Le chameau mongol, au cœur de la culture et des efforts de préservation - Nomadays

Mongolie

Le chameau mongol, au cœur de la culture et des efforts de préservation

01 avr. 2020

Préféré au cheval pour sa force et son endurance, le chameau a toujours accompagné les nomades mongols à travers steppes et désert. S’il reste peu de chameaux sauvages aujourd’hui, ceux-ci font l’objet d’importants efforts de conservation. Avec le développement du tourisme et l’urbanisation du territoire, le chameau est devenu pour nombreux mongols une manière de réaffirmer l’identité unique de la culture et des paysages de la Mongolie.

Un animal résistant

Le chameau est par excellence l’animal du désert, mais pas que. En Mongolie comme dans d’autres pays, il a été privilégié comme compagnon et aide lors de longs trajets pendant des siècles pour sa force et son endurance sans égales.  Car le chameau mongol, appelé chameau de Bactriane, est capable de survivre dans des conditions extrêmes. Dans le désert de Gobi, au milieu de la neige, le chameau peut faire face à des températures glaciales de -50°C. 

Le chameau mongol à deux bosses peut parcourir près de 50km par jour en portant une charge allant jusqu’à 250kg, permettant aux bergers nomades de facilement transporter leurs yourtes et leurs biens d’une plaine à l’autre. Il est aussi utilisé pour sa laine, très chaude et souvent salvatrice.

   

Une espèce en danger

Malheureusement, la population de chameaux en Mongolie a fortement diminué, notamment à cause du changement de l’habitat des modes de vie des Mongols. Au nombre de 549 000 en 1985, ils n’étaient plus que 200 000 environ en 2007. Depuis, de nombreux efforts de préservation ont été entrepris en Mongolie – avec la promotion du chameau comme symbole de la culture nomade, l’intensification des élevages, le développement du tourisme et des activités autour du chameau - et les résultats sont prometteurs, puisque la population de chameaux a doublé en dix ans.

Globalement, les chameaux à deux bosses ne représentent que 6% de l’espèce, tous les autres étant des dromadaires. Mais dans le désert de Gobi, il reste même quelques chameaux sauvages, 800 environs, qui n’ont jamais été domestiqués. Ceux-ci sont classés comme espèce en danger critique. C’est le grand explorateur russe Nicolaï Prjevalski qui les auraient découverts en premier lors d’une expédition dans le désert de Gobi.

Le chameau dans la Mongolie moderne

Même si le chameau perd peu à peu sa place aux côtés des bergers, souvent remplacé par les voitures, il reste un élément déterminant de la culture et de l’identité mongoles aujourd’hui. Films, livres, festivals sont organisés en l’honneur de l’animal. Le plus connu est sûrement le festival annuel des 1000 chameaux qui se tient chaque hiver, et propose des jeux traditionnels comme la course à chameau ou le polo à chameau. Les voyageurs peuvent aussi monter à chameau pour traverser le désert de Gobi et vivre la vie mongole à son plein.

Pour redonner au chameau sa juste place Baigalmaa Norjmaa a entrepris une aventure impressionnante en 2017 : rejoindre le Royaume Uni à dos de chameau depuis Oulan-Batour. Elle veut ainsi promouvoir la culture mongole et appeler à préserver le chameau, cet animal incroyablement résistant et important pour l’Homme.

 

Marion Biremon