Fleuve du Mékong - Nomadays

Laos

Fleuve du Mékong

Voguer sur la « mère des eaux » du Laos reste une aventure très prisée des touristes pour le dépaysement offert. Cela dit, il n’y a pas mille et une façons de découvrir le Mékong et ses trésors au pays du million éléphants. Il suffit d’embarquer sur une croisière en bateau confort pour être spectateurs de la vie qui découle de ce fleuve. Ce dernier constitue une artère vitale, il est en effet la racine de plusieurs activités essentielles à la subsistance des locaux : pêche, irrigation des cultures, voie de commerce avec les nations avoisinantes, et tourisme. Allant de Luang Prabang en passant par les 4000 îles, le Mékong s’adresse à tout féru de balades fluviales : petits ou grands, vacanciers ou routards.

Histoire

Le Mékong a toujours suscité l’émerveillement pour son côté sauvage et indomptable. Au lieu d’unir les peuples des régions environnantes, il a tendance à les isoler les uns des autres. Il sert même de frontière naturelle entre les pays à certains endroits. Cela n’a toutefois pas empêché certains riverains de s’établir le long de ses berges.

À un moment donné, ce fleuve devint la frontière entre deux grandes puissances émergentes, dont le Siam (Thaïlande actuelle) et le Tonkin (Viêt Nam du Nord). À cette époque, le Laos et le Cambodge – de par leur emplacement – furent rudoyés et ballotés par ces deux dernières.

En 1540, un portugais Antonio de Faria fut le premier Européen à découvrir le Mékong. Cela dit, l’intérêt des colons du vieux continent pour ce cours d’eau fut épisodique. Seulement quelques expéditions furent menées par les Espagnols et par les Portugais le long de ce grand cours d’eau. Des missionnaires y ont été envoyés. Le Hollandais Gerrit Van Wuysthoff et son équipage s’y hasardèrent jusqu’à atteindre Vientiane entre 1641 et 1642.

À partir de 1893, le protectorat français qui sévit à travers l’Asie du Sud-est trouva son chemin vers le Laos via ce fleuve. Ce qui conduisît à l’établissement de l’Indochine dans ce pays au début du XXe siècle.

Vers la fin de la guerre du Viêt Nam, les tensions entre la Thaïlande et les nouveaux états communistes (dont le Laos) mirent en froid leurs échanges commerciaux par voie fluviale. Mais cette situation s’est petit à petit résorbée grâce à la Commission du Mékong.

Aujourd’hui

Le Mékong ou le « Mae Nam Khong » (mère des eaux) reste et restera un cours d’eau sacré pour les régions qu’il nourrit. Il trouve sa source du côté du Triangle d’or d’Asie et s’élance calmement à travers de multiples pays dont le Laos. Aux portes du Si Phan don ou les 4000 îles, il se réveille de sa torpeur et se fracasse en de puissantes cascades (Khone Phapheng et Li Phi).

Le Mékong alimente l’économie laotienne à travers ses affluents. Des rivières qui abritent à leurs abords plusieurs villages de minorité vivant de la pêche et de l’artisanat. Ces dernières servent principalement de sources d’irrigation aux innombrables rizières alentours et de précieuses zones de pêche à leurs habitants. Ces nombreux canaux favorisent aussi les échanges commerciaux de la région avec les pays limitrophes, et les va-et-vient des riverains.

Il est à préciser que ces peuplades ne sont pas les seuls à vivre aux dépens de ce fleuve. En effet, le Mékong abrite un riche écosystème où une faune et une flore d’exception ont élu domicile. En 2007, on y a recensé plus de 1300 espèces de poissons dont 800 sont endémiques. Parmi ceux qui se démarquent, on retrouve les plus gros poissons d’eau douce du monde : le poisson-chat géant et la raie géante.

De nos jours, ce vaste cours d’eau se trouve au cœur d’importants projets d’aménagements urbains (routes et barrages) soutenus par la Chine. Cela dit, on craint que ces nouvelles infrastructures bouleversent à tort la vie a l’interieur et autour de celui-ci.

Une croisière le long du Mékong

Il n’est pas rare que les touristes choisissent de résumer leur visite de l’ancien « royaume du million éléphants » en une croisière en bateau à travers le Mékong. C’est une alternative de découverte plus ergonomique, plus rapide et plus originale. De plus, cette aventure fluviale demeure un grand classique d’un voyage au Laos. En chemin, le paysage local se mue en différents décors : allant des vertes natures aux panoramas montagneux et aux villages ethniques (Khmu, Akha), des pêcheurs qui s’affairent avec leur pirogue aux enfants qui jouent sur la berge, des maisons aux marchés flottants.

En prenant votre départ dans la partie nord du pays, vous embarquez au poste frontalier lao-thaï de Houay Xay pour vous diriger vers la ville enchanteresse de Luang Prabang. Cette traversée prévoit une halte dans le charmant village de Pakbeng avec une nuit sur place. Vous aurez l’occasion d’y côtoyer des éléphants au sein de leur parc de protection. Vous pourrez aussi y visiter un village Khmu. Le lendemain, vous poursuivez votre navigation vers Luang Prabang. Sur cet itinéraire, il sera possible de visiter deux villages riverains – dont Ban Xanghai – et d’explorer la fameuse grotte de Pak Ou perchée dans une formation karstique. Cette caverne est uniquement accessible par bateau et regroupe d’innombrables statues de Bouddha.

Pour une odyssée méridionale, vous montez à bord d’un bateau confort à Paksé afin de rejoindre et de visiter les célèbres 4000 îles du Laos. Après avoir découvert les vestiges angkoriens du temple de Vat Phou à Champassak, votre croisière débute. Vous aurez la possibilité de partir à la recherche d’un petit monastère angkorien perdu en plein cœur d’une forêt de fromager. Entretemps, des arrêts dans des petits villages vous permettront d’en apprendre un peu plus sur les traditions et les modes de vie des ethnies laotiennes. Une fois à Si Phan Don, vous partez en quête de ses calmes péninsules dont l’île de Khone, Don Det ou encore Don Khong.

Géographie

Le Mékong fait partie des plus grands fleuves d’Asie du Sud-Est. Il se positionne, de par son débit, dixième mondial et quatrième en Asie. Chaque année, son débit tourne en moyenne autour des 284 km3. Côté longueur, il s’étend entre 4350 km à 4909 km. Son bassin versant pompe 810 000 km² d’eau.

Ce grand cours d’eau trouve sa source dans les hauteurs de l’Himalaya, à Qinghai. Il traverse ensuite la Chine côté province du Yunnan. Il longe le Laos aux abords des frontières de la Birmanie et de la Thaïlande. Puis, il s’écoule à travers le territoire Laotien et revient border la frontière avec la Thaïlande. Il continue sa progression en chevauchant une nouvelle fois le Laos avant de pénétrer lesterres cambodgiennes. C’est au sein de ce pays qu’il commence à former les prémisses de son delta. Pour finir, il s’étire le long le sud du Viêt Namoù il se déverse dans la mer de Chine Méridionale.

Au Laos, le Mékong possède quatre affluents logés du côté de sa rive gauche : Nam Tha, Nam Ou, Nam Ngum et Nam Kading (dit aussi Nam Theun). Il borde six de ses grandes villes : Luang Prabang, Vientiane, Paksane, Thakhek, Savannakhet, et Paksé.

Et pour relier la Thaïlande au Laos, des ponts de l’amitié ont été édifiés par-dessus ce dernier. Le premier de cette série mesure 1170 mètres de long et comporte deux voies routières de 3.5 mètres de large chacune. Au milieu de ces dernières se trouve une voie ferrée. Ce pont relie la ville thaïe Nong Khai et la capitale laotienne, Vientiane.Malheureusement il est interdit aux piétons.

Le second viaduc relie la cité de Mukadhan à celle de Savannakhet. Avec ses 1600 mètres, c’est le plus long de ses pairs. Il s’étend sur 12 mètres de large et possède deux voies de circulation routière. Un troisième pont fut inauguré en 2011. Celui-ci couvre les 1423 mètres reliant les berges de NakhonPhanom et celles de la province de Khammouane, à Thakhek. Le Laos possède un quatrième pont inauguré en 2013 qui mesure 480 mètres de long. Celui-ci sert de lien entre la ville de Houei Sai et celle de Chiang Rai.

En dehors de cet emblématique viaduc frontalier, il en existe un à Paksé qui ne joint aucun pays attenant, mais qui traverse le Mékong. Celui-ci mesure 1380 mètres et est ouvert au public depuis l’année 2000.

Comment s’y rendre ?

Vous pouvez débuter votre croisière du côté des cités que ce fleuve dessert. Ce cours d’eau traverse toutes ces villes laotiennes et représente une importante source d’attractions.

3 photos