Rencontre avec les Karamojong - Nomadays

Ouganda

Rencontre avec les Karamojong

Découvrez un peuple fier qui défend avec hargne son mode de vie traditionnel en tant que pasteurs semi-nomades : les Karamojong en Ouganda. Visiter un « Manyatta », le nom donné aux villages des Karamojong, garantit une rencontre immersive avec les racines africaines, de l’accueil au séjour chez l’habitant, en passant par la langue, les logis, les gens et l’organisation de la communauté.

Histoire

Les Karamojong habitaient autrefois en Ethiopie. Vers 1600 après J.-C, ils émigrèrent et se divisèrent en différents groupes. Certains rejoignirent le Kenya où ils développèrent leurs propres cultures. Il s’agit notamment des Masai et des Kalenjiin. Ceux qui étaient épuisés par le trajet restèrent dans la montagne de Moroto, dans la région de Karamoja au nord-est de l’Ouganda.

Un peuple au passé mouvementé

Karamoja fut isolée sous la domination coloniale. Seul un permis spécial donnait accès à la région. Lorsqu’il obtint le pouvoir de 1971 à 1979, le dictateur Idi Amin réprima et humilia les Karamojong, allant jusqu’à condamner à mort les membres surpris nu.

Dans les années 1980, les Karamojong s’emparèrent des armes délaissées dans les casernes abandonnées et se livrèrent à une guerre tribale qui dura presque trente ans. La Force de défense du peuple ougandais entama un programme de désarmement du peuple sur dix ans jusqu’en 2001. La paix revint finalement en 2011, mais les conflits furent de nombreux dégâts.

Découvrir le peuple Karamojong

Ils sont maintenant environ 370 000 individus à vivre à travers le pays, la majorité habitant toujours dans la région de Karamoja. Peu de visiteurs se rendent dans cette partie reculée de l’Ouganda. Cependant, la proximité du Parc national de la vallée de Kidepo fait qu’il est possible d’organiser un détour chez les Karamojong au cours d’un circuit. Et croyez-le, l’expérience en vaut réellement la peine.

A votre arrivée, vous verrez des enfants à peine vêtus courir vers vous le sourire aux lèvres, tandis que les vieillards se reposent sur des tabourets à l’ombre des arbres et de leur hutte. Contrairement à l’image négative que laisse croire les conflits du passé, les Karamojong sont un peuple convivial et ouvert aux rencontres, mais ils préservent farouchement leurs traditions, se mettant bien à l’écart de la vie moderne.

Les Karamojong, un peuple de guerriers pasteurs

Les Karamojong se subdivisent en différents clans et sous-groupes territoriaux : les Bokora, les Matheniko et les Pian. Ils considèrent le bétail comme un symbole de royauté et jugent la valeur d’un homme selon le nombre de bêtes qu’il possède. Ils croient que leur Dieu Akuj leur a fait don des vaches, les amenant à penser que les troupeaux des tribus voisines leurs appartenaient également. Sauf que les autres communautés avaient les mêmes croyances, d’où les raids de bétail. Jusqu’à ce que le gouvernement ne confisque leurs armes, ces tribus se faisaient la guerre.

L’organisation sociale des Karamojong

Les Karamojong ont un esprit communautaire, tout se fait ensemble et dans l’intérêt de tout le monde. Les anciens dirigent les communautés et la majorité des décisions sont prises selon des principes démocratiques. Dans la vie quotidienne, les tâches sont distribuées comme au temps des ancêtres. Les hommes sont chargés de trouver des pâturages et de l’eau pour le bétail, pendant que les femmes et les enfants restent au village pour s’occuper des fermes et des petites plantations. Les hommes sont libres d’épouser autant de femmes qu’ils le veulent, à condition de pouvoir fournir la dot pour les payer.

Une culture préservée

Tout d’abord, sachez que les Karamojong ont leur propre langue d’origine nilo-saharienne. Ensuite, ils possèdent des idéaux de beauté bien particuliers, pour ne parler que de la scarification sur le visage et le corps, ainsi que du port de perles multicolores et de couvertures distinctifs. Ils partagent plusieurs similitudes avec les Masaïs du Kenya. Citons également les représentations de danses et les chats traditionnels, à ne surtout pas manquer lorsque vous visitez un Manyatta.

Côté alimentation, le sorgho constitue la nourriture de base des Karamojong, mais ils cultivent aussi du maïs, des haricots et du mil. Le bétail leur fournit le lait, de la viande et du sang qu’ils boivent durant les périodes de sécheresse.

La hutte du Karamojong

Les Karamojong acceptent parfois de recevoir des visiteurs dans leurs maisons. Si vous y êtes convié, ce qui est un réel privilège, il faudra vous mettre à quatre pattes pour passer l’entrée des habitations. Les familles vivent dans des huttes rondes aux murs intérieurs enduits de boue et de fumier, et au toit d’herbes. Vous n’y trouverez pas beaucoup de meuble. Ici, on dort à même le sol. Au centre de la hutte, il y a souvent une cheminée où un feu brûle en permanence. A l’extérieur, des poteaux encerclent le logis et le protègent des vents.

Informations pratiques

Conseils pour la visite

La région de Karamoja est constituée d’immenses étendues de plaines arides où serpentent des rivières saisonnières. En raison des changements climatiques, les régimes pluviométriques sont devenus imprévisibles et les périodes de sécheresse de plus en plus longue. Il fait très chaud. En ce sens, munissez-vous d’un chapeau à bords larges, de lunettes de soleil et d’une crème hydratante. Portez des jeans, qui sont non seulement plus acceptables culturellement parlant comparés aux shorts, mais aussi pratiques pour protéger vos jambes des buissons épineux. Surtout, n’oubliez pas vos bouteilles d’eau.

Comment se rendre à Karamoja ?

La région de Karamoja est desservie par des transports publics depuis Kampala via Jinja, Soroti, Mbale, Iriri, Kotido et Moroto.

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