Observatoire d'Ouloug Begh - Nomadays

Ouzbékistan

Observatoire d'Ouloug Begh

Redécouvertes après des siècles d’oublie, enfouis sous la terre, les ruines de l’observatoire d’Ulugh Beg sont de nouveau accessibles à tous voyageurs de passage dans la ville de @[Samarkand](samarkand). Construit sur une colline au nord de la ville par Ulugh Beg, le petit-fils de Tamerlan, ce bâtiment avant-gardiste pour l’époque fut l’un des joyaux de Samarkand. Aujourd’hui, bien qu’il ne reste plus grand-chose de l’édifice à part la partie inférieure du sextant (l’instrument le plus important de l’observatoire), sa visite vaut tout de même le détour ; Qui plus est, sur le site vous découvrirez un musée qui expose les différents instruments utilisés dans l’observatoire à l’époque.

Un peu d’histoire

L’observatoire d’Ulugh Beg fut construit entre 1428 et 1429 sur l’ordre d’Ulugh Beg (petit fils de Tamerlan) sur la colline Kohik au nord de Samarkand. La structure du bâtiment était unique en son genre dans l’architecture du 14e et 15e siècle. Il était de forme circulaire ( semblable au Colisée) et comportait de nombreuses pièces aux formes parfois étranges en raison du plan de l’édifice. Quant à l’instrument le plus important de l’observatoire, c’était sans conteste le sextant. Il s’agit d’un instrument permettant de mesurer la position des astres au-dessus de l’horizon et leur passage au méridien.

Bien sûr, ce ne sont que des suppositions, car l’observatoire fut détruit quelques temps après la mort d’Ulugh Beg. Ces extrapolations sont tirées des résultats des fouilles entreprises au début du 20e siècle par l’archéologue russe, Vassily Lavrentyevich Vyatkin. En effet, après de longues recherches, ce dernier est parvenu à trouver l’emplacement exact de l’observatoire. En creusant à l’endroit où était supposé se trouver l’observatoire, les équipes dirigées par Vyatkin ont réussi à dégager les fondations de l’édifice, permettant ainsi de déterminer la forme et l’aménagement du bâtiment avant sa destruction.

Qui était Ulugh Beg ?

Né le 23 mars 1394 à Soltanieh (l’Iran actuel), Mohammed Taragaï, connu sous le nom d’Ulugh Beg est le fils de Shah Rukh, qui n’est rien d’autre que le fils du grand conquérant Tamerlan. Après la mort de l’empereur, c’est son fils qui prend les rênes du pouvoir. Ce dernier nomma ensuite Ulugh Beg, qui était à peine âgé de quinze ans, vice-roi de Samarkand.

Bien qu’il ne fût pas un aussi grand conquérant comme son grand-père, Ulugh Beg fut reconnu pour sa passion pour les sciences, l’histoire, la théologie, la poésie, la médecine, la musique, mais surtout l’astronomie qui a valu à la ville de Samarkand sa réputation de ville de science et de culture. Il est l’origine de la construction de nombreuse Médersa (école religieuse) dans plusieurs villes de l’empire. Puis, pour faire avancer les travaux de l’astronomie, sa plus grande passion, il a fait construire l’observatoire qui porte son nom.

Doté d’un esprit anticonformiste et avant-gardiste pour son temps dans un pays conservateur, Ulugh Beg ne tarda pas à attiser la foudre des hauts dirigeants religieux du pays. Surtout après son fameux propos : « Les religions se dissipent comme le brouillard, les empires se démantèlent, mais les travaux des savants demeurent pour l’éternité » . Il fut assassiné par des mercenaires à la solde de son propre fils Abdul-Latif qui était de mèche avec les conservateurs du pays. Aujourd’hui, sa dépouille repose dans le Gour-Emir, le mausolée des Timourides. Et le premier acte de son fils après l’avoir fait exécuter fut de faire raser complètement l’observatoire pour effacer la mémoire de son père de l’histoire.

Découvrir l’observatoire d’Ulugh Beg

Aujourd’hui, il ne reste plus de l’observatoire qu’ un arc de 11 mètres qui constituait la partie inférieure du sextant, dont les bordures sont recouvertes de marbre et graduées en degrés et minutes. Toutefois, un témoin de l’époque décrit l’observatoire comme étant « un véritable planétarium décoré des représentations des neuf corps célestes et de leurs orbites, avec la mention des degrés, minutes et secondes de leurs épicycles, des sept planètes et des étoiles fixes, du globe terrestre, de ses climats, de ses montagnes, mers et déserts… »

Un musée situé près de l’emplacement de l’observatoire retrace les parcours de Tamerlan et de son petit-fils Ulugh Beg ainsi que les découvertes scientifiques de ce dernier. Ce mémorial expose également les instruments employés sur place à l’époque comme une sphère armillaire, un globe céleste ou encore un astrolabe.