Prasat Phnom Rung - Nomadays

Thaïlande

Prasat Phnom Rung

Érigé sur le site d’un volcan endormi, le Prasat Phnom Rung est une importante ruine khmère de Burinam, province du nord-est de la Thaïlande. Rideau sur l’attraction.

La chaleur tombe. Les feux du soleil couchant font ressortir le grès rose et la latérite rouge des anciens temples de Phanom Rung. En traversant les gopuras, en examinant les sculptures de Vishnou couché, de Shiva dansant ou de divinités serpentiformes sur les linteaux, en s’avançant vers la tour montagneuse en forme de lotus qui évoque la demeure de Shiva, le visiteur remonte aux heures de gloire de l’Empire khmer. Le Prasat Phnom Rung a gardé sa beauté première après les travaux de restauration entrepris dans les années 70 et 80. C’est un amour d’archéologie, un musée à ciel ouvert, un temple hindou millénaire témoignant du luxe et de la grandeur de la dynastie Mahiddharapura. À ne manquer pour rien au monde lors de votre prochain passage dans l’Isan.

Histoire

L’édifice était un haut lieu de l’hindouisme shivaïte, religion d’État que l’Empire khmer adopta à sa naissance. Les fondations ont été posées à l’aube du xe siècle sur le sommet d’un volcan éteint appelé Khao Phnom Rung. Les inscriptions en caractères khmers retrouvées sur le site en font foi. L’origine du mot va également dans ce sens, puisque Prasat Hin Phanom Rung – tel est le nom complet du temple – peut être décomposé en « Prasat Hin » qui signifie palais de pierre et « Phanom Rung », forgé sur le khmer « Vnam Rung » ou large montagne.

La construction s’est étendue sur plus de trois cents ans. Le prang principal, qui s’élève plus haut que tous les autres, date seulement du xiie siècle, de même que la plupart des motifs sculpturaux. Au nord-est du prang principal trônent des tours de style Koh Ier datant du xe siècle. Au xiiie siècle, le complexe s’est doté de deux salles de bibliothèque désignées bannalai, indiquant l’apparition d’une culture littéraire. L’emplacement au-dessus d’une colline est intentionnel : le sanctuaire est à l’image de la demeure céleste de Shiva sur le mont Kailash.

Au fil des années, le complexe religieux est tombé en désuétude. Le département thaïlandais des Beaux-Arts a pris soin de le restaurer, non pas pour le modifier, mais pour rétablir et perpétuer sa légende. Le chantier fut mené à bien au bout de 17 ans.

Aujourd’hui

En partant pour Burinam, province du nord-est de la Thaïlande aux confins du Cambodge, les touristes n’ont à cœur que le temple de rêve du Phnom Rung. Et combien peut-on le comprendre ! Héritage de l’empire d’Angkor qui commanda une grande partie de l’Asie du Sud-Est du ixe au xiiie siècle, le Phnom Rung est un monument archéologique prestigieux porteur d’une valeur artistique incontestable. Le dossier de candidature au classement dans le patrimoine mondial a été introduit en 2005. Le site a figuré depuis 2019 sur la liste d’attente de l’Unesco. En faisant une visite de reconnaissance, vous réaliserez par vous-mêmes que la distinction est pleinement méritée. 

Patrimoine mondial de l’Unesco. Le musée d’art de Chicago. Au bout de 17 ans de restauration.

Le Prasat Phnom Rung vaut à lui seul le voyage touristique à Burinam.

Visite le temple khmer Prasat Phnom Rung

Marqueterie de pierre posée sur une colline volcanique, le temple Phnom Rung est un délice visuel. La meilleure façon de le visiter est de le faire avec un guide qui serait à même de décrire chaque porte, chaque passerelle, chaque sculpture et chaque objet liturgique du temple. Pour ceux qui optent pour une visite libre, voici les attractions les plus notables.

- L’allée verdoyante : vous apprécierez certainement de vous balader dans cette allée de 160 mètres de long. Le cadre boisé convie à la détente, et en plus, vous aurez un joli coup d’œil sur la tour sanctuaire.

