Zoom sur le Sak Yant, le tatouage sacré en Thaïlande - Nomadays

Thaïlande

Zoom sur le Sak Yant, le tatouage sacré en Thaïlande

13 mars 2020

Sak Yant se traduit par « tatouage » (sak) et « prière sacrée » (yant). Le tatouage sacré de Thaïlande est une pratique ancestrale qui s’est répandue d’abord chez les moines bouddhistes puis chez les soldats avant de devenir plus populaire. Des origines aux légendes en passant par les rituels et symboliques de la cérémonie du Sak Yant… On vous dit tout ce que vous devez savoir sur les pouvoirs du tatouage sacré en Thaïlande !

Origines et légendes du Sak Yant

Il est difficile de retracer les origines exactes du tatouage traditionnel Sak Yant. Il aurait trouvé ses racines dans les traditions chamaniques avant d’être rattaché aux pratiques bouddhistes. En Thaïlande, le tatouage sacré a fait ses premières apparitions dans les temples. Les moines se faisaient tatouer au bambou par de grands maîtres moines dans le but de recevoir les protections des prières religieuses.

Des pratiques spirituelles qui ont aussi inspiré les soldats thaïlandais et les soldats khmers. En effet,  durant des siècles, ces guerriers ont invoqué les pouvoirs du Sak Yant (comme la force ou encore l’invisibilité) en se faisant tatoués avant de partir au combat ! Cette protection divine leur a valu une réputation des plus redoutables. Une légende thaïlandaise raconte d’ailleurs que la Thaïlande n’aurait jamais été occupée par l’ennemi. Pourquoi ? Car ses soldats sont des guerriers rendus invisibles et indestructible grâce à leurs tatouages sacrés

Bien qu’il se soit popularisé et amplement répandu, le Sak Yant est toujours vénéré des thaïlandais. Et il ne peut pas être fait par n’importe qui ! Aujourd’hui encore, il est possible de se faire tatouer par des moines bouddhistes. L’endroit le plus célèbre de la Thaïlande pour se faire tatouer au bambou selon les traditions, est le Wat Bang Phra. Si ce n’est pas les moines, ce sont ceux qu’on appelle les Ajarn ou atchane (« maître » ou « professeur » en thaï), qui peuvent effectuer le Sak Yant en respectant les rituels bien précis de la cérémonie

   

Rituels et cérémonie du Sak Yant

Les rituels du Sak Yant peuvent varier d’une école à une autre et selon le maître tatoueur. Mais la plupart du temps, la cérémonie du Sak Yant, qui a toujours lieu dans une salle dédiée (nommée Sunnak) se déroule comme telle : le tatoué doit se recueillir et rendre ses hommages à Bouddha avant de s’engager à respecter les règles de conduite exigée par le maître. Après plusieurs échanges personnels et spirituels, le maître peut définir quel tatouage sacré correspond le plus à la demande. La cérémonie se termine par une bénédiction afin que le tatoué puisse bénéficier de ses nouveaux pouvoirs divins. Tout au long de la séance, chants et prières viennent ponctuer la cérémonie.

Traditionnellement, le tatouage sacré se réalise à partir d’une pointe de bambou même si la modernité a tendance à le remplacer par une pointe en métal. L’encre utilisée doit aussi être bénite. Dans certains cas, on y a ajoute même les reliques broyées d’un ancien moine ! Quant aux motifs, vous l’avez compris, on ne le choisit pas vraiment mais ils s’imposent à nous. Ce qui est sûr, c’est qu’il  est préférable de se faire tatouer le haut du corps. Et pour cause, au plus le tatouage se situe près de la tête (symbole de l’âme et partie sacrée du corps), au plus ses pouvoirs seront importants…

Florine Dergelet