Le gnou, icône de la Grande migration - Nomadays

Tanzanie

Portrait du gnou, l’animal emblématique de la Grande migration

05 mai 2025

Il est connu pour participer à l’une des plus grandes migrations animalières au monde : il s’agit bien sûr du gnou ! Ce ruminant herbivore qui se déplace au rythme des saisons pour trouver de la nourriture et de l’eau, fait partie des animaux emblématiques à voir lors d’un safari en Tanzanie. Quel est son mode de vie ? À quoi ressemble-t-il ? Où voir le gnou lors des différentes étapes de migration en Tanzanie et au Kenya ? On vous dit tout ce qu’il faut savoir sur le gnou !

Qu’est-ce qu’un gnou ?

Les gnous sont des mammifères ruminants du genre Connochaetes appartenant à la famille des bovidés. On appelle la femelle du gnou la « maroufle » tandis que le petit est nommé « gaou ».

Le gnou fait-il partie des antilopes ?

Le gnou fait partie de la sous-famille des alcélaphinés, soit la même que les antilopes. Comme l’explique le dictionnaire Larousse :

« Les gnous sont classés parmi les antilopes, aux côtés des bubales et des damalisques, avec lesquels ils constituent la sous-famille des alcélaphinés, ou grandes antilopes à tête longue et étroite, hôtes des prairies buissonnantes et des savanes. »

Quelles sont les différentes espèces de gnou ?

   

On compte deux espèces de gnou à travers le monde :

  • Le gnou bleu (Connochaetes taurinus) : aussi appelé gnou à queue noire ou gnou commun, il s’agit du type de gnou le plus répandu en Afrique ;
  • Le gnou noir (Connochaetes gnou) : aussi nommé gnou à queue blanche, on le trouve à l’état sauvage essentiellement en Afrique du Sud.
Le saviez-vous ?

Le nom gnou serait issu de la langue khoïkhoï du mot "t'gnu" ou "gnoe". Il s’agit d’une onomatopée, c’est-à-dire un mot imitant le beuglement caractéristique qu’émet l’animal. Le terme aurait été adopté par les colons européens avant d’être répandu dans plusieurs langues sous la forme de « gnou » ou « gnu ».

Où trouve-t-on des gnous en Afrique ?

De manière générale, les gnous vivent dans les plaines herbeuses et savanes d’Afrique subsaharienne, là où l’herbe est abondante. Comme on le disait, on distingue deux espèces de gnou en Afrique qui ne vivent pas aux mêmes endroits : 

  • le gnou bleu se rencontre principalement dans certains pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe, à savoir : le Kenya, la Tanzanie, le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, l’Afrique du Sud.
  • le gnou noir évolue uniquement en Afrique du Sud ainsi qu’au Lesotho et dans certaines régions du Swaziland. 

Comment reconnaître un gnou ? 

   

Il est facile de reconnaître un gnou en raison de sa morphologie particulière qui le distingue des autres antilopes. 

En effet, le gnou dispose d’un corps plutôt mince avec des pattes relativement fines, des épaules hautes et une tête lourde et puissante qui lui confèrent une apparence robuste. Le contraste entre ses pattes fines et son torse puissant lui donne une morphologie particulière qui lui permet d’atteindre des vitesses élevées et de parcourir de longues distances : il peut atteindre les 80, voire les 100 km/h en vitesse de pointe (vitesse maximale) et évoluent à 40 km/h en moyenne lorsqu’il traverse de longues distances.

Le gnou (toutes espèces confondues) pèse entre 150 et 290 kg pour les mâles et entre 110 et 220 kg pour les femelles. Leur hauteur au garrot oscille entre 1 m et 1,50 m. Il dispose de cornes, aussi bien la femelle que le mâle, dont la forme incurvée leur permet de se défendre des rivaux et des prédateurs. Il a un museau large et aplati qui leur permet d’ingérer de grandes quantités d’herbes.

Quant à la robe du gnou, elle varie du gris bleuté au brun foncé en fonction des espèces et des individus. Les gnous possèdent une crinière et une queue touffue ressemblant à celle d’un cheval, mais dont les couleurs diffèrent selon les espèces.


