La poterie d'argile est le symbole de la province de Kampong Chhnang, sur la route entre Phnom Penh et Siem Reap, traduite littéralement par « le port des marmites. » Cet argile beige est travaillé depuis des milliers d'années dans le village d'Andong Russey, visité aujourd'hui pour la qualité de son artisanat. Les archéologues estiment que les fours servant à solidifier la préparation, ainsi que les contrebattes utilisées pour donner de l'amplitude intérieure aux pots datent du VIème siècle. Cette art ancestral a par la suite mûri et s'est développé convenablement avant de connaître une période creuse post-Empire angkorien. Le savoir-faire a finalement été réintroduit à Kampong Chnnang sur financement allemand au début des années 2000.
Les potiers utilisent la même technique de fabrication depuis des générations : la poterie modelée à la main. Le but est de placer une boule de terre cuite ou d'argile façonnable sur un support arrivant à la taille de l'artisan. Celui-ci travaille l'ébauche manuellement en essayant de lui donner une forme cylindrique approximative. Puis il commence à optimiser l'apparence de son pot, en maintenant la cime telle quelle et en travaillant la partie basse pour former un dôme. La contrebatte est utilisée à l'intérieur du récipient pour élancer les parois et les solidifier. Cette étape est primordiale et abrupte, l'appareil est fragile à ce moment-là, il ne faut pas le trouer ou le fissurer. Vient ensuite la décoration, l'artisan optimise l'ouverture du pot en tournant autour à l'aide d'un carton humidifié, puis en profite pour dessiner ce qu'il souhaite. Après avoir séché, la création est finalement insérée au four durant plusieurs heures.
Il est tout à fait possible de pérégriner dans le village d'Andong Russey à la recherche d'ateliers de poteries d'argile. Les 300 familles artisanes vous y accueillent chaleureusement et vous laissent observer, analyser, immortaliser leur travail. Les villages environnants de Bang Skun et Trapeang Sabeu proposent également les mêmes services.