Urakami - Nomadays
Urakami

Calme et serein, le quartier d’Urakami parait vouloir tourner la page, après un passé douloureux. La cathédrale d’Urakami est à Nagasaki ce que le Dôme de Genbaku est à Hiroshima : des témoignages de l’horreur atomique dans des villes qui se sont toutefois décidée à se tourner vers l’avenir.

Histoire

Situé au nord de la ville de Nagasaki, Urakami traversa de nombreuses épreuves dans le passé.

La persécution des chrétiens

En 1614, le légendaire shogun Tokugawa Ieyasu bannit le christianisme dans son pays pour empêcher l’influence européenne de se répandre auprès de la population et d’affaiblir l’empire. Les croyants japonais qui exprimaient publiquement leur appartenance religieuse étaient passibles de sanctions sévères. Le gouvernement se montrait impitoyable, n’hésitant pas à recourir à la torture ou à la crucifixion pour punir les rebelles. Pendant cette période, le quartier d’Urakami à Nagasaki était le bastion des chrétiens opprimés qui s’acharnaient à pratiquer leur religion en secret. La cathédrale d’Oura tenait un rôle majeur, offrant aux fidèles un important soutien spirituel.

Lorsque le gouvernement japonais apprit l’existence d’une communauté chrétienne dans la localité d’Urakami, il mit en œuvre une répression afin de faire respecter les ordres du shogun. La première persécution à Urakami débuta le 1er septembre 1790. De nombreux chrétiens cachés furent capturés, mais aucun ne fut exécuté. La poursuite reprit en 1839, mais ne fit pas non plus de morts. Le drame se produisit vingt ans plus tard, en 1859, lorsque l’empire ordonna la troisième kuzure ou « désintégration ». Plus d’une dizaine d’individus furent tués sous la torture.

La dernière persécution, appelée « Urakami Yoban Kuzure » eut lieu entre 1867 et 1873. Au début, 68 chrétiens d’Urakami furent attrapés et obligés à renier leur religion. Les consuls étrangers dénoncèrent cet acte et le shogunat de Tokugawa finit par céder. En 1868 après la fin du shogunat de Tokugawa, le gouvernement Meiji confia l’administration de la région de Kyushu à Sawa Nobuyoshi. Ce haut dignitaire était réputé pour son aversion pour les étrangers. Après consultation, il décida de mettre un terme une bonne fois pour toute au problème du christianisme. Un conseil impérial fut réalisé le 25 avril, à l’issue duquel son plan d’exil de la localité fut validé. Le projet comporta deux étapes : isoler en premier lieu les chefs de file à Tsuwano, Hagi et Fukuyama, ensuite déloger le reste du village. Plus de 3 400 chrétiens en furent victime.

Finalement en 1873, la pression des Etats-Unis et des pays européens contraint le Japon à lever l’interdiction du christianisme. Les croyants revinrent peu à peu à Urakami et fondèrent en 1895 la première cathédrale du pays. L’édifice fut achevé en 1925.

Le Ground Zero durant la Seconde Guerre mondiale

Le 9 août 1945 à 11h02, Urakami fut le site du Ground Zero à Nagasaki. La bombe nucléaire explosa à une hauteur d’environ 500 m et ravagea 80 % des infrastructures de la ville, y compris la cathédrale d’Urakami. Plus de 74.000 personnes perdirent la vie.

Découvrir Urakami

Autour de la nouvelle gare, plusieurs bâtiments ont vu le jour, dont les plus importants sont l’Hôpital de la bombe atomique de Nagasaki, le complexe commercial Mirai Nagasaki Coco Walk, ainsi que la salle de concert et de conférence internationale Nagasaki Brick Hall.

Depuis le jardin de la paix à Nagasaki, vous pouvez apercevoir la cathédrale d’Urakami à quelques centaines de mètres. Contrairement au Dôme de Genbaku à Hiroshima qui a été laissé en état de ruines, le monument a été restauré en 1959 par les autorités municipales. C’est en partie pour cette raison que le site n’a pas été inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO et est moins prisé des touristes. L’église actuelle est une reconstruction fidèle du bâtiment d’origine. Lors de votre visite, prenez le temps d’observer les anciennes statues, telle que la Vierge de Nagasaki au visage calciné.

Non loin, d’autres attractions offrent un témoignage tout aussi émouvant de la Seconde Guerre. Faites un tour au Parc de la Paix et au musée de la Bombe atomique de Nagasaki où sont exposés des objets et des témoignages poignants. Vous y trouverez une horloge murale, dont les aiguilles se sont arrêtées à 11h02 précises, heure du Ground Zero.

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

Sauf si vous voulez explorer la ville à pied, vous pouvez utiliser le tramway pour vous déplacer à Nagasaki. Procurez-vous un pass à la journée auprès des stations et des gares afin d’accéder librement aux différentes lignes de tram. La cathédrale d’Urakami se situe à une dizaine de minutes de marche de l’arrêt du Parc de la paix (Heiwa Koen) sur les lignes 1 et 3.

Comment rejoindre Nagasaki ?

Pour venir à Nagasaki, vous pouvez prendre un avion depuis l’aéroport de Tokyo Haneda (le trajet dure environ deux heures). Si vous préférez voyager en train, vous pouvez prendre le Shinkansen au départ de Kyoto, Shin-Osaka ou Hiroshima jusqu’à Hakata, puis prendre le train JR Kamone Limited Express jusqu’à Nagasaki. Nagasaki est également connectée par l’avion et le train à la ville d’Osaka.

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