Les différents problèmes qui touchent l’agriculture en Mongolie - Nomadays

Mongolie

Les différents problèmes qui touchent l’agriculture en Mongolie

27 mai 2012
Les catastrophes naturelles, zud* en mongol, ont de tous temps été présentes dans la vie des éleveurs nomades. Cependant les zuds consécutifs des années 2000-2001 ont été parmi les plus meurtriers jamais connu; 1/3 du cheptel mongol, soit près de 10 millions de têtes de bétail, y ont succombé. Le froid y a été particulièrement violent (< -50° ) mais les éleveurs ont perdu autant de bétail par leur manque d’expérience. En effet à la chute du communisme, une nouvelle génération d’éleveurs retourne à la campagne; et, après 3 générations de spécialisation en coopérative, assistés par des services vétérinaires et aidés par des complémentaires ou la mise en place des puits et d’abris d’hiver, des savoir-faire se sont perdus. *Un Zud désigne un hiver particulièrement enneigé pendant lequel le bétail est incapable de trouver sa nourriture à travers la neige, et un grand nombre d’animaux meurent de faim et de froid. Il y a également des tempêtes de sable qui font proliférer le charbon de Russie. C’est une herbacée envahissante qui entre en compétition avec les plantes pérennes et les supplante sur les zones où le broutage est intensif. Et c’est un cercle vicieux : en remplaçant les plantes pérennes de la steppe, le charbon de Russie, qui ne pousse que quelques mois par an, laisse le sol a nu et favorise les tempêtes de sable, qui les font proliférer à leur tour. Aujourd’hui, les éleveurs s’installent à proximité des centres urbains pour bénéficier de services comme les écoles, les soins médicaux et vétérinaires, les commerces… Par conséquent ils nomadisent de 50 à 150km autour des villes, se déplaçant de 2 à 4 fois par an, contrairement à leurs ancêtres qui nomadisaient 8 à 15 fois par an sur des distances de 350 à 700km. On parle de surpâturage pour la Mongolie; mais c’est en fait plutôt d’une mauvaise répartition des troupeaux dont il s’agit. La steppe mongole souffre de la désertification due à ce que nous avons mentionné précédemment, mais également à une augmentation du cheptel de chèvres pour le commerce du cachemire.