Comment différencier un gnou noir et un gnou bleu ?

Les principales différences entre le gnou noir et le gnou bleu se situent au niveau de leur taille, des cornes et de la couleur de leur pelage :

  • Le gnou noir possède un pelage marron chocolat plus épais que son cousin, une queue blanche (d’où son surnom de gnou à queue blanche) ainsi qu’une crinière blanchâtre et noire à l’extrémité qui se dresse sur l’échine contrairement à celle du gnou bleu qui retombe. Il a une morphologie plus petite que le gnou bleu et dispose de cornes recourbées vers le haut.
  • Le gnou bleu quant à lui se veut plus imposant et se distingue d’une robe brune ou gris ardoise nuancée de bleu avec une tête noirâtre et des épaules striées de lignes plus foncées. Il possède une queue noire (d’où son surnom de gnou à queue noire) ainsi qu’une crinière foncée et courte sur son échine. Quant à ses cornes, elles sont aplaties et incurvées en forme de parenthèses.

Que mangent les gnous ?

   

Le gnou est un ruminant qui suit un régime strictement herbivore. En effet, le gnou passe l’essentiel de son temps à brouter l’herbe des savanes et prairies africaines. Il se nourrit principalement d’herbes, mais aussi de feuilles de buisson et d’arbustes et de graminées. 

Pour ce faire, il coupe les plantes et herbes avec ses dents sans les arracher et en les ingérant intégralement (sans les mâcher). Son système digestif, basé sur la fermentation dans leur rumen, lui permet d’extraire efficacement les nutriments des plantes et d’ingérer de grandes quantités d’herbes. 

Le gnou a tendance à s’abreuver quotidiennement en buvant de l’eau dès qu’il en a la possibilité. C’est pourquoi, on les retrouve souvent aux abords des cours d’eau lors des safaris animaliers. Pour autant, lors des périodes de sécheresse et de migration, il est capable de se passer d’eau pendant 5 jours, trouvant des sources d’hydratation dans les herbes fraîches consommées.

Pourquoi les gnous migrent-ils ?

   

Parce qu’ils sont herbivores, les gnous sont dépendants de la végétation et des saisons. Durant la saison des pluies, les troupeaux ont tendance à se disperser à travers les étendues de savane. Mais lorsque la sécheresse entraîne la disparition les sources de nourriture et les points d’eau, le gnou est contraint de se déplacer pour trouver de nouvelles zones de pâturage. C’est ainsi qu’a lieu l’un des phénomènes naturels les plus spectaculaires de la planète : la grande migration. 

Chaque année, ce sont donc plusieurs milliers de gnous (jusqu’à 1,5 million d’individus) qui se rassemblent et qui remontent la région de Ngorongoro et les plaines du parc national de Serengeti en Tanzanie jusqu’à la réserve nationale du Masai Mara au Kenya avant d’effectuer le chemin inverse à la fin de la saison. Les gnous parcourent environ 1500 km à l’aller et autant au retour, soit une distance totale de 3000 km aller-retour. 

Ils sont accompagnés d’autres animaux, comme les zèbres (environ 200 000 individus) et les gazelles (environ 400 000 individus), ce qui leur permet de bénéficier et d’offrir une vigilance collective plus importante face aux multiples dangers qui sèment le périple…


Quand et où voir les gnous lors de la grande migration en Tanzanie ?

