L’île Ogliastra - Nomadays

Sardaigne

L’île Ogliastra

Bordée de plages, de sable blanc et de tours nuragiques, l'île Ogliastra est une perle incontournable de la Sardaigne. Rideau sur les points d'intérêt de la ville.

La région insulaire de la Sardaigne est réputée pour ses trésors naturels. Établie sur la côte orientale, l'Ogliastra sort du lot parmi les six provinces de l'île. Et pour cause, la faible charge démographique a préservé sa beauté sensuelle et sauvage. Des porphyres rouges impressionnants parsèment la côte. Longer des plages d'eaux cristallines, escalader des falaises vertigineuses, descendre dans le canyon spectaculaire de Gorropu, ou explorer des ruines archéologiques, tels les nuraghes ou les domus de Janas… Le tour de l'île est un véritable enchantement. Ce n'est pas pour rien si Ogliastra détient le record mondial en nombre de gens nonagénaires et centenaires. Les Sardes y auraient-ils découvert l'élixir de la longévité ? Pour l'été prochain, envolez-vous vers Ogliastra et passez d'excellentes vacances en bord de mer en Sardaigne.

Notes historiques

L'Ogliastra doit son nom aux oliviers sauvages qui fleurissaient jadis dans la région. Après une longue période où les Carthaginois, les Romains et les Vandales ont réglé leur compte par l'épée, la ville a été gouvernée par le judicat de Cagliari. Cependant, les premiers faits historiques sur Ogliastra remontent vers 1500 ans avant notre ère. Les nuraghes qui parsèment les collines ou les basses terres sont des témoignages de la civilisation nuragique. Il s'agit de tours rondes crénelées, en pierre ou en terre battue, à l'aide desquelles les anciennes tribus sardes fortifiaient leurs habitations. Certaines d'entre elles faisaient office de postes de guet. À part les nuraghes, les puits sacrés et les tombes mégalithiques sont là pour attester de cette époque lointaine.

L'insularité, le relief montagneux et l'absence de liaisons routières jusqu'au début des années 1990 ont participé à l'isolement de la contrée. Historiquement, l'effectif de la population est resté à un niveau modeste. La société est à dominante paysanne. Vins, huile d'olive, chèvres, fruits et légumes primeurs sont les principales ressources de la région. La capitale Tortoli est l'exception à la règle : la pêche y est très active, au même titre que la papeterie et la production hydroélectrique.

Aujourd'hui

Les deux agglomérations principales sont Tortoli et Lanusei. Les habitants se comptent aux alentours de 57 000, faisant d'Ogliastra la dernière province de l'Italie en nombre de population. L'île est connue comme le refuge par excellence des retraités qui viennent y filer des jours heureux en profitant de l'air pur, de la mer et de la douceur du climat méditerranéen. Pour vous en donner une idée, 31 habitants sur 100 000 ont plus de cent ans.

Le tourisme est inséparable de la mer. Il n'a été véritablement lancé qu'en 2001, date de la proclamation officielle de la province d'Ogliastra. Bien que l'autonomie territoriale n'ait été effective qu'entre 2005 et 2016, et que désormais, Ogliastra est devenue une municipalité rattachée à la province de Nuoro, cette dernière jouit d'une notoriété touristique incontestable

La nature a choisi de bénir cette île secrète de la Sardaigne en y cachant quelques-uns de ses chefs-d'œuvre. Si la côte est entourée de pointes rocheuses aux couleurs vives, les vallons et les hautes collines sont densément boisés. Les deux parcs nationaux de la province soutiennent un nombre incalculable d'arbres, d'arbustes et de fleurs. Le Dactylo elata, une espèce d'orchidée poussant uniquement dans la région, en est un exemple illustratif.

