Le Massif Doi Ang Khang - Nomadays

Thaïlande

Le Massif Doi Ang Khang

Le massif Doi Ang Khang est, pour sa vue saisissante, son jardin botanique et ses tribus birmanes traditionnelles, une randonnée privilégiée dans la Thaïlande du Nord.

Vous voyagez dans les prochains mois à Chiang Mai ? Ne ratez pas l'ascension de Doi Ang Khang, une charmante station de montagne située à Fang, un district du nord de la Thaïlande, limitrophe du pays birman. Le relief tourmenté et venteux de Doi Ang Khang enthousiasmera les férus de trek. La montée n'est pas pénible, car vous vous arrêterez dans des villages ethniques jonchés de huttes en bambou. Lors de la descente, vous visiterez une station agricole royale, où fleurissent les roses, les pêchers, les rhubarbes et autres cultures de printemps. Une journée d'excursion à Doi Ang Khang satisfera vos envies d'air frais et comblera les fous de sommets, de botanique, de randonnée dans les bois et d'expérience culturelle.

Histoire

Au cours du siècle dernier, Doi Ang Khang a été le théâtre d'une immigration massive des tribus minoritaires autochtones : les Lahu, les Hmong, les Lisu, les Palong… Les uns ont fui le Myanmar, où la junte militaire fait la loi, les autres venaient de l'Yunnan chinois pour s'exiler sur le territoire thaïlandais. Doi Ang Khang a le sens de « colline » ou « tertre montagneux » en thaï. Ce massif fait partie de la région historique du Triangle d'Or.

Jusqu'en 1969, la région était abandonnée aux narcotrafiquants. Quand le roi Bhumidol Adulyadej, ou Rama IX de son nom de règne, est venu inspecter la montagne, elle était inondée de champs de pavot. Sa Majesté eut l'idée de mettre en place une station de recherche agronomique. La nécessité de trouver une alternative à cette plante à opium s'annonçait urgente. Mais il fallait tout d'abord sélectionner les espèces adaptées au climat tempéré, étudier leur tolérance à l'altitude, calculer les volumes de récolte et les rendements. D'où la raison de créer cette station agricole.

Pendant les premières années de démarrage, il y eut des disputes avec les autorités birmanes. Mais Rama IX réussit à pacifier la région. La qualité de vie des paysans montagnards s'est améliorée depuis qu'ils ne dépendent plus du pavot pour subsister. Ils ont pu gagner un revenu stable et décent grâce à la vente des produits potagers. En même temps, le déclin du pavot a mis fin aux conflits sino-birmans qui désolaient la région.

Aujourd'hui

Verdoyant, fleuri et haut en couleur, le massif Doi Ang Khang est injustement méconnu des visiteurs étrangers. La fréquentation du site souffre de la concurrence avec le sommet Doi Inthanon voisin, qui, avec ses 2 565 mètres, constitue le point culminant de la Thaïlande.

Bien que son altitude le classe seulement au 15e rang des stations de montagne de Thaïlande, Doi Ang Khang n'en cumule pas moins des atouts. Elle abrite des espèces potagères, florales et des arbrisseaux en tout genre. Mais ce n'est pas tout ! En vous éloignant du monde des vaches, vous ferez la connaissance des communautés tribales perdues dans les collines du Nord. La station n'est peut-être pas adaptée aux amateurs de trek sportif. En revanche, si vous recherchez des circuits de trek faciles, mêlant randonnée et tourisme culturel au milieu d'une succession de paysages pittoresques, vous aurez tort de manquer l'ascension de Doi Ang Khang.

Trek et randonnée à Doi Ang Khang

Le tour de la montagne exige de faire appel à un véhicule puissant. Les montées sont abruptes et difficiles par moments. L'ensemble des attractions de Doi Ang Khang représente un parcours de 3 km.  

Station de recherche agricole

La station agronomique de Rama IX est sans conteste l'attraction numéro un de Doi Ang Khang. Même si vous n'êtes pas passionné par la botanique, vous serez ravis de jeter un œil aux serres de légumes, de fleurs d'ornement, aux arbustes et aux arbres fruitiers.

