Que devient la mer d’Aral ? - Nomadays

Ouzbékistan

Que devient la mer d’Aral ?

17 févr. 2020

Autrefois le quatrième plus grand lac du monde, la mer d’Aral est aujourd’hui en grande partie asséchée, laissant lieu à un désert de sable. A découvrir lors d’un voyage en Ouzbékistan.

Un peu d’histoire

Partagée entre le Kazakhstan au nord et l’Ouzbékistan au sud, la mer d’Aral était un immense réservoir d’eau naturel en Asie centrale. Et pourtant, il n’en reste presque plus rien aujourd’hui. Que s’est-il passé ? Pendant l’Union soviétique, les deux rivières qui alimentent la mer, la Syr-Daria et l’Amou-Daria, ont été massivement détournée pour les immenses cultures de coton de la région, sans prendre en compte les conséquences environnementales que cela aurait. D’ailleurs, cela a hissé l’Ouzbékistan au rang de premier producteur mondial de coton.

Depuis 1960, la mer a perdu 75 pourcent de sa surface et 90 pourcent de son volume. Son nom « Aral » signifie en kazakh îles, mais celles-ci sont désormais entourées de sable et de désert. C’est l’une des plus importantes catastrophes écologiques du XXe siècle. En conséquence, les 28 espèces endémiques à la mer d’Aral ont disparu, et la région affiche l’un des taux de mortalité infantile les plus élevés du monde à cause de la dispersion des pesticides.  

   

La préservation de la mer d’Aral

Au Kazakhstan et en Ouzbékistan, une partie de la population locale a fui la région de la mer d’Aral, une fois que celle-ci s’est transformée en désert de sable. En effet, cela a non seulement rendu l’agriculture et la pêche, sources principales de revenu des locaux, impossibles, mais généré des tempêtes de sable et de sel qui rendaient la vie très difficile. Une grande partie des villages sont désormais abandonnés.

Les gouvernements ont par la suite commencé à planté des buissons (saxaoul) et des plantes du désert sur cette surface pour atténuer l’effet des tempêtes et redonner vie à la région. Le Kazakhstan a également fait construire un barrage, Kokaral, sur le fleuve Syr-Diria, ce qui a permis de ramener de l’eau vers la petite Aral, tout en empêchant l’eau du fleuve d’atteindre l’Ouzbékistan...  

   

Visiter la mer d’Aral aujourd’hui

En Ouzbékistan, l’ancienne mer d’Aral ressemble aujourd’hui à un désert de sable et de sel, et un immense cimetière de bateaux. Un détour vers la mer d’Aral ne permet pas seulement de témoigner de cette catastrophe écologique, mais aussi de partir à la rencontre d’un peuple et d’une culture au Karakalpakstan. C’est aussi l’un des meilleurs endroits en Ouzbékistan pour passer une nuit en yourte et au calme.

Près de Noukous, la capitale de la région, vous pourrez visiter d’autres beaux lacs, eux aussi en grande partie abandonnés par les habitants locaux. Vous verrez sur la route de nombreux villages vides, des traces de l’Union soviétique comme de la Route de la Soie, en visitant par exemple la forteresse de Moinac ou le caravansérail de Kurgancha Kala. Vous pourrez aussi voir de vos propres yeux la rapide disparition de la mer d’Aral et marcher sur l’ancienne mer.

N’hésitez pas à passer vos nuits chez des familles locales et à s’accompagner d’un guide local pendant ce voyage extraordinaire, car ils pourront mieux que personne témoigner de la disparition de la mer d’Aral et ses conséquences.

 

Marion Biremon