Aux plaisirs de la mer et du tourisme vert s'ajoute l'expérience gastronomique. Venir à Ogliastra sans avoir testé les culurgiones ou les gathulis d'Arzana, c'est comme visiter le palais du Vatican sans prêter attention à la chapelle Sixtine. Vous goûterez une riche cuisine insulaire s'appuyant sur l'huile d'olive, l'anchois, les produits horticoles ainsi que les viandes d'agneau, de brebis ou de cochon de lait élevés dans les montagnes. Les restaurants tortolais mettent à l'honneur les poissons et les fruits de mer : thon, vivaneau, langouste, homard, poulpe, crevette, dorade, et bien d'autres.  À l'occasion d'un séjour à la ferme, vous dégusterez des pains fraîchement cuits au four: le carta musica ou la spianatina sont de vrais délices.

Lieux d'intérêt à visiter

Plages sablonneuses, falaises de porphyre ou de granit, ruines nuragiques de Villagrande Strisaili, trésors de l'architecture médiévale… La variété des points d'intérêt se transforme vite en casse-tête pour les touristes qui visitent pour la première fois l'île d'Ogliastra. Voici une liste des incontournables en vue d'aider à planifier les itinéraires.

Plages de sable fin

Même si la baignade n'est pas votre violon d'Ingres, le port d'Arbatax vaut franchement le coup d'œil. En montant sur le promontoire rocheux de Bellavista, vous pourrez admirer la baie de Portu Fraillis, les petites criques et les falaises colorées où les vagues viennent tumultueusement mourir. La baie de Portu Fraillis abrite une jolie plage de sable fin, prisée tant pour ses rochers lisses et arrondis que pour ses aménagements de loisirs. La plage de Coccorocci attire une foule de noceurs et de célibataires. Le massif de granit Cartucceddu donne un cachet unique à cette plage de galets, qui est d'ailleurs la plus grande du genre en Sardaigne. Le Lido di Orri, le Torre de Bari et le Cala Goloritze sont pareillement très fréquentés en été. Pour les photographes, la palme revient sans nul doute à la plage Rocce Rosse, proche du port d'Arbatax, connue pour les porphyres rouges éclatantes qui la caractérisent. Là se tenait autrefois le festival de musique Rocce Rosse Blues, qui connaît un retentissement international.

Patrimoine naturel

  • Pedra Longa de Baunei : cette bosse calcaire culminant à 128 m d'altitude toise la côte de Baunei. Déclarée patrimoine naturel en 1993, elle  fait partie d'une aire protégée de 9,96 ha ;

  • La gorge de Goroppu : les adeptes du kayak, du rafting, du vélo tout-terrain et de la randonnée sportive ne passeront pas à côté de la gorge de Goroppu, le plus profond canyon de toute l'Italie. L'entrée du canyon se trouve à 4 km d'Urzulei. Le relief est très accidenté, mais la grande beauté naturelle vaut le coup… Si la vallée n'est qu'un océan de vignobles, on traverse également  des lacs, des grottes secrètes, des concrétions rocheuses à couper le souffle et des piscines naturelles d'un bleu limpide où la baignade s'impose… La compagnie d'un guide expert est requise pour visiter ce chef-d'œuvre de la nature.

  • La Scala di San Giorgio di Osini : L'escalier San Giorgio a été institué site naturel depuis 1994. Il s'agit d'un couloir souterrain ouvert dans la montagne d'Osini. Sur la foi d'un document hagiographique, la formation de l'escalier est une intervention divine. L'évêque San Giorgio a demandé à Dieu de prendre en pitié les pauvres pèlerins qui, si fervents soient-ils, ne seront pas capables d'escalader le massif. Par miracle, un passage étroit est apparu dans la montagne infranchissable. Après l'ascension, n'oubliez pas de rendre hommage à la charmante église à proximité, bâtie par l'évêque au XIVe siècle en remerciement pour sa prière exaucée.

  • La Punta Goloritze : ce massif calcaire domine majestueusement la plage de Goloritze, près de Baunei. La randonnée permet d'observer des oliviers, des arbousiers et de magnifiques fleurs sauvages.

Patrimoine militaire

La tour San Miguel : construite à l'époque où les Espagnols ont occupé la Sardaigne, cette tour fortifiée est un symbole historique de Tortoli, la capitale provinciale.

À part la tour San Miguel, deux autres monuments sont à voir :

  • la tour de Bari Sardo, achevée au XVIe siècle sous le patronage du capitaine Marco Antonio Iglesias Camos ;

  • la tour San Giovanni Sarrala, qui toise la plage Foxi Murdegu.

La première est bonne pour les photographies, mais la seconde est riche en souvenirs historiques, en ce sens que la forteresse a été reconvertie en bunker durant la Guerre de 1945.

Patrimoine religieux

Les lieux de culte d'Ogliastra datent du Moyen Âge, époque où le pouvoir religieux servait à appuyer et légitimer le pouvoir royal :

  • L'église Saint-André : une petite paroisse dédiée à l'apôtre André existait sur le site au XIVe siècle, mais elle a été restaurée de fond en comble en 1790 pour devenir une somptueuse cathédrale baroque. Si la façade ornée de pilastres et de corniches mérite le coup d'œil, le clou de la visite est à découvrir à l'intérieur : le maître-autel en marbre multicolore, exécuté par le sculpteur Giovanni Battista Franco. La cathédrale trône au centre de la piazza Duomo. C'est l'église mère de Tortoli et le siège du diocèse de la province d'Ogliastra ;

  • L'église Santa Maria : Construite en 1052 sur l'ordre de la princesse de Navarra qui, échappant de justesse à un naufrage, voulut témoigner à Dieu sa gratitude, l'église Santa Maria de Baunei est un joli chef-d'œuvre de l'art roman.

  • L'église Saint-Antoine de Padoue : si vous vous promenez du côté de Jerzu, ne manquez pas cette charmante église située à flanc de colline. Le village de Jerzu est réputé pour la production de vins. La vue sur les vignobles et les oliveraies est réellement saisissante.

Quand partir à Isola Ogliastra ?

L'île Ogliastra se visite toute l'année. Venir en plein été vaut le coup, si vous comptez passer vos vacances à la mer. Entre juin et août, le soleil se montre plus de 8 heures par jour et la température moyenne s'établit à 25oC. Mais si vous préférez faire de la randonnée ou visiter des trésors archéologiques plutôt que vous baigner, mieux vaut partir à l'automne ou au printemps. Non seulement les températures sont moins caniculaires, mais par suite de la baisse de la fréquentation touristique, les hôtels, les chambres d'hôtes et les locations de vacances pratiquent une remise de prix. La végétation refleurit aux premières pluies de février. Les sentiers de randonnée fleurent bon l'olivier, l'oranger, le cerisier et le laurier-rose.

Comment s'y rendre ?

Si l'île d'Ogliastra reste peu ouverte au tourisme mondial, la faiblesse du réseau aérien en est la cause. L'aéroport de Tortoli cessa d'être actif en 2016, lorsqu'Ogliastra a perdu son statut de province. Pour se rendre sur l'île, les ressortissants étrangers doivent réserver un vol à destination d'Olbia - qui abrite le principal aéroport de la Sardaigne -, d'Alghero ou de Cagliari. Trouver un vol direct Paris -- Olbia est facile, puisque plus d'une compagnie aérienne opère sur cette ligne, comme easyJet, Air France ou Transavia. La durée du vol est de l'ordre d'une heure et quarante cinq minutes.

Pour atteindre le centre-ville d'Ogliastra au départ d'Olbia, vous n'avez qu'à prendre les transports communs : le train Trenitalia ou la ligne de bus ARST. Le plus pratique est cependant de louer  une voiture privée avec chauffeur.

Vous aimerez…

  • Vous baigner sur la plage de galets de Lido di Orri ;

  • Profiter d'une expérience de surf ;

  • Vibrer dans les boîtes de nuit de Tortoli ;

  • Savourer les culurgiones ; 

  • Admirer les rochers de porphyre rouge d'Arbatax ;

  • Vous recueillir sur les menhirs et les tombes de géants de Baunei ;

  • Visiter les nuraghes ;

  • Contempler les trésors artistiques de la cathédrale Saint-André.