À une vingtaine de kilomètres de Tortoli, la petite bourgade d'Osini est, avec ses oliveraies, ses nuraghes et ses falaises sauvages, une terre de randonnée convoitée en Sardaigne. Rideau sur les incontournables.
En quittant Barbagia pour Osini, les touristes jubilent à la pensée de franchir les anfractuosités rocheuses de San Giorgio… Hélas, la popularité de cette gorge éclipse les autres attractions d'Osini que plus d'un voit uniquement comme un amour de randonnée. Pour découvrir la face cachée de la ville, il faut au moins séjourner une nuit dans un gîte rural en montagne. Dans les plateaux calcaires, le nuraghe de Serbissi rappelle aux visiteurs d'aujourd'hui la présence d'une civilisation préhistorique. La ville médiévale revient à la vie le 11 août, la fête d'anniversaire de sainte Suzanne, marquée par une messe pontificale, des danses et des concours de poèmes. Visiter Osini, c'est aussi saluer ses bergers, apprécier le travail de ses vignerons et savourer les délices du terroir. À n'en pas douter, les amateurs de destination authentique reviendront heureux de ce voyage en Sardaigne !
On a peine à le croire, mais l'occupation humaine du site date d'aussi loin que l'âge du bronze, plus exactement vers 1600 ans av. J.-C. Les complexes nuragiques, de même que les domus de Janas dispersés dans la cité, témoignent de cet âge immémorial.
XIe - XIIIe s. : un judicat gouvernait les habitants, dirigé tour à tour par les juges de Torres, de Corraso et d'Arborea.
1324 : La ville tomba sous le joug de la couronne aragonaise.
1363 : Pietro IV confia l'administration d'Osini au comte Berengario Carroz. À l'instar des autres territoires d'Ogliastra, la ville fut absorbée par le comté de Quirra.
1603 : Les marquis des Centelles ont pris les rênes, avant de les céder à l'Osorio de Cueva. En 1839, un décret royal cassa définitivement le joug des seigneurs féodaux.
La cité d'Osini a pris un nouveau visage au début des années 1950, après une terrible inondation qui anéantit la totalité des infrastructures. L'explosion des logements sociaux, nécessaires pour loger en toute hâte les sans-abris, s'est soldée par une architecture simpliste : les appartements sont légions, mais les bâtiments remarquables se comptent sur le bout des doigts.
Osini est une ville verte coquette où il fait bon vivre. Au sud de la province de Nuoro, elle partage ses limites avec Cardedu, Tertenia et Ulassai, la ville natale de l'illustre Maria Lai. Un territoire vierge d'activité humaine, hormis dans le bassin fertile de Rio Pardu, où sont principalement concentrés les 768 habitants. Des plateaux karstiques, des falaises couronnées de tours calcaires et dolomitiques, des forêts de conifères dominent le paysage. Les touristes avertis reconnaîtront là l'environnement typique d'Ogliastra, la région la plus sauvage et la plus intacte de la Sardaigne.
Le plan d'urbanisme est segmenté en deux : l'ancienne Osini et la nouvelle Osini postérieure à la catastrophe. La pauvreté de l'architecture est contrebalancée par l'abondance du patrimoine naturel.
La visite du complexe laisse un arrière-goût de nostalgie. Si les procédés de terrassement imposent le respect, de même que les deux tombes mégalithiques à proximité, on ne peut s'empêcher de frémir à l'idée que l'insécurité régnait déjà à cette époque reculée.
En dehors du nuraghe de Serbissi, le village abrite un nombre incalculable de ruines nuragiques datant du néolithique tardif. Elles se trouvent de part et d'autre des plateaux karstiques de Sanu, d'Orottu, de Truculu, d'Urceni et de Samuccu.
Bien que ce ne soit pas la principale attraction qui attire les visiteurs d'Osini, quelques ouvrages médiévaux sont dignes d'intérêt, ceux que l'inondation de 1950 a épargnés.
Au cœur de la ville historique, la place Chiesa convie à une petite promenade. Une fontaine trône au centre de la place et à côté vous découvrirez une nécropole typique. Ne manquez pas l'église de Sainte Suzanne achevée au XVIIe siècle, le seul véritable monument qui a subsisté après la catastrophe si on exclut le presbytère et les bâtiments désuets relookés par la mairie.
Pour voir la vieille ville renaître de ses cendres, il est indispensable de venir vers la fin d'avril ou le 11 août. Chaque année, les habitants d'Osini observent la fête de San Giorgio du 23 au 30 avril, inaugurée par une sainte procession partant de l'église mère du village jusqu'à l'humble église de campagne de Seuili, où San Giorgio tenait autrefois son évêché. La fête en l'honneur de Sainte Suzanne, célébrée le 11 août, réunit encore davantage de foule. Pour rendre hommage à la patronne de la cité, des manifestations littéraires et musicales figurent au programme. Et bien entendu, les délicieuses spécialités sardes accompagnent ces solennités : les nougats, les fromages de chèvre, les pains faits maison, le vin cannonau et bien d'autres.
La ville d'Osini bénéficie d'un doux climat méditerranéen. Si vous craignez que les pluies d'automne ou d'hiver ne contrarient votre séjour, veuillez planifier vos vacances entre juin et septembre. Mais attention, cette période coïncide avec la haute saison touristique (surtout en août). Les prix peuvent flamber dans les hôtels et les chambres d'hôtes.
Osini est situé à une soixante-dizaine de kilomètres au nord de Cagliari. Pour y venir, les ressortissants français pourront réserver un vol pour Cagliari. Une fois arrivé à l'aérodrome, il vous suffit de héler un taxi ou un Uber pour gagner votre hôtel de séjour.
Faire le tour du nuraghe de Serbissi, l'un des plus importants de la Sardaigne ;
Inspecter les domus de Janas ;
Vous promener dans les oliveraies et les jardins potagers ;
Faire un circuit de trek dans l'escalier di San Giorgio ;
Apprendre le récit des miracles de Sainte-Suzanne ;
Tester les spécialités agroalimentaires du terroir.