Muang Sing - Nomadays
Muang Sing

Petite ville de la province de Luang Namtha, Muang Sing ou Sing figure parmi les haltes incontournables dans le cadre d’un trip au Laos. Elle est très appréciée pour son capital culturel et traditionnel. En effet, elle se distingue pour son concentré d’ethnies et pour son paysage naturel brut. Ceinturée par de vertigineuses montagnes, de luxuriantes forêts et des rizières en terrasse, c’est l’endroit rêvé pour s’adonner au plaisir du trekking et de la randonnée. Une aventure hors des sentiers battus qui mène aux portes des Thaï Dam, des Lolo, des Lanten, des Akha, des Thaï Lue, des Hmongs, des Miens, des Thaï Neua, des Khmu, de Phou Noi, et des Yao.

Histoire

Son histoire reste floue et imprécise avant la fin du XVIIIe siècle. À ce que l’on sache, la vallée de la rivière Nam Sing fut établie par la veuve du souverain Chiang Khaeng. C’était en 1792. Cette dame avait migré avec son fils Cao Saengsi à Ban Nam Dai, fuyant les discordes entre ses six fils. Plus tard, elle bâtit une ville fortifiée et un grand stupa nommé That Xieng Tung tout en haut d’une montagne à l’orée Sud de la vallée.

Dans le courant du XIXe siècle, la majorité de la population de Muang Sing auraient été déportées vers le territoire Nan, à Chiang Kham. Ce qui fait que l’endroit fut laissé à l’abandon durant plusieurs décennies. Seules les tribus des montagnes y sont restées.

En 1880, dame Buakham édifia un Bouddha auprès du monastère de Ban Nam Dai. Cette femme était soupçonnée d’être la concubine du dirigeant de Chiang Khaeng, Cao Fa Sili Nò. Ce dernier avait eu l’intention de déplacer la capitale de sa principauté avec plus de ses 1000 Lue, de Muang Yu à Muang Sing. Cela afin de protéger ses leurs d’une éventuelle vendetta des forces birmanes.

En 1884, un autre temple fut construit dans la vallée : le Wat Hua Khua. En parallèle, les locaux cherchaient un nouveau terrain pour établir la nouvelle bourgade de Sing. Et en 1887, celle-ci reçoit ses premiers peuplements. Mais la région présentait des signes d’instabilité.

Peu avant 1895, les Britanniques et les Français entamèrent des secrètes négociations sur la création d’un Etat-tampon dans la zone du Haut-Mékong et Sing devait en être le centre. Mais ces tractations échouèrent. La France se contenta d’installer dans ce petit bourg une de ses garnisons.

En 1901, Cao Fa Sili Nò décède et la petite ville intégra officiellement le royaume du Laos en 1904. Et entre 1907 et 1911, des conflits internes éclatent. Le disciple de ce dernier, Chao Fa Mon Onkham, dut fuir en Chine pour y combattre les Français. En 1916, la France mit ce dernier hors d’état de nuire. C’est ainsi que ce canton tomba sous le régime colonial. La France en usa comme marché, point de pesage et de contrôle pour son trafic d’opium au sein du Triangle d’Or. Ce qui fait qu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le commerce de l’opium représenta 15% de ses revenus coloniaux.

En 1946, le Kuomintang de Chine prit en assaut Sing. La localité fut ravagée par les confrontations : murs de brique et marchés ont été chambardés et réduits en ruine. Entre 1953 et 1954, la France quitte le Laos emportant avec elle son business de stupéfiant, et le marché de la petite cité lao fut reconstruit.

Aujourd’hui

Au cœur d’une calme ville

Il existe une poignée d’activités intéressantes à pratiquer dans son centre-ville. Notamment, on y apprécie la vie tranquille et lente des habitants. Une atmosphère paisible qui bonifie le plaisir de s’y balader à pied le long de son chemin de terre, d’y trainasser en vélo, et de goûter sa gastronomie avec sa soupe de nouilles Khao Soi à savourer avec délectation, sa bière Lao et son whisky de riz. En en visitant les recoins, on se retrouve subjugué par la splendeur et l’authenticité de sesbâtiments coloniaux, de ses maisons en bois à architecture Tai Lue, et des charmantes devantures de ses guesthouses.

Les sites immanquables intégrés à son paysage urbain rassemblent donc :

Son marché local

Très animé et coloré, celui-ci constitue un ancien bazar à opium mais est aujourd’hui le rendez-vous journalier des villages de minorité. Leurs habitants y viennent pour exposer leurs produits. Ils y vendent objets artisanaux, nourritures locales (pâte de soja, sucreries, gaufres, nouilles, etc.) et denrées alimentaires (légumes, fruits, viandes, épices et herbes). Certains commerçants du Yunnan s’y ruent aussi pour écouler quelques articles importés de Chine dont des vêtements, des appareils électroménagers et électroniques, de l’huile de cuisine.

Son musée Tribal

La culture et l’histoire de la localité y sont narrées à travers l’exposition de divers vestiges comme des outils traditionnels de différentes ethnies alentour, et de précieux objets historiques et religieux datant du XVIIIe et du XIXe siècle. Ravaudée en 2005, cette galerie était auparavant la résidence du Petit Prince, Phanya Sekong ou Jao Fa Noi.

Il est à noter qu’à son Office de Tourisme, on trouve un kit complet pour tout explorateur du Laos : de grandes cartes, des brochures, des itinéraires vers les sites immanquables, quelques indications sur les villages de minorité de la région et des formules de trek à Muang Sing.

