver une riche collection d’objets d’époque, n’hésitez pas à faire un saut dans le musée, planqué dans la galerie souterraine.

Infos pratiques

Horaires d’ouverture

Le site est ouvert toute l’année, y compris les jours fériés. Les horaires d’ouverture sont sujets à des modifications :

- Hiver : 8 h à 16 h ;

- Eté : 8 h à 18 h 30 ;

- Printemps : 8 h à 17 h 30 ;

- Mois de ramadan : 8 h à 15 h 30.

Droit d’entrée

Pour accéder au château, les étrangers sont tenus de payer 2 JD, soit l’équivalent de 2,32 €. Si vous planifiez un long voyage en Jordanie, acheter le Jordan Pass vous permettra d’épargner des dizaines d’euros. Le château dispose d’un parking gratuit.

Comment y accéder

Le château de Kerak surplombe la ville éponyme de Kerak, située sur la King’s Highway à 120 km au sud d’Amman. On peut le rejoindre en bus ou en voiture. Des bus réguliers desservent Kerak depuis Amman et Aqaba. Partez tôt le matin, les départs sont rares au-delà de 10 heures.