LE DROMADAIRE: un animal exceptionnel qui demande à être connu!! Partie 1 - Nomadays

Mauritanie

LE DROMADAIRE: un animal exceptionnel qui demande à être connu!! Partie 1

10 janv. 2019

Le dromadaire communément appelé "Chameau" dans le désert, pourrait être qualifié de laid par certain, mais est en réalité beau, majestueux, très résistant, intelligent et plein de particularités. Si vous prévoyez de voyager au Moyen-Orient ou dans un pays d’Afrique saharienne, il convient de faire connaissance avec cet animal. Vous allez découvrir des faits surprenants !

Connaître le dromadaire

Le dromadaire est un mammifère herbivore ruminant de la famille des camélidés (famille incluant le lama, l’alpage, le guanaco et la vigogne). Il appartient au genre camelus divisé en deux espèces, à savoir le camelus dromadarius ou le chameau à une bosse, communément appelé dromadaire. 80 % de la population vivent dans les déserts chauds d’Afrique de l’Est et d’Afrique de l’ouest. Le reste séjourne en Afrique du Nord, en Asie (désert de Thar en Inde) et en Australie.

L’espèce camelus batrianus, dit le chameau de Bactriane ou le chameau à deux bosses, ou simplement le chameau, vit dans les déserts froids d’Asie centrale jusqu’en Mandchourie chinoise. Un chameau mâle et un dromadaire femelle (l’inverse étant rare) donnent naissance à un hybride appelé turkoman. Grâce à leur robustesse (pouvant porter 550 kg de bagages pendant plusieurs jours), les turkomans ont été utilisés pour le transport de marchandises sur la route de la soie.

Le dromadaire est un animal haut, élancé, résistant, mesurant de 1,80 m à 2,10 m de hauteur pour une longueur de 2,20 m à 3,40 m et un poids moyen de 450 à 650 kg. Il est capable de vivre dans des lieux arides et chauds grâce à plusieurs caractéristiques physiques :

  • De longs cils servant de protection contre le sable
  • Des narines qui se ferment pour se protéger du sable et diminuer l’évaporation
  • Des lèvres préhensibles (lèvre supérieure fendue), extrêmement mobiles et sensibles, permettant de manger des feuilles placées au milieu d’épines
  • Une bosse remplie de graisse faisant office de réservoir d’énergie
  • Un pelage isolant du froid et une robe de couleur claire pour limiter l’élévation de température
  • Un sternum et des genoux pourvus de callosités servant d’appui en position accroupie
  • Des pieds à deux orteils sur une large sole souple assurant confort de marche, répartition de pression et sensibilité au terrain
  • Une queue (courte : de 55 à 75 cm) servant à répartir l’urine

Ses particularités :

  • Le dromadaire possède une espérance de vie de 25 ans.
  • Pour marcher, il avance les pattes avant et arrière du même côté en même temps comme le lama, la girafe, l’éléphant, l’okapi, l’ours, le loup à crinière et certaines races de chevaux et de chiens. Il peut reculer si nécessaire.
  • Le dromadaire de selle peut parcourir de 50 à 100 km par jour à une vitesse moyenne de 10 à 12 km/h. Certains dromadaires peuvent parcourir 200 km en une journée à une vitesse d’allure de 20 à 25 km/h.
  • Il peut manger des branches épineuses sans gêne grâce à sa salive gluante et sa bouche tapissée d’écailles.
  • Un dromadaire familier répond à son nom et aime être caressé sur les côtés du cou et sous la gorge.
  • Il possède une excellente mémoire, pouvant retrouver le chemin de retour vers son maître sur une longue distance et même après des années. Il est également particulièrement rancunier.
  • Un dromadaire qui se sent menacé fait remonter de la nourriture de son estomac dans sa bouche, mais ne le crache pas contrairement au lama.
  • Un jeune dromadaire sauvage récemment capturé peut mourir de stress.

Le dromadaire dans l’histoire et la société

Le chameau à une bosse a été introduit par l’homme par le nord de l’Afrique il y a environ 2 à 3 millions d’années. Des squelettes ont été retrouvés en Afrique de l’Est et de l’Ouest, mais cette première introduction n’a pas été réussie. La domestication a réussi facilement vers 2000 à 3000 av. J.-C. dans la péninsule Arabique, car l’animal est docile et marche naturellement l’un derrière l’autre. Voici quelques introductions échouées :

  • Dans les îles Canaries en 1405
  • En Italie en 1622
  • Aux États-Unis en 1701
  • En France au XIXe siècle
  • En Afrique australe, en Espagne et sur l’île de Chypre au début du XXe siècle

Introduits au XIXe siècle en Australie, les dromadaires sont devenus sauvages, occupant un territoire de plus de 3 millions de mètres carrés dans le vaste désert australien. La population (toujours en forte croissance) de 1 million à 1,5 million d’individus pose aujourd’hui problème, émettant autant de CO2 que 300 000 voitures. Ces dromadaires gênent extrêmement les fermiers et causent d’importants dégâts et dégradations en s’approchant des routes et agglomérations, détériorant les réservoirs d’eau potable, brisant les tuyaux, etc. Des dizaines de milliers de dromadaires sont exportés au Moyen-Orient pour leur viande, mais cela ne suffit pas pour limiter et maîtriser la population. L’État australien prévoit des mesures drastiques !

Le chameau à une bosse est associé à la culture nomade du Sahara, mais son importance est bien plus grande. Les grands rassemblements contemporains de dromadaires les plus notables comprennent :

  • La curée salée à Ingall (Niger), occasion pour les nomades de consolider leurs liens sociaux et d’en construire de nouveaux
  • La fête des Ganis des Touaregs à Agadez (Niger)
  • Le festival du désert de Douz en Tunisie
  • Les marchés du Soudan
  • La foire de Pushkar en Inde consistant en une fête religieuse et commerciale d’une dizaine de jours

Les caravanes de dromadaires

Lorsque l’usage du dromadaire s’est répandu parmi les tribus d’Arabie vers le début du premier millénaire av. J.-C., le commerce caravanier reliant la péninsule Arabique au reste du Proche-Orient est né. Les caravanes de dromadaires sont aujourd’hui caractéristiques des déserts d’Afrique, particulièrement le Sahara. Ils servent toujours de moyens de transport de marchandises, mais aussi de moyens de déplacement des nomades.

On parle également de méharée, consistant en une randonnée organisée dans le désert à dos de dromadaire méhari. Ce type de dromadaire est originaire d’Arabie, domestiqué en Afrique du Sud et dressé pour les courses rapides. En Mauritanie, une compagnie méhariste a été créée pour contrôler, renseigner et assister les populations des régions désertiques frontalières avec le Mali. Ce dernier possède pour sa part 4 compagnies servant d’intermédiaire entre l’Autorité et les populations nomades.

De rares compagnies proposent des randonnées chamelières, proposant aux voyageurs de découvrir la beauté de la vie dans le désert   et la richesse de la culture nomade. Les circuits sont longs et ponctués de bivouacs atypiques sur des dunes, au bord d’un puits, etc. Les dromadaires se déplacent naturellement en file indienne, menés par une vieille chamelle qui se retourne parfois pour attendre les retardataires.

  Pour en savoir plus sur ce fascinant animal, suivre le lien ce dessous :  https://savoirspartages.cirad.fr/nos-realisations/compilivres/le-dromadaire-pedagogique