Aux alentours

Souvent, beaucoup de touristes préfèrent profiter des sites naturels environnants au lieu de s’attarder en ville lorsqu’ils voyagent au Laos. Sing ne déroge pas à cet état de fait. Il est clair qu’on peut s’y adonner à diverses activités d’extérieur : trek, randonnée, et promenade. Parmi les choses à tenter et à voir se démarquent :

La visite des villages d’ethnies

Auprès de ces bourgades reculées, la culture traditionnelle Lao est toujours aussi présente et perdure jusqu’à maintenant. La plupart de ces tribus se spécialisent dans l’art du tissage du coton et de la soie. Les Tam Dao se distinguent pour leur précision dans la confection de péchés (jupes traditionnelles lao), d’écharpes et autres ouvrages artistiques. Les Thaï Lue se démarquent davantage dans la concoction de colorants et le tissage d’étoffe en coton. Les Akha sont connus pour seslourds tissus indigo et en coton et les Yao ont la main habile dans la broderie et la couture de pantalons, de turbans et de tuniques. Quant aux Hmongs, ils sont plus doués dans la production d’habits brodés, de sacs et de bouts d’étoffes destinés aux cérémonies et aux festivals (banderoles colorées et thématiques). En échangeant avec les locaux, on découvre leur humble mode de vie et on s’imprègne de leur culture.

La zone nationale protégée ZNP de Nam Ha

Cette aire protégée est très prisée par les touristes pour ses parcours de treks ardus, sportifs et sauvages. Elle abrite de denses jungles, quelques tribus de montagne, de charmantes cascades d’eau comme celle de Pha Yueng.

Les innombrables temples de la vallée (plus d’une vingtaine)

On cite notamment leThat Xieng Tung, Wat Sing Jai avec son musée, le Wat Namkeo étant une résidence pour moines, le Wat Xiang Yeun, le Vat Xiang Lae, etc.

Le temple bouddhiste de That Xieng Tung

Ce majestueux stupa est le plus important de la région. Il est dit qu’il contient la pomme d’Adam de Bouddha, un ancien fossé, une fontaine sacrée ainsi qu’une pierre sacrée. Chaque année s’y tient le festival du That Xieng Tung (fin octobre ou début novembre).

La cascade de Nam Keo

Ce point d’eau est situé à 2 km du fameux stupa That Xieng Tung et est niché au fin fond de la forêt.

Les montagnes Xieng Khaeng

À quelques heures du centre-ville, ce site renferme de nombreuses curiosités. Inexplorés, ces pics abritent de magnifiques cascades et de mystérieuses grottes. Elles constituent également le foyer de quelques tribus Akha et Thaï Lue. Difficile d’accès, la visite de ce coin laotien nécessite les services d’un guide.

Climat et géographie

Cette petite ville est située à l’extrême Nord-ouest du pays du million éléphants et se trouve à environ 60 kilomètres de la belle agglomération de Luang Namtha. Elle est bordée par la frontière du Yunnan en Chine et celle de la Birmanie. Circonscrite dans laprovince de Luang Namtha et dans le district Muang Sing, elle est ceinte par d’imposantes montagnes.

Comme elle est perchée à environ 700 mètres d’altitude, il y fait généralement frais. Durant les mois les plus chauds de l’année (mars et avril), le thermomètre ne va jamais au-delà des 30°C. Et cela peut chuter à 0°C durant les périodes les plus froides : décembre et janvier. Généralement, les vacanciers viennent en visiter les recoins durant la saison sèche c’est-à-dire entre novembre et février. C’est le meilleur moment pour se livrer au plaisir du trek. Toutefois, la nature revêt ses plus beaux apparats pendant la saison des pluies : les rizières arborent leur vigoureux manteau vert.

Infos utiles

Le musée tribal est ouvert au grand public du lundi au vendredi, de 9h à 11h30 le matin et de 13h30 à 15h30 l’après-midi. L’entrée coûte 5000 kips par personne. Pour visionner le film Akha, il faudra débourser5000 kips supplémentaires.

Comment s’y rendre ?

Deux options possibles s’offrent aux routards pour atteindre cette petite cité :

  • soit en scooter depuis Luang Namtha : il est possible d’en louer un dans cette grande cité du Laos. Le trajet s’effectue en 2 heures environ.
  • Soit en bus : toujours de Luang Namtha, de petits bus en assurent la liaison plusieurs fois par jour. La traversée coûte en moyenne 25000 kips et se fait en 4 heures selon l’état des routes. En effet, le chemin à emprunter est loin d’être de tout repos : bosses et nids-de-poule font obstacle ici et là.

Comment circuler ?

Hormis la balade à pied, monter un tuk-tuk est un excellent moyen pour vadrouiller en ville. Bon nombre de ces derniers sont stationnés au marché du matin. Autrement, il est possible de louer un vélo auprès de certains établissements de la ville.

Que faire ?

· se documenter sur le passé de la région au musée tribal

  • découvrir la nourriture locale et s’acheter quelques souvenirs du Laos au marché du matin
  • visiter ses villages ethniques : que ce soit au bord du Haut-Mékong ou dans le parc national de Nam Ha

· se lancer le challenge d’un laborieux trek dans la ZNP de Nam Ha

  • essayer de visiter ses 20 temples et plus
  • faire une randonnée à travers la forêt et se rafraîchir en contrebas de la cascade de Nam Keo et de Pha Yueng
  • apprendre l’art du tissage sur soie auprès des villages de minorités

· se laisser séduire par son rythme endormi

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