Pour tenter de voir les gnous lors de la grande migration en Tanzanie, vous devez d’abord vous intéresser aux différentes étapes qui dictent leur parcours migratoire :

  • De janvier à mars : à cette époque, les gnous se trouvent à l’extrême sud du Parc du Serengeti et dans la Zone du Ndutu au sein de l’Aire de Conservation du Ngorongoro. C’est aussi la saison des naissances des gnous : on estime qu’environ 500 000 gaous (bébés gnous) voient le jour à ce moment.
  • De mars à juin : alors que les pluies se font de plus en plus rares, les troupeaux de gnous entament leur migration en se déplaçant progressivement dans le corridor Ouest du Serengeti jusqu’au nord du lac Victoria et près de la rivière Grumeti.
  • De juin à octobre : arrivés à l’extrême nord du Serengeti, les gnous sont contraints de traverser la rivière Mara, à la frontière du Kenya, afin de rejoindre la réserve nationale du Masaï Mara. Infestée de crocodiles, la traversée de la rivière constitue une étape cruciale de la grande migration puisque de nombreuses bêtes y laissent leur vie...
  • D’octobre à décembre : les gnous profitent quelques semaines de l’herbe abondante des prairies du Masaï Mara avant de faire machine arrière et de retourner en Tanzanie.  À noter qu’il s’agit de périodes approximatives et que la grande migration est un phénomène naturel dicté par le climat. En outre, il est impossible de prévoir les dates exactes de la grande migration.

Comment se reproduisent les gnous ?

La période de reproduction des gnous, aussi appelée rut, se déroule durant 2 à 3 semaines entre les mois de mai et juin. À ce moment-là, les mâles s’affrontent lors de duels afin d’attirer les femelles. Bien que les démonstrations de force puissent être impressionnantes (avec des coups de cornes et des charges), les gnous ne s’affrontent pas jusqu’à la mort. En général, les combats se terminent sans blessure, par la seule capitulation du mâle dominé. 

Une fois le combat gagné, le mâle victorieux peut s’accoupler avec des dizaines de femelles. La gestation dure ensuite 8 mois avant que la maroufle mette bas. 

La saison des mises bas a donc lieu entre les mois de janvier et mars. Les naissances ont lieu dans les plaines du sud du Serengeti où les femelles ont adopté une stratégie afin d’assurer la survie de l’espèce : mettre bas en même temps à découvert. Cette synchronisation des naissances leur permet de noyer les prédateurs sous un grand nombre de proies potentielles, augmentant ainsi les chances de survie des nouveaux-nés. On estime qu’environ 500 000 petits gnous naissent en trois semaines, soit environ 24 000 par jour !

Aussitôt débarrassé du placenta, le petit gnou est vite autonome : 7 minutes après sa naissance, il se tient déjà debout et 24 heures après avoir vu le jour, il est déjà en train de courir aux côtés de sa mère auprès de qui, il restera environ 9 mois à un an avant de prendre son indépendance.

Quels sont les prédateurs des gnous ?

   

Les gnous ont de nombreux prédateurs : ils constituent la proie des lions, hyènes, lycaons, léopards, guépards, vautours, chacals et crocodiles (lors de la redoutable traversée de la rivière Mara). Les individus malades, les vieux et les gaous (les nouveaux-nés) sont les plus vulnérables : on estime que seulement un petit sur six survit jusqu'à l'âge d'un an.

Quelle est l’espérance de vie du gnou ?

L'espérance de vie des gnous se situe entre 15 et 20 ans dans la nature et jusqu'à 40 ans en captivité.

Le gnou est-il menacé ?

   

Le gnou est inscrit dans la catégorie « Préoccupation mineure » sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). 

Aujourd’hui, bien que ses populations soient stables, le roi de la migration subit tout de même de nombreuses menaces, notamment la réduction de son habitat en raison des projets de construction humaine comme la multiplication des zones habitées, des routes et voies ferrées, des parcelles d’élevage et d’agriculture.

Une récente étude, publiée en 2024 dans la revue nature, a même démontré que toutes les perturbations humaines peuvent freiner la route migratoire et avoir des conséquences  génétiques pour la survie à long terme des animaux.

Or, comme l’explique The Conversation qui relate les résultats de l’étude : 

« Ce ne sont pas seulement les gnous qui sont menacés lorsque nous les empêchons de migrer, mais aussi de nombreuses autres espèces. Le pâturage des gnous maintient la végétation en bonne santé et distribue les nutriments. Les gnous servent également de proies aux prédateurs, de charognes aux charognards et leurs excréments entretiennent des millions de batraciens. »

 

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Florine Dergelet