Remarquez les cactus aux formes tantôt cylindriques, tantôt arrondies, mais toujours avec les épines acérées. Observez la rangée de pêchers. En avançant plus loin, vous trouverez des vergers de prunes, de rhubarbes, de kiwis, de fraises et d'autres espèces, plantées suivant la charte de l'agriculture biologique. C'est une véritable découverte d'apprendre que des plantes de l'hémisphère Nord poussent dans ce coin perdu et reculé de la Thaïlande.

Les amateurs, quant à eux, se perdront volontiers dans le jardin de bonsaï à la japonaise, où la composition florale est conçue comme une imitation sublimée de la nature. Cependant, l'expérience la plus agréable est l'équitation à dos de mulet. Un troupeau d'ânes paît tranquillement dans une clairière, à deux pas des pêchers. À votre demande, un agent professionnel pourra vous aider à monter en selle.

Ensuite, vous gagnerez le centre d'accueil de la station, un logement aux airs de chalet alpin. On pourra s'y restaurer ou boire un café chaud avant de redescendre la montagne. À coup sûr, la visite de cette station agricole royale restera mémorable.

Village de Ban Khum 

Pour dormir ou savourer les spécialités du terroir, il faut s'arrêter dans le plus gros bourg de Doi Ang Khang : Ban Khum. Ce village accueille des services d'hébergement, de restauration et des commerces de détail. Il y a même un distributeur de billets de banque. Le plus grand hôtel de la région est classé trois étoiles. Si vous voulez acheter des souvenirs, cela vaut la peine de faire une promenade matinale : tuniques traditionnelles, châles, chapeaux, bracelets, tapisseries, et bien d'autres ouvrages d'artisanat.

Village de Ban Nor Lae 

A l'entrée du village, vous croiserez des gens portant un sarong pourpre autour duquel est parfois attachée une ceinture noire ou d'argent. Ce sont les Palaung, un groupe ethnique qui a migré de l'État Shan du Myanmar pour fuir les conflits armés et la misère. Ils ont occupé les collines du Nord il y a une cinquantaine d'années. Outre la robe aux couleurs vives, les habitations en bambou aux portes tournées en direction du levant constituent le trait le plus évocateur de la civilisation Palaung.

Village de Ban Khop Dong

Ce village n'est autre que le fief des Lahu, une communauté tribale qui loge dans des humbles cabanes en bois. Même si les jeans et les tee-shirts de marque se multiplient, les plus âgés du clan continuent de porter des costumes traditionnels. Le riz et le maïs sont les bases de la subsistance. Pour combler la trésorerie familiale, les dames du village sont nombreuses à pratiquer la vannerie. Elles confectionnent des couvre-chefs, des paniers, des nattes merveilleusement exécutés.

Infos pratiques

Quand partir à Doi Ang Khang ?

Le meilleur moment pour faire l'ascension de Doi Ang Khang est l'hiver, entre novembre et mars. Le ciel est dégagé en cette saison, ce qui vous fera profiter d'un superbe panorama sur les fleurs et les vergers. Les mois de mai à octobre sont formellement déconseillés, si vous craignez la chaleur et les pluies violentes.

L'influence de l'altitude explique la fraîcheur du climat en comparaison de celui de la Thaïlande tropicale (17oC en moyenne) et les variations considérables entre les températures diurnes et nocturnes (de 29o à 11oC). Prévoyez des vêtements chauds pour la nuit ainsi que des chaussures antidérapantes.

Comment s'y rendre ?

Pour aller de Chiang Mai à Doi Ang Khang, la seule option de transport est le véhicule individuel. Plutôt que de prendre le volant, il est prudent de louer les services d'un chauffeur rompu à la conduite en terrain montagneux. La route qui y mène traverse des paysages époustouflants.

Prix d'entrée

Si l'accès de la montagne est gratuit, un droit de visite fixé à 30 bahts par personne est prélevé à l'entrée de la station agricole royale. Si vous êtes véhiculé, il faudra acquitter un droit de parking de 50 bahts. Le tout s'élève à 2,24 €.

À voir dans les environs

  • Le temple bouddhiste Wat Thaton ;

  • Hinoki Land : un magnifique parc japonais en pleine Thaïlande

  • Le parc naturel de Doi Inthanon.