Loiyangalani - Nomadays
Loiyangalani

Vous projetez une excursion dans le nord du Kenya ? Le charmante village de Loiyangalani, sur les berges du Lac Turkana, vous accueille à bras ouvert. Une escapade alliant pique-nique, observation des oiseaux et rencontre avec la population locale.

Une communauté villageoise sur les berges du lac Turkana

La Vallée du Grand Rift au nord du Kenya est un terrain de jeu favori pour les randonneurs incorrigibles. À l’occasion de cette traversée, la petite bourgade de Loyiangalani, située sur la rive est du lac Turkana, est une halte agréable. Une communauté de pêcheurs y a trouvé refuge depuis deux milliers d’années. L’accès est malaisé, autant vous avertir d’emblée, mais cela ne doit pas être un frein. Après des heures de secousse à parcourir les pistes en terre, vous aurez le souffle coupé en présence du paysage paradisiaque. Le lac Turkana déploie ses eaux vert jade, et des barques de pêcheurs colorées vont et viennent, pendant qu’une colonie d’oiseaux butine sur les berges. Le lever du soleil sur le lac est une attraction en soi. Vous serez heureux de faire la connaissance de l’ethnie El Molo qui habite au nord de la bourgade. Elle a gardé son identité culturelle malgré les impacts du métissage. En partageant leur style de vie traditionnel, vous apprécierez la magie et la douceur de vivre qui caractérisent le Grand Rift.

Notes historiques

Le nom de la bourgade vient d’un mot samburu dont le sens renvoie à un « terrain couvert d’arbres ». Un mythe populaire raconte qu’un puits magique approvisionnait en eau le village. Il suffisait de déplacer une pierre, et l’eau ruisselait à volonté. Les femmes étaient dispensées de la corvée d’eau. Le bétail paissait de l’herbe grasse, le gazon inondait la plaine. Or, un jour, une femme a puisé de l’eau et, en partant, elle a omis de remettre l’orifice du puits à sa place. On connaît la suite. L’eau coula sans s’arrêter ; l’eau monta, monta au point d’engloutir les zones de pâturage. C’est ainsi, dit la légende, que naquit le lac Turkana. Les prairies gisent au fond du lac, lui donnant sa teinte bleu vert caractéristique.

Aujourd’hui

Simple, rustique et pittoresque, la bourgade de Loyiangalani n’a pas changé. L’économie est restée majoritairement rurale. Les enfants partent en mer avant de savoir lire et écrire. L’orpaillage et le tourisme complètent les revenus aléatoires de la pêche. Même si la population s’est multipliée, passant de 500 habitants en 1980 à plus de 30 000 habitants à l’heure actuelle, Loyiangalani est toujours un modeste village de pêcheurs. Les huttes en bois l’emportent sur les habitations en dur.

Une diversité de races et de peuples se rencontre dans la bourgade. Les Samburu, les El Molos, les Turkana… Ils pratiquent une agriculture de subsistance. La plupart vivent dans une pauvreté sévère, accablés qu’ils sont par les guerres, les conflits ethniques et les longues années de sécheresse.

À voir et à faire sur place

La station de Loyiangalani est réputée pour offrir une vue riante sur le lac. Les voyageurs sont d’accord à ce sujet : des deux rives du lac, la rive est s’avère la plus photogénique ! Nombreuses sont les activités sur place. Un pique-nique au bord de l’eau, une balade en vélo ou un tour de croisière en compagnie des pélicans et des flamants roses… L’observation d’oiseaux est l’activité phare. La période de novembre à mars est habituellement choisie par la gent ailée pour faire une escale sur le lac Turkana. Avis donc aux ornithologues et aux photographes animaliers ! En excluant les flamants roses, on peut également observer des crocodiles du Nil, des gnous et des zèbres de Grant.

Une immersion culturelle chez les El Molos

Le lac Turkana n’est pas l’unique attraction à voir. Un peu plus au nord de Loyiangalani, un peuple attachant a hâte de vous rencontrer : les El Molos, une tribu autochtone du Kenya. Ils comptent un millier d’individus et quelques, mais la plupart se sont éparpillés dans la société kenyane. Les garçons El Molos ont pris pour épouse les filles des autres peuples, leurs filles ont épousé des garçons originaires d’autres clans, des Samburu ou des Turkana. Ce brassage ethnique, associé à l’essor de la prostitution, a failli dissoudre complètement la race. Le Gouvernement kenyan a employé les grands moyens. Il a versé une aide sociale aux familles dont le père et la mère sont de sang El Molos. Le village tribal est accessible en échange d’un droit de visite négligeable. Le dépaysement est garanti !

A la sortie du village d’El Molos, les voyageurs peuvent faire une reconnaissance des villages Samburu et Turkana. Ils ont des us et coutumes propres, des styles d’habitation bien à eux. Leur système agricole est mis au diapason de la nature.

Tous les ans, le festival du lac Turkana se tient au mois de juin à Loyiangalani. Les tribus riveraines se joignent ensemble à cette célébration. Le festival a pour but de renforcer l’unité et la solidarité des tribus en plus de fournir une manne touristique.

Informations pratiques

Quand partir

La sécheresse qui fait le malheur des paysans locaux profite aux opérateurs de tourisme : Loyiangalani se visite toute l’année ! Cela dit, le paysage est féérique en juin et en novembre, lorsque la végétation refleurit après les averses. Si vous partez de la capitale, abstenez-vous de visiter Loyiangalani en saison de pluie, car l’état des routes est rédhibitoire.

Comment y accéder

Au sud-est du lac Turkana, la bourgade de Loyiangalani est accessible en voiture depuis les villes de Nort Horr ou de Marsabit. Loyiangalani dispose d’un petit aérodrome pour les vols domestiques, mais l’atterrissage n’est pas sans risque. En effet, des vents puissants soufflent en permanence autour de l’aérodrome. La prudence impose de recourir à la voiture.

Dans les environs

Vous êtes contents de votre séjour à Loyiangalani ? Non loin de là, d’autres sites touristiques méritent votre attention. Allez voir le site archéologique de Koobi Fora, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Il recèle une quantité incroyable de fossiles d’humanoïdes. Plus loin, vous découvrirez le lac Nakuru et ses flamants roses, le lac Naivasha et le parc national de Marsabit.