Tout savoir sur la boxe Thaï - Nomadays

Thaïlande

Tout savoir sur la boxe Thaï

22 mai 2019

Une forme de combat au corps à corps

Sans doute avez-vous entendu parler, ou vu à la télévision ces coups de poings et de pieds implacables, ces attaques du coude cinglantes, ces puissants corps à corps, et ces feintes subtiles. Mais assister au spectacle des lutteurs qui combattent sous les acclamations accompagnés d'un ensemble de percussions et d'instruments à vent c'est encore mieux. Bienvenue donc au monde de la boxe thaïe (Muay Thaï) art martial unique qui fait la fierté de tous les Thaïs.

Son histoire est intimement liée à celle du peuple thaï. Pacifique, ce dernier a dû, tout au long des siècles, protéger son territoire d'agressions extérieures. Il développa une forme de close-combat, à mains nues, adaptée aux terribles batailles qu'il devait mener en tout terrain. Avec le temps, cela devint un rite de passage pour les thaïs de s'entraîner à cet art martial. On dit que le Grand Roi Narésuan (1555-1605), l'un des plus célèbres héros de guerre, fut lui même un excellent boxeur. C'est sous son impulsion que la boxe thaïe devint un entraînement militaire. Un autre fait marquant dans son histoire, fut le triomphe de Nai Khatom Tom sur 10 boxeurs birmans en 1767. Prisonnier lors de la défaite des Thaïs en 1767, il fut choisi pour se battre en présence du roi des Birmans. Après sa victoire, il fut libéré et revint chez lui en héros.

Autrefois, ce sport était dangereux, sans aucun équipement pour se protéger, de simples cordes enroulées autour des poings des boxeurs faisaient office de gants. Au cours des ans, des règles de jeu ont été introduites dans ce sport, conformes à la réglementation internationale en matière de boxe. Depuis quelque temps, ce sport attire nombre de supporters, en dehors du pays; des cours d'entraînement sont organisés jusqu'aux Etats-Unis et dans les anciennes républiques soviétiques.

En 1995, le Conseil mondial de la boxe thaïe, a été organisé pour promouvoir cet héritage national dans le pays et au niveau international. A la conférence tenue cette année là, 78 pays membres ont voté la création d'une école d'entraînement ayant pour vocation d'enseigner tous les éléments de ce sport. Le Muay Thai Institute a été fondé en 1997, c'est le seul établissement agréé par le ministère de l'éducation.

Une passion sans frontière

La boxe thaïe est avec le football, le sport le plus populaire dans le pays. Les télévisions programment la transmission de combats 5 jours par semaine, les résultats des principaux matches étant communiqués dans les journaux. La boxe classique est très populaire également, le pays a du reste formé plusieurs champions du monde, qui ont tous débuté dans la boxe thaïe. Il n'est donc pas surprenant, qu'un jeune de 7 ou 8 ans désire s'entraîner dans le but d'être l'un d'entre eux, et plusieurs s'y emploient donc dans tous les centres du pays. La plupart des capitales de provinces ont leur ring de boxe, mais le rêve de tout jeune boxeur est de combattre à Bangkok, au stade de Lumpini ou de Ratchadamnoen, les plus grands du pays.

Les combats sont organisés toutes les nuits, en alternance dans l'un ou l'autre de ces stades. Le prix des places est en moyenne de 220, 440, et 1000 bahts, encore que certains soirs, ils grimpent jusqu'à 2000 bahts. A l'occasion des soirées spéciales à Ratchadamnoen, des ristournes intéressantes sont pratiquées, le prix des places est de 500 bahts. Les combats débutent à 18h30, avec en premier les combats entre les boxeurs les moins expérimentés, puis le principal combat commence vers 21h.

Le combat se déroule sur 5 rounds de 3 mn, espacés de 2 mn d'arrêt. Avant le combat, les boxeurs exécutent la danse appelée "wai kru", (hommage au Maître), pour marquer leur respect à leur entraîneur. Cette danse symbolique est aussi un bon exercice d'échauffement. Vous remarquerez que les boxeurs portent un bandeau autour du front et aux bras. Celui du front est appelé "mongkhol", il est réputé porter chance ayant été bénit par un bonze ou l'entraîneur. Dans la vie des Thaïs, le respect pour le bouddhisme et le corps enseignant occupe une place importante. Le bandeau sur le front, à la fois porte-bonheur et objet sacré, sera ôté après le wai kru, par l'entraîneur en personne, et lui seul. Les bandeaux aux bras, supposés offrir protection aux boxeurs, seront ôtés à la fin du combat.

Le match se gagne soit par knock-out, soit aux points. Trois juges décident qui a remporté le round, et celui qui en a remporté le plus est le vainqueur. L'arbitre joue un rôle important, car la sécurité des combattants dépend de ses décisions.

Sur un côté du ring se tient un orchestre traditionnel de flûte de Java, tambours, et cymbales. Il accompagne le combat, de la danse de wai kru à la fin. Le rythme s'accélère selon le déroulement du combat. Les musiciens, pour la plupart des anciens, doivent suivre ce qui se passe sur le ring, et leur musique fait battre le coeur encore plus vite. On dit que cette musique est le chant d'une sirène et que la boxe thaïe authentique ne peut lui résister.

Les nuits de compétition, dans les principaux stades, et spécialement aux stades de Lumpini, et de Ratchadamnoen, les touristes occupent une bonne partie des places assises, leur nombre ne cessant d'augmenter. La plupart choisissent des places en face du ring, pour voir l'action de plus près !

Les soirées de grands matches, il est prudent de réserver à l'avance. Il est possible de réserver de votre hôtel ou par les agences de voyages.