Madagascar, un territoire infiniment diversifié propice au développement touristique - Nomadays

Madagascar

Madagascar, un territoire infiniment diversifié propice au développement touristique

05 juin 2020

Madagascar est une île touristique à fort  potentiel, de part sa superficie, sa diversité de paysages et son endémicité. Ses atouts géographiques naturels et ses écosystèmes singuliers sont nombreux et en font la force du tourisme malgache. L’île-contient, d’un peu plus de 587 000 km2, est traversée par plusieurs climats, renforçant la qualité de diversité des paysages.

Il est nécessaire de définir tout d’abord les atouts géographiques qui sont mis en valeur par le secteur touristique. Au Nord du pays, on trouve des forêts primaires endémiques, des formations rocheuses rares et impressionnantes (les Tsingy de l’Ankarana ou encore les Tsingy rouges) mais surtout des zones côtières paradisiaques qui attirent un tourisme plus balnéaire que sur le reste du pays (avec l’île de Nosy Be notamment). À l’Est, la végétation est abondante et diversifiée puisque la région est fortement exposée aux précipitations et est caractérisée par un climat tropical humide. Sur les Hautes Terres centrales, les hauts plateaux et les massifs sont favorables aux randonnées et treks d’aventure. L’Ouest est marqué par un paysage aride, un climat chaud et sec, au relief  accidenté (Tsingy de Bemaraha), et est également apprécié pour ses lagons, barrières de coraux et mangroves (autour de Tuléar notamment). Enfin, le grand Sud présente un environnement de savane et de plaines arides, mais, du fait de son enclavement, est peu touristique. Ce tour d’horizon succinct permet de rendre compte de la diversité qu’offre le territoire malgache et met en lumière le potentiel de valorisation touristique du pays (fig. 2).

     

Un des arguments touristiques d’attractivité de Madagascar réside dans l’endémicité de son territoire. L’île présente une mégabiodiversité, et son taux d’endémisme peut atteindre 95% pour certaines espèces (Razafindrakoto, 2017). Ainsi, le capital biologique de l’île en fait une destination de premier plan pour l’observation de la nature et la découverte de paysages uniques. C’est justement l’environnement naturel de l’île et sa diversité qui en sont les atouts principaux. Selon Sarrasin (2013), l’écotourisme à Madagascar représente 55% des touristes, et s’inscrit dans le courant grandissant du « tourisme vert ». La répartition des voyageurs à Madagascar est généralement concentrée autour d’un pôle balnéaire ou d’un parc national.

   

 

L’ONTM, l’office national du tourisme à Madagascar, s’appuie justement sur cet atout pour valoriser et promouvoir le pays à l’échelle internationale, et utilise le slogan « Madagascar treasure island » comme argument commercial. La publicité de l’île passe par le prisme de l’endémicité, c’est le principal argument utilisé par des agences de voyages, l’ONTM ou bien le ministère du tourisme. Les emblèmes locaux sont exploités pour attirer les voyageurs et font appel aux stéréotypes du pays : Le lémurien et la baleine symbolisent la diversité et l’endémicité fauniques alors que le baobab illustre l’endémicité de la flore. Par ailleurs, Madagascar apparait comme une destination très confidentielle à l’échelle mondiale — mais également à l’échelle régionale qu’est l’Océan Indien occidental — et est fréquentée essentiellement par des voyageurs européens avertis. Cet ensemble géographique (Maldives, Zanzibar, Seychelles, Mayotte, Comores, Madagascar, Réunion, Maurice), réunit davantage ces entités par leur localisation et leur proximité que par leurs ressemblances en matière d’offre touristique ou de clientèle. L’Ouest de l’Océan Indien a vu sa fréquentation touristique quadrupler entre 1995 et 2017 (fig. 4), alors que le tourisme mondial a un peu plus que doublé. C’est surtout les destinations  balnéaires (Maldives, Maurice, Zanzibar ou dans une moindre mesure les Seychelles) qui ont connu un essor considérable. Madagascar et la Réunion enregistrent une augmentation moins évidente et se distinguent des autres destinations : Ils attirent plutôt une clientèle en quête d’un tourisme de nature, d’aventures et d’exploration.

   

 

 

Extrait du mémoire de Master 2 de Camille Bertrand, étudiante à Sorbonne Université en Master de Géographie, Aménagement, Environnement et Logique des Echanges Mention Mondialisation, dynamiques spatiales et développement durable dans les pays du Sud.

Stagiaire Détours Madagascar - 2019. sur Surpasser les entraves à l’établissement et la pérennisation d’un secteur touristique structuré à Madagascar : des mutations en faveur d’un modèle porteur de développement local ?

 

© Détours Madagascar – 05 Juin 2020