Les Machiyas - Nomadays
Les Machiyas

Si vous voulez vraiment goûter à la vie traditionnelle japonaise, offrez-vous un séjour dans une machiya à Kyoto ou à Nara. Profitez du confort d'une location de vacances dans un cadre authentique semblable aux ryokans.

Histoire

Les machiyas sont des maisons de ville traditionnelles en bois, avec des origines datant de plus de 1 000 ans. Seulement, ce n’est que durant la période Edo (1603-1868) qu’elles se sont trouvées une architecture propre, telle qu’on la voit de nos jours dans les rues de Nara ou de Kyoto. Malheureusement à cause des incendies et de l’humidité du climat au Japon, quasi aucun bâtiment de cette époque n’a survécu. Les plus vieilles machiyas toujours debout datent de la fin de l’époque Meiji (1868-1912). Les plus récentes ont été bâties dans les années 1950, avant la prescription des lois règlementant les constructions par rapport aux risques de séisme. Avant la Seconde Guerre mondiale, les marchands et les artisans étaient les principaux locataires des machiyas.

Découvrir les Machiyas

Imaginez un séjour dans maison typiquement japonaise ! Les machiyas vous invitent à réaliser ce rêve. Pour votre confort, il y a désormais le wifi, le chauffage, la climatisation, une laverie et un petit mobilier. Quelques offres comprennent une cuisine et les équipements correspondants. Dans les chambres, les futons peuvent maintenant être remplacés par de vrais lits. Les services de conciergerie sont agréables, n’hésitez pas à solliciter leurs conseils pour découvrir les attractions environnantes.

À quoi ressemble une machiya de l’extérieur

Les machiyas sont le plus souvent situées dans les anciens quartiers. Rarement elles sont isolées. Adossées les unes aux autres, elles constituent un ensemble de maisons basses homogènes aux apparences feutrées et linéaires (leur largeur dépasse rarement les six mètres). La plupart du temps, les devantures sont décorées d’un treillis de bois nommé « kimusuko ». Erigées avec des matériaux 100% naturels, les machiyas sont des logements écologiques. Les Japonais considèrent soigneusement leur cycle naturel de croissance lorsqu’elles doivent être restaurées. Les techniques de rénovation, tout comme lors de la construction, évitent l’usage de clous en métal pour l’assemblage les structures de bois.

Ce qui vous attend à l’intérieur

Derrière leur modeste façade, les machiyas cachent tout un monde. Les propriétés peuvent s’étendre sur une cinquantaine de mètres de long, d’où leur surnom de « chambre à coucher pour aiguilles ». Cet aménagement en enfilade facilitait l’organisation des activités quotidiennes des anciens marchands. Ils accueillaient leurs clients dans la « Mise no ma », la première pièce jalonnant la rue, pour procéder aux transactions diverses. De cette sorte, le foyer conservait son intimité dans les salles arrières ou à l’étage.

À mesure que vous avancez dans une machiya, les espaces deviennent de plus en plus intimes. Après la salle des commerces, vous avez le « Naka no ma » qui fait la transition vers les sections les plus privatives de la maison. La troisième pièce appelée « Oku no ma » sert de salle de réception ou de salon privé pour les clients privilégiés. Elle abrite le « tokonoma », un espace où sont entreposés divers objets d’art et des compositions florales saisonnières. Pour la séparation des pièces, les Japonais utilisent des portes coulissantes typiques fusuma ou shoji.

Vous pouvez également accéder aux différentes sections d’une machiya, y compris celles les plus reculées, en empruntant le long couloir nommé « tori niwa » situé sur le côté de la résidence. Ce passage dessert la cuisine. Point culminant de l’expérience, découvrez les jardins miniatures ! Aménagés dans le plus grand soin, ceux-ci laissent passer la luminosité nécessaire pour éclairer les espaces intérieurs. Ce sont de petits airs de repos, mais également des postes de surveillance depuis lequel les anciens commerçants pouvaient se ressourcer tout en gardant l’œil vigilant…

Où trouver une machiya ?

Les machiyas diminuent en nombre au fil des années, d’une part à cause de leur coût d’entretien élevé, d’autre part en raison du manque d’artisans qualifiés pour leur construction. À Kyoto, le fond Machiya Machizukuri a été mis en place pour la sauvegarde des établissements restants. Des jeunes activistes japonais se mobilisent en parallèle pour préserver le patrimoine, rachetant parfois des maisons pour y fonder un commerce ou une galerie d’art. La ville recense environ 20.000 machiyas.

Rendez-vous à Nara, dans son ancien quartier commerçant, pour découvrir la Naramachi Koshi-no-Ie. Vous trouverez ce machiya à une quinzaine de minutes de marche de la gare de Kintetsu Nara. Depuis la gare JR, comptez environ 20 min à pied. La visite est gratuite ; le lieu est ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 17h.

À Kanazawa, les machiyas jalonnent le quartier de geisha Higashi Chayagai. La majorité des bâtiments ont été reconvertis en boutiques ou en restaurant, certains sont devenus des musées, quelques-uns sont restés des maisons de thé. La maison Shima est classée au Patrimoine culturel important du Japon.

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