Le kataw, sport national ! - Nomadays

Laos

Le kataw, sport national !

04 févr. 2020

À mi-chemin entre le tennis-ballon et le volley-ball, le kataw est un des sports les plus populaires au Laos. Il se pratique sur un petit terrain de terre, dans la rue, ou, plus rarement, au sein d'un gymnase. Deux équipes de trois joueurs s'affrontent sur une surface séparée à la moitié par un filet de badminton, donc en hauteur. À l'aide des pieds, des genoux, des épaules, de la poitrine ou de la tête, le but est, après trois touches de balle maximum, de la renvoyer dans le camp adverse à l'image du volley. Une pratique que vous rencontrerez très sûrement en vous baladant dans les rues de Vientiane ou de Luang Prabang avant l'arrivée du crépuscule.

Communément appelé sepak takraw, du malais "donner un coup de pied" et du thaï "balle", ce sport jouit d'une popularité hors norme en Asie du Sud-Est. Le kataw au Laos, le sepak takraw en Malaisie, en Indonésie, et en Thaïlande, le chinlon au Myanmar, le si au Cambodge, voire même le kick-volley en Europe, donnez lui le nom que vous voulez, toutes ces pratiques sont communes et représentent le même sport. Ce dernier demande des efforts physiques hors normes pour réaliser des prouesses acrobatiques sur le terrain. Il faut parfois élancer les pieds au-dessus du filet pour smasher la balle dans le camp de l'équipe adverse. Si elle touche le sol à l'intérieur du terrain opposé, le point est remporté, si par contre elle sort des limites marquées au sol, c'est point pour l'adversaire, à la manière du volley encore une fois.

   

Une technique redoutable

Cette petite balle mesure une quinzaine de centimètres de diamètre en moyenne et est formée traditionnellement d'une structure tressée en rotin. On trouve aujourd'hui de plus en plus de balles en plastique, ce qui n'altère pas drastiquement l'expérience de jeu.

Un entraînement intensif est requis pour optimiser ses mouvements dans ce sport. La précision est primordiale mais également la spouplesse et la force physique aussi bien au niveau des muscles que des articulations. Il faut parfois se tordre en l'air pour heurter favorablement cette petite balle. Les retournées acrobatiques, jongles farfelus, et autres sauts en tout genre sont d'ailleurs légion au kataw. S'entraîner à la réception est aussi très fortement conseillé, les joueurs doivent souvent se rattraper avant de tomber au sol. Toujours est-il que ces cascades et acrobaties rendent ce sport très beau à voir. Cela joue forcément en sa faveur en terme de popularité au Laos.

   

Une haute intensité

Les matchs peuvent durer en moyenne une trentaine de minute. Ce n'est pas la durée qui est importante mais le nombre de points marqués. Le kataw se joue au meilleur des trois manches, les deux premières sont bouclées lorsqu'une équipe atteint 21 points. Si les deux équipes ont chacune remporté une manche, un troisième set de 15 points est alors lancé. Ce sport est fédéré sous l'influence de la Fédération Internationale de Sepak Takraw, et de nombreuses règles doivent être respectées. Par exemple, un seul remplacement de joueur ne peut être effectué par match, ce qui suggère d'avoir une endurance certaine pour jouer. Tenir la cadence n'est pas toujours facile, surtout lorsqu'il faut constamment mettre sa souplesse à rude épreuve. Un match est très éreintant ce qui plaît également. Lorsqu'on entre sur le terrain on ne joue pas pour rien.