Cimetière de Punta Arenas - Nomadays

Patagonie

Cimetière de Punta Arenas

Le cimetière municipal de Punta Arenas, officiellement connu sous le nom de « Cementerio Municipal Sara Braun », est bien plus qu’un simple lieu de repos pour les défunts. Situé dans cette ville mythique de la Patagonie chilienne, il attire chaque année des milliers de visiteurs, intrigués par son histoire, son architecture, et l’atmosphère unique qu’il dégage. Que vous soyez passionné d’histoire, d’art funéraire ou simplement curieux, une visite à ce cimetière promet d’être une expérience mémorable.

Histoire

Le 18 avril 1894, sous le gouvernement de Manuel Señoret, le nouveau cimetière fut inauguré pour remplacer l’ancien qui se trouvait à l’emplacement actuel de la place José de los Santos Mardones. Le terrain s’étendant sur 4 ha avait été offert par la bienfaitrice Sara Braun et a permis l’édification de ce lieu destiné à honorer dignement les défunts. L’ingénieur Carlos Prieto fut chargé de la réalisation du plan, donnant ainsi naissance à une structure octogonale avec de larges allées bordées de cyprès. Ces arbres servent à organiser les voies, tout en délimitant des sections appelées « casernes », sous forme de lots ou de blocs où se situent les mausolées.

En 1919, Sara Braun fit un nouveau don permettant la construction des murs d’enceinte et du portique d’entrée, supervisée par l’ingénieur Fortunato Circutti. Ce dernier concevra également les grilles qui entourent aujourd’hui le cimetière, apportant une dimension solennelle et majestueuse à cet espace sacré. Le cimetière de Punta Arenas est non seulement un lieu de recueillement, mais aussi un témoin de l’histoire locale.

Une architecture unique

Le cimetière de Punta Arenas se distingue par une grande diversité de monuments funéraires, allant des mausolées somptueux aux tombes plus modestes. Parmi les sépultures notables, on trouve celles de marins et d’immigrants. On remarque également les magnifiques tombes de membres de familles aristocratiques comme José Menéndez, Jovino Fernández Martínez, etc.

Les mausolées, souvent construits avec des matériaux nobles comme le marbre et le granit, reflètent l’influence européenne. Certains d’entre eux sont richement ornés de sculptures représentant des anges, des croix ou des motifs religieux, témoignant de la foi catholique prédominante dans la région. 

Ce cimetière est aussi un véritable musée à ciel ouvert, avec une architecture variée, allant de sépultures inspirées des pyramides de l’Égypte ancienne à des cryptes finement sculptées. Les allées dévoilent des tombes fascinantes, dont certaines sont ornées de sculptures en fer forgé et de céramiques illustrant des défunts. 

Des récits fascinants et des légendes

Comme tout cimetière ancien, celui de Punta Arenas regorge de récits captivants et de légendes fascinantes, transformant ce lieu en un espace mystérieux :

La porte de Sara Braun

Lorsque Sara Braun avait fait le don pour la construction de l’entrée du cimetière, elle avait formulé une demande particulière. En effet, après son décès, la porte centrale de ce lieu devait être définitivement fermée. Depuis lors, cette porte est restée scellée et n’a pas été ouverte depuis sa mort.

Par ailleurs, un autre mythe intéressant entoure Sara Braun : il est dit qu’à son décès, elle avait été embaumée et qu’à chaque 1er novembre, son corps est exhumé pour être maquillé et coiffé. Ce qui rend cette légende encore plus captivante, c’est que de nombreuses personnes se rendent sur sa tombe à cette date pour vérifier si cela est véritablement le cas. 

La tombe de l’Indien inconnu

L’une des légendes les plus connues du cimetière de Punta Arenas est celle de l’« Infio Desconocido ». L’histoire commence en 1929, lorsqu’un Indien indigène décède sur l’île Diego de Almagro, suite à un affrontement avec des explorateurs venus installer une carrière sur l’île Cambridge. L’Indien a été enterré dans le cimetière de Punta Arenas grâce à un don de l’administration locale. 20 ans plus tard, des bougies et des pièces de monnaie sont découvertes autour de sa tombe. En 1968-1969, des offrandes et des vœux témoignent de la gratitude de ceux qui considèrent cet homme comme ayant des pouvoirs miraculeux.

L’artiste Edmundo Casanova avait aussi réalisé une statue en bronze de l’Indien, qui a été installée sur sa tombe. Ce lieu est rapidement devenu un centre de dévotion populaire, avec de nombreuses couronnes de fleurs et de plaques de remerciement déposées par ceux dont les vœux ont été exaucés. La statue, dont les pieds sont polis par les gestes des fidèles, est aujourd’hui l’une des attractions les plus fréquentées du cimetière.

Comment s’y rendre ?

Le cimetière de Punta Arenas se trouve dans la zone nord de la ville, sur l’avenue Bulnez, entre les rues Francisco Bilbao et Angamos. Il est situé à environ 10 minutes en voiture au nord de la Plaza Muñoz Gamero, dans le centre-ville. Pour ceux qui préfèrent marcher, ce cimetière est accessible à une vingtaine de minutes à pied. Par ailleurs, il existe également de nombreux taxis collectifs (colectivos) qui s’y arrêtent régulièrement.

Les touristes arrivant en voiture peuvent se garer gratuitement sur le parking situé juste en face de l’entrée du cimetière. D’ailleurs, on peut voir une carte et des informations détaillées sur les monuments importants du site pour guider les visiteurs. Le cimetière est ouvert tous les jours.

Un patrimoine protégé

Le cimetière de Punta Arenas a été déclaré monument national du Chili le 26 novembre 2012, dans la catégorie des monuments historiques. De plus, la CNN le qualifie comme l’un des plus beaux cimetières du monde. Cette reconnaissance permet de garantir la préservation de ses tombes, de ses cyprès, et de ses récits uniques pour les générations futures. Des efforts sont également faits pour documenter les histoires des familles enterrées ici, afin de sauvegarder la mémoire collective de la région.

Infos et conseils pratiques

Le cimetière est ouvert au public et constitue une visite incontournable pour quiconque se rend à Punta Arenas. Bien qu’il soit possible de s’y promener librement, il est recommandé de participer à une visite guidée afin de comprendre pleinement son histoire et ses secrets. Les guides locaux, souvent passionnés, partagent des anecdotes fascinantes et aident les visiteurs à mieux apprécier ce lieu exceptionnel.

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