- Les ponts à nagas : au bout de l’allée, vous montez un escalier en pierre magistral qui vous mènera à la cour extérieure et aux galeries du sanctuaire. Le chemin jusqu’à la demeure céleste de Shiva passe par trois ponts à nagas (des serpents mythiques à têtes de dragons se tenant sur les extrémités des passerelles). Pour les fidèles hindous, ces ponts incarnent le point de passage entre le monde terrestre et le monde divin.

- La tour maîtresse : après avoir franchi le troisième et dernier pont à nagas, vous accédez au prang (sanctuaire) principal. À l’intérieur se trouvent le lingam du dieu Shiva et le yoni de son épouse Parvati. De délicates sculptures datant pour la plupart du xiie siècle rehaussent les frontons et les portes d’entrée nommées gopuras.

- Le linteau de Phra Narai : parmi ces ornementations précieuses figure le linteau de la porte est, qui met en relief un Vishnou allongé sur un monstre marin. Il mesure 3 pieds sur 2 pieds. Dans les années 60, des voleurs ont dessaisi le temple de cette pièce sculpturale. L’Institut des arts de Chicago l’a acquise en 1967 des mains d’un concessionnaire de Bangkok et l’a exposée pendant 20 ans. Le Gouvernement thaïlandais a demandé le renvoi du linteau, requête que le musée finira par accorder en 1988 lorsque la fondation Alsdorf, qui voulait régler l’affaire, lui a fait don d’un artéfact de valeur artistique équivalente.

Au-dessus du linteau, admirez le dieu Shiva à quatre bras qui exécute la danse de la félicité. Les sculptures sur les bas-reliefs sont tout autant intéressantes : un éléphant de combat écrasant un soldat, une scène connue du Ramayana, ou des évocations caricaturales du régime hiérarchique d’Angkor.

- Le petit prang : le Prang Noi est un petit sanctuaire de plan cubique établi dans la cour intérieure. Il relève de l’art Baphuon à la différence de la tour maîtresse qui reflète l’art Angkor. Ce prang est la plus ancienne structure du complexe.

- Les bannalai : d’origine plus récente, les deux bannalai sont des salles spécialement réservées à la lecture et à l’étude des Saintes Ecritures. L’une est située au nord-est et l’autre au sud-est de la tour maîtresse.

Infos pratiques

Horaires et prix d’entrée

Le parc historique est ouvert tous les jours de 6 h à 18 h. Le péage d’entrée n’est pas le même pour les touristes résidents et étrangers : ceux-ci paient 20 THB (56 c€) et ceux-là 100 THB (2,8 €). Pour une économie de temps et d’argent, l’habitude est de combiner la visite de Prasat Phom Rung avec celle de Prasat Muang Tam, un monument khmer tout autant célèbre situé à 8 km plus loin. Vous en serez quitte pour 150 THB (4,2 €).  

Quand partir ?

Pour visiter le complexe par beau temps, mieux vaut choisir vos dates entre le premier bimestre et le dernier bimestre de l’année. L’hiver règne dans la région de Burinam à cette période de l’année : les journées restent chaudes, mais les nuits sont légèrement frisquettes. Les températures se réchauffent à partir du mois de mars et accusent un pic en avril.

Comment s’y rendre ?

A défaut d’un taxi, le touriste n’a d’autre option que de louer une voiture privée pour se rendre jusqu’au temple khmer. Aucun transport public ne dessert ce dernier. Les compagnies de location de voiture siègent principalement près de l’aéroport de Burinam ou de Surin. Sinon, les hôtels locaux sont nombreux à proposer un prêt de scooter ou de moto.

Dans les environs                                

La province de Burinam en elle-même est pauvre en monuments remarquables si on exclut le Phanom Rung et le Muang Tam. Dans les environs, le Parsat Hin Phimai vaut le coup d’œil en sa qualité de temple khmer le plus important du pays. Le festival des éléphants de Surin qui se tient au courant de novembre est aussi extrêmement populaire. Surin est à une cinquantaine de kilomètres environ de Burinam.

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