La musique traditionnelle tanzanienne - Nomadays

Tanzanie

La musique traditionnelle tanzanienne

28 juin 2023

La musique traditionnelle tanzanienne est une merveilleuse façon de découvrir la culture du pays. Imprégnés d’Histoire et de nombreuses influences, ses rythmes accompagnent le quotidien des populations autochtones. Associée à des danses et des rituels, elle vibre aux sons de l’ilimba, du zézé ou des tambours ng’homa… Des chants polyphoniques du peuple Wagogo au bongo flava, en passant par le taarab et le dansi … Découvrez ce patrimoine exceptionnel !

 

Les chants polyphoniques du peuple Wagogo

Basé au centre de la Tanzanie, le peuple Wagogo est renommé pour ses chants polyphoniques. Interprétées lors de funérailles – ou d’autres grands évènements de la vie – ces chansons à plusieurs voix sont aussi associées à des croyances, et accompagnent de nombreux rituels. Ils sont, par exemple, utilisés pour invoquer la pluie (et faire prospérer les récoltes) ou célébrer la fertilité des femmes.

Lors des cérémonies, ces dernières sont les seules à jouer du ng’homa, un tambour conçu uniquement pour la gent féminine. Les chants sont accompagnés de zézé et d’ilimba, deux instruments de musique traditionnels.

Les chants cérémonieux du peuple Maasaï

La danse et le chant accompagnent les trois grandes étapes de vie des Maasaïs : le passage à l’âge adulte, puis aux statuts de guerrier et « d’ancien ». Pour devenir des guerriers, les jeunes hommes dansent aux rythmes de chants traditionnels des villageois, réunis pour l’occasion.

Ces chants sont aussi entonnés lors des cérémonies de futurs mariés. Pudiques, les Massaïs se choisissent sans se parler ! Lors de ces rassemblements, les jeunes hommes réalisent des sauts-rituels, tandis que les femmes les encouragent aux rythmes des cliquetis de leurs bijoux. Il n’y a pas d’instruments de musique à proprement parler, mais ces chants traditionnels rythment la vie du peuple Maasaï, et font partie intégrante de leur culture musicale !

Le taarab – la musique traditionnelle tanzanienne de Zanzibar

   
La musique Taarab est la mélodie traditionnelle la plus répandue et écoutée dans le pays. Originaire de l’île de Zanzibar, elle prend ses sources dans différentes cultures (indienne, perse, arabe et européenne). Sorte de « poésie chantée », le taarab parle d’amour avec subtilité et un langage imagé nommé Lugha ya majazi.

Les paroles sont généralement accompagnées d’un orchestre et de nombreux instruments à cordes, tels que la cithare ou le violoncelle. Vous souhaitez découvrir des chanteurs de taarab ? Les plus connus sont en fait deux femmes : Siti binti Saad (qualifiée de « mère du taarab ») et Bi Kidude. Elles sont toutes deux originaires de Zanzibar.

La musique Kidumbak

Le Kidumbak est un dérivé de la musique Taarab. Plus populaire et plus rythmée, elle est particulièrement appréciée par la jeunesse. En Tanzanie, s’initier au Kidumbak est considérée comme une étape incontournable avant d’oser jouer de la musique Taarab – plutôt écoutée par la « haute société ». Les paroles sont, quant à elles, beaucoup moins romantiques que la version initiale. Il s’agit plus de critiques sociales que de chansons d’amour…

Les musiques ngoma et unyago

L’autre grand courant musical du Taarab, se nomme le ngoma, qui signifie « percussion » en swahili (une des langues locales). Il en existe en réalité de nombreuses variantes en Tanzanie, et beaucoup de tribus ont leur propre « style ngoma ». Très rythmée, cette musique résonne traditionnellement aux mariages.

Dans la culture swahilie, il existe aussi l’unyago. Cette musique désigne un ensemble de rituels et de danses, pratiqués dans l'Afrique de l'Est à l’occasion des noces. Elle célèbre notamment le passage à l’âge adulte des jeunes femmes.

L’île de Zanzibar célèbre la musique traditionnelle africaine à l’occasion de son festival Sauti Za Busara, qui se tient chaque année au mois de février. Cet événement de plusieurs jours fait la part belle aux « femmes artistes et aux talents émergents ».

La Mitamba Yalagala Kumchuzi

   
La musique folklorique tanzanienne est souvent instrumentale. Elle met à l’honneur de nombreux instruments (le tambour, le nyatiti, le qanoun, le nay, etc.), mais aussi le sens du rythme des autochtones !

 

Le dansi

La muziki wa dansi (plus communément nommé dansi). Elle est née dans les années 1930, dans la région de Dar es Salaam. Il s’agit d’une rumba africaine assez proche du soukouss congolais, devenue très populaire dans les années 1960-70 grâce à des groupes comme DDC Mlimani Park Orchestra ou l'Orchestra Maquis Original (toujours en activité). Côté instruments ? Vous pourrez entendre du banjo, des violons, de la mandoline et de nombreuses percussions.

Le bongo flava

Le bongo flava désigne la musique RnB et Hip Hop tanzanienne. Il s’agit d’un style assez récent, né dans les années 1990. Influencé par le rap américain, il est aussi composé de notes de reggae, d’afrobeat (un mélange de jazz, de funk et de percussions), de taarab et de dansi !

Issu d’un courant alternatif, le bongo flava passe au crible les problèmes de société, tels que les injustices sociales ou la corruption. Soucieux de leur patrimoine culturel, les Tanzaniens privilégient de plus en plus les artistes chantant en langue swahili.

 

Audrey Denjean