Site archéologique de Dmanissi - Nomadays

Géorgie

Site archéologique de Dmanissi

Dmanisi est un site archéologique majeur de la Géorgie, voire d'Europe, culminant à 1171 mètres d’altitude. Localisé dans le sud du Caucase, à environ 85 km au sud-ouest de Tbilissi, le site de Dmanisi fut retrouvé grâce aux fouilles archéologiques débutées en 1936 par des paléontologues. 

D’ailleurs, deux fossiles, des crânes d'Homo georgicus, ont été découverts en 1999, puis en 2001. Les découvertes de ce site remettent en question les origines de l’Homme Européen déjà définies jusqu’à présent. Dmanisi est aujourd’hui un site préhistorique incontournable en Géorgie et pourrait remettre en cause l’évolution de l’Homme. 

Histoire de la ville de Dmanisi

Dmanisi est localisée dans la vallée de la rivière Mashavera, dans la région de Basse-Kartlie, en Géorgie; elle est connue pour abriter le site archéologique de Dmanisi. Ce site majeur géorgien est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Dmanisi, se trouvant à la confluence des fleuves Mashavera et Pinesaouri, est occupée depuis le début de l’Age de Bronze. Cette localité fut, par la suite, une étape majeure de la Route de la Soie. A l’origine, la ville s’appelait Bashkechit, signifiant en azéri «route principale». Plus