Église Saint-Jean-Baptiste - Guide Guadeloupe - Nomadays

Guadeloupe

Église Saint-Jean-Baptiste

Et si votre découverte de la Guadeloupe passait aussi par une vieille église en pierre, posée là comme un repère depuis des générations ? Vous cherchez autre chose que les plages cartes postales ? L’église Saint-Jean-Baptiste mérite qu’on s’y arrête. Pas pour sa grandeur. Pas pour ses dorures. Mais pour ce qu’elle raconte du quotidien, des croyances et de la mémoire d’une île attachée à ses racines. On entre, on s’assoit, on observe. Située en plein cœur de Baie-Mahault, cette église catholique accueille les fidèles rue du Maréchal-Foch.  

Une petite histoire              

Tout commence au XVIIe siècle, avec la création de la paroisse de Saint-Louis. Une première église voit le jour, mais seule sa façade traversera les siècles. Entre 1825 et 1850, l’édifice est entièrement reconstruit. Puis, après le passage dévastateur de l’ouragan Okeechobee en 1928, l’architecte Ali Tur est missionné pour reconstruire plusieurs bâtiments publics en Guadeloupe. Il prend en charge la construction du clocher, de la sacristie, du presbytère et de son annexe. Le tout est réalisé entre 1930 et 1931 pour un montant de 850 000 francs. À proximité, la chapelle Fatima est rattachée à l’ensemble.

En 1978, la façade baroque, le corps principal de l’église, le clocher et le presbytère sont chacun classés au titre des Monuments historiques. Le classement officiel de l’église complète intervient le 5 mai 2017. Elle porte aussi le label « Patrimoine du XXe siècle », en hommage au travail d’Ali Tur.

Une architecture pensée pour le climat et l’esthétique

Regardez bien l’église : elle mélange le style Art déco avec des influences soudanaises, typiques des constructions d’Ali Tur en Guadeloupe. Observez les deux gros cylindres de chaque côté du porche. Ils ne sont pas là par hasard. L’architecte s’inspire directement des silos à grain nord-américains, notamment ceux du port de Montréal, évoqués par Le Corbusier en 1923. Ici, ils prennent la forme étonnante d’absides inversées sur la façade.

Notez la structure du bâtiment : une grande nef centrale encadrée par deux nefs latérales, chacune avec son propre accès. Le tout suit le rythme ternaire, cher à Ali Tur. Levez les yeux : la façade ajourée laisse passer la lumière et l’air grâce à trois bandes verticales de claustras. Tout en haut, repérez les trois clochetons et l’horloge.

En longeant les nefs latérales, comptez les huit ensembles de hautes persiennes en bois, toujours organisés par trois. Au sommet, une autre rangée de claustras éclaire l’intérieur tout en assurant une bonne ventilation.

Marchez sur le carrelage coloré : ses teintes rouge sombre, noir et beige ne sont pas décoratives seulement. Elles marquent clairement les espaces de circulation et les zones de recueillement.

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