Sangkhlaburi - Nomadays
Sangkhlaburi

Dans la Thaïlande de l’Ouest, la bourgade de Sangkhlaburi attire les visiteurs par son pont, son lac impétueux et ses pagodes perdues dans les collines. Revue de détail !

Si le voyage est, pour vous, synonyme d’aventure et d’ouverture culturelle, la destination Sangkhlaburi vous donnera totalement satisfaction. À six heures de bus de Bangkok, au nord-ouest de Kanchanaburi, Sangkhlaburi la belle montagneuse présente un tableau de la vie rurale thaïlandaise. Traversée du lac Khao Lem, qui joue un rôle vital pour l’agriculture et la pêche tout en déchaînant des malheurs en cas de crues. Immersion chez la tribu Môn, où le bouddhisme et les pratiques animistes font bon ménage. Balade d’agrément sur l’Uttamanuson Bridge. Ses villages de collines, ses chutes d’eau, ses falaises boisées, sans oublier le merveilleux parc national de Khao Lem à proximité, font de Sangkhlaburi un haut-lieu du tourisme naturel. Une étape obligée pour passer des vacances parfaites à Kanchanaburi !

Histoire

Sangkhlaburi a reçu des vagues d’immigration birmane à compter des années 1950. Des familles Môn et Karen se sont exilées en Thaïlande pour échapper aux guerres civiles qui déchiraient le Myanmar, leur pays d’origine. Elles ont alors élu domicile dans les bourgs ruraux de Kanchanaburi.

Après la mise en place du barrage de Javiralongkorn, les migrants ont vu une bonne partie de leurs habitations emportées par les crues du lac Khao Lem. Telle fut la cause de leur déplacement vers les collines proches de Sanghklaburi. Au fil des années, la croissance de la population exigea d’accaparer plus d’espace, les jeunes voulaient être intégrés socialement. Les Môn ont ainsi construit le fameux pont en bois qui relie leur village à la cité de Sanghklaburi.

Aujourd’hui

Fraîche, montagneuse et fleurie, Sanghklaburi est une destination prometteuse de la Thaïlande occidentale. Le district dépend administrativement de la province de Kanchanaburi. Il compte près de 40 000 habitants répartis dans 23 villages.

En voyageant à Sangkhlaburi, l’européen sera frappé par le schisme ethnique au sein de la cité. Une partie est occupée par des Thaïs et une autre partie accueille les Môn. La méfiance des autorités vis-à-vis de ces minorités birmanes est manifeste : contrôle de papiers, restriction de déplacement, séparatisme… Hormis ces réserves, il reste que la plupart des touristes tombent amoureux de l’ambiance champêtre de Sangkhlaburi. L’air pur, les espaces montagneux, les lacs signifient trek, navigation et randonnée à volonté. Et puisque vous n’êtes pas un Thaïlandais, les Môn vous salueront avec un sourire aimable et fraternel. Ne refusez pas leur hospitalité quand ils vous inviteront à partager le toit de leur hutte en bois, flottantes ou au bord de l’eau.

Lieux d’intérêt à visiter

L’Uttamanuson Bridge

Remarquez les groupes de touristes agglutinés près d’un pont en bois. Symbole fort de Sangkhlaburi, cet ouvrage agréablement suspendu à la rivière Songkaria mesure 850 m de long. Il est baptisé Uttamanuson Bridge et détient le record de kilométrage parmi les ponts en bois de toute la Thaïlande. Achevée par les Môn au cours du siècle dernier, la construction répond à un besoin de désenclavement : le village de Wang Kha ne sera plus isolé du reste du pays. Depuis le pont, la vue sur les collines environnantes est magique au coucher du soleil. C’est pour cette raison que les flâneurs attendent le moment du crépuscule pour l’immortaliser en photo.

Paisible à souhait, l’Uttamanuson Bridge se prête à une promenade à deux. En vertu de son statut de « zone piétonnière », les motos et les voitures n’ont pas le droit d’y circuler, mais doivent emprunter un autre pont en dur.  On ne peut que féliciter les autorités de cette règlementation qui préserve le côté touristique du pont, mais se justifie aussi par sa fragilité. Pour information, un tronçon du pont s’est effondré en 2013 par suite des gros orages, et les habitants se sont pliés en quatre pour le rétablir.

Les ruines du temple Saam Prasob

Par temps sec, vous pourrez profiter d’une excursion en bateau sur le fleuve Songkaria. Une occasion d’explorer le temple bouddhiste Wat Saam Prasob ou plutôt, devrait-on dire, ses épaves. Les Birmans l’ont construit dans les années 1950 aux abords du lac Khao Lem. Mais lorsque les ingénieurs thaïlandais ont mis en place le barrage de Javiralongkorn, ils n’ont pas tenu en compte l’impact de l’infrastructure sur les riverains. Le lieu de culte a été englouti par les eaux du lac.

Le village Môn

Envie d’expérience culturelle ? Prenez la route en direction du village Wang Kha, le fief des Môn. L’ethnie conserve fièrement ses traditions. Les habitations sont dressées sur pilotis, les pêcheurs continuent de ravauder leurs filets, et la journée des femmes est rythmée par la cueillette, la collecte de bois de chauffe et le tissage. Même si les jeans de marque se multiplient, signe d’une jeunesse anticonformiste et s’identifiant au progrès, vous verrez que le bourg a dans l’ensemble un caractère authentique.

Les Môn ont bâti des temples impressionnants à la gloire de Bouddha. Situé sur un éperon rocheux, le Wat Chedi Putthakaya mérite le détour pour sa sublime façade en béton ornée de dorures. Il a été inauguré en 1982. Le grand chedi doré est une heureuse imitation de celui du temple de Mahabodhi à Bodhgaya, la ville sacrée de l’Inde. Vous apprécierez certainement le point de vue sur le lac et les environs. En franchissant l’entrée principale, jetez un regard attentif aux deux imposantes statues de Singha, des divinités de la saga bouddhiste. Une visite guidée du Wat Chedi Putthakaya vous permettra d’apprendre des récits sur le premier moine du village, qui répond au nom de Luang Phaw Uttama.

Parmi les autres monuments notables de Wang Kha, on vous recommande de passer par le Wat Wang Wiwekaram, qui se trouve juste à un jet de pierre du Wat Chedi Putthakaya. Il s’agit d’un temple-monastère banal comme on en rencontre partout au Pays du Sourire. D’aucuns lui reprocheront l’absence d’intérêt historique, vu que c’est une récente construction qui a remplacé un ancien temple noyé sous les eaux du lac Khao Lem. Le Wat Môn, pour l’appeler autrement, a cependant une particularité : sa chapelle principale abrite un cercueil où est conservée jusqu’à ce jour la dépouille de Luang Phaw Uttama.

Le parc national de Khao Lem

Dans les environs de Sangkhlaburi, le sanctuaire faunique de Khao Lem est un but d’excursion qui satisfera à coup sûr les amateurs de pleine nature. Il se trouve sur la route 323. La richesse de la vie sauvage vous laissera sans voix : des mammifères aussi variés que les cerfs aboyant, les gaurs, les tigres, les éléphants d’Asie et les sangliers vivent librement dans le parc. Pour mettre toutes les chances de votre côté, faites-vous accompagner par un ranger local qui saura repérer la trace des animaux et vous indiquer les meilleurs postes d’observation.

Climat

Étant donné son relief montagneux, la localité de Sangkhlaburi bénéficie d’un climat très humide. On note une épaisse couche de brume qui enveloppe le lac Khao Lem et les environs, ce qui peut contrarier les prises photographiques.

La meilleure période de l’année pour séjourner à Sangkhlaburi se situe entre novembre et mars, quand le temps est sec, et les températures plus supportables. Si vous venez en juillet ou en août, vous affronterez des pluies diluviennes. En cette saison, le volume mensuel de précipitations est de 300 mm.

Comment s’y rendre ?

Près de 230 km de route séparent Sangkhlaburi de la province de Kanchanaburi. Quelques lignes de bus desservent la ville au départ de la métropole bangokienne.

Bus direct

La compagnie Transport Co LTD est la seule qui exploite cet itinéraire. Deux bus directs partent depuis la gare routière de Mo Chit et atteignent Sangkhlaburi au bout de six à sept heures de trajet. Le premier bus part habituellement à 9 h 30.

Bus indirect

Autre option : depuis la capitale thaïlandaise, prenez un bus public de la ligne 8203. Il assure la liaison entre Bangkok et Sangkhlaburi, avec une correspondance à Thong Pha Phum.

Pour arriver plus rapidement à destination, zappez le bus au profit du minivan. Il effectue le trajet Kanchanaburi– Sangkhlaburi en seulement 3 h de trajet. Sans compter que vous voyagerez avec plus de confort.

7 photos