Les Bara : un peuple redouté et admiré dans le sud de Madagascar - Nomadays

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Les Bara : un peuple redouté et admiré dans le sud de Madagascar

29 mai 2019

Lorsque nous parlons du Grand Sud de Madagascar, nous avons immédiatement en tête les Bara. Ce peuple de pasteurs nomades est réputé pour sa culture d’influence africaine, mais qui reste toujours bien malgache. Vol de zébus, rodéo sur zébu, ringa (lutte), papango (danse traditionnelle), famadihana (retournement des morts) et savatse (circoncision collective) caractérisent cette ethnie exceptionnelle !

 

Leur pays et leur histoire

 

Les Bara seraient les descendants d’un Africain d’origine bantoue nommé Rabiby. Celui-ci serait venu en expédition avec un millier d’hommes sur la Grande Île, accostant sur le littoral sud-ouest.

 

Aujourd’hui, leur territoire serait délimité par le fleuve Mangoky au sud, s’étendant au nord à Beroroha en passant par Midongy à l’est et Sakaraha à l’ouest. Ils sont également présents dans le massif de l’Isalo et à Horombe.

 

Les Bara sont réputés pour être de farouches guerriers, craints par toutes les autres ethnies malgaches. Ils tiennent énormément à leur liberté et la défendent au prix de leur vie. Ayant gardé leur propre système monarchique, ce peuple reste très indépendant et ne s’est jamais soumis à aucune autre autorité dans le pays.

 

Ils sont célèbres pour leur attirail (colliers de cou et de tête, pendentifs, talisman, coiffure africaine, etc.), leurs armes (sagaie, couteau, sabre et surtout fusils) et la passion qu’ils vouent à leurs bétails, symboles de puissance, de prospérité et de grande fierté !

 

     

 

Une culture bien à part

 

Le pays des Bara est connu pour ses conditions climatiques extrêmes ! Le Grand Sud est désertique ! Les femmes qui s’occupent du foyer et des enfants doivent parfois parcourir des kilomètres pour trouver de l’eau. Les hommes eux aussi marchent sur de longues distances avec leurs cheptels pour trouver de nouveaux pâturages.

 

Le zébu, un animal vénéré, est omniprésent dans la vie et la mort des Bara !

 

Même si certains garçons vont à l’école, ils sont initiés dès leur plus jeune âge à l’élevage de zébus. À leur adolescence, la tradition veut qu’ils volent des zébus pour prouver qu’ils sont devenus des hommes, qu’ils sont courageux et qu’ils sont dignes d’une femme. De nos jours, cette pratique a été détournée et pervertie, déformant la définition du dahalo !

 

Pour s’entraîner, les hommes luttent également avec les zébus dans une sorte de rodéo ! À leur mort, les Bara sacrifient autant de zébus qu’ils peuvent s’en permettre. À l’entrée de leur tombeau (dans des grottes), ils exposent les crânes des zébus sacrifiés pour obstruer l’entrée, car l’endroit est sacré !

 

Autre trait marquant de la culture bara : le ringa, une sorte de lutte, et le papango, une danse mimant l’envol de l’épervier, dit papango. Un homme suspendu sur un poteau pratique la danse pendant que les autres le font sur le sol.

 

Et comme tous les peuples malgaches, les Bara pratique le famadihana (retournements des morts) tous les 5 ans et la circoncision au cours du savatse. Celle-ci se déroule environ tous les 7 ans, permettant aux enfants mâles d’être reconnus par leur clan et d’obtenir le droit d’intégrer le tombeau familial.

 

   

 

Les merveilles du pays bara

 

Le pays des Bara ne se résume pas au Grand Sud désertique réputé pour leurs détresses alimentaires. Ce peuple occupe également des territoires extraordinairement beaux, notamment le massif de l’Andringitra, le massif de Makay, le parc national d’Isalo, Zombitse Vohibasia, le paradis des oiseaux, le plateau d’Ihorombe, etc.

 

La faune et la flore dans ces sites sont bien évidemment riches et en grande partie endémiques. L’axe sud constitue d’ailleurs le plus réputé et le plus apprécié des circuits touristiques à Madagascar !