Le kourach - Guide Ouzbékistan - Silk Road Explorer - Nomadays
Le kourach

Le kourach, ou kurach, est une forme de lutte très connue en Asie centrale. Son nom se traduit par « lutte » en ouzbek. Ancrée dans la culture locale, environ deux millions de personnes pratiqueraient ce sport traditionnel en Ouzbékistan. Dans ce pays, les tournois peuvent également rassembler jusqu’à 30 000 personnes. Le kourach est comparable au judo traditionnel ainsi qu’au sambo. Toutefois, il se particularise par le fait que chaque lutteur saisit son adversaire au moyen d’une serviette.

Un sport plurimillénaire

Le kourach ressemble certes au judo, mais contrairement à cette lutte japonaise, qui n’a que deux siècles d’existence, il serait vieux de plus de 3 500 ans. Cette lutte serait née en Ouzbékistan ou au Tatarstan et en Bachkirie.

Avicenne, un érudit, médecin et philosophe persan du Xe siècle, a parlé de cette pratique sportive dans ses écrits. Il a indiqué que c’est une source d’activité permettant de maintenir aussi bien la santé physique que psychique. On retrouve également la trace du kourach dans l’épopée ouzbèke Alpamych et dans des dessins et écrits du XIVe siècle.

Komil Yussupov, un célèbre maître de kourach, de judo et de sambo, s’est lancé dans l’étude de cette pratique dans les années 1980 afin d’en dégager des règles claires. Soutenu par le gouvernement ouzbek, le kourach est ensuite devenu un sport à part entière et des compétitions commencèrent à être organisées.

Le premier tournoi international a eu lieu en 1998. Des pratiquants de plus de 30 pays y ont participé. L’Association internationale de kourach (IKA) a également vu le jour à cette occasion. Tachkent a eu l’honneur d’accueillir le premier championnat mondial de cette discipline l’année suivante. Aujourd’hui, le kourach est pratiqué dans des centaines de pays, allant du Japon à la France, tout en passant par la Bolivie.

Les règles du kourach

Le kourach se déroule sur un tapis de 5 cm d’épaisseur. Chaque combat débute par une cérémonie de salutation appelée « ta'zim ». Les lutteurs s'efforcent de marquer des points (et de mettre fin au combat) en réalisant des lancers spectaculaires de grande amplitude.

Le système comptage de points repose sur trois types de lancers : le halal, le yonbosh et le chala. Celui qui réussit halal est déclaré vainqueur. Pour y arriver, le lutteur doit projeter son adversaire sur le dos avec un contrôle total, une force manifeste et une grande vitesse.

Le lancer qui se rapproche du halal est le yonbosh. Le lutteur remporte le combat s’il a marqué deux yonboshs.

 Le chala se situe après le yonbosh dans l’ordre de la qualité des lancers. Cependant, aucun nombre de chalas ne peut être équivaut à un yonbosh.

Le kourach comporte trois sanctions : le « tanbekh », le « dakki » et « le gʻirrom », qui amène à la disqualification du participant.

Les compétitions de kourach

Vous pouvez assister à un combat de kourach lors de festivals traditionnels locaux. Au Tatarstan et en Bachkirie, cette lutte folklorique fait partie intégrante des fêtes comme le Sabantuy et le Djien.

Des tournois internationaux, championnats continentaux et mondiaux mettent aussi en avant le kourach. Ils se déroulent régulièrement à travers le monde.

Le Kourach est un futur prétendant aux Jeux olympiques. Il est déjà présent aux Jeux asiatiques et africaines, ainsi qu’au Jeux mondiaux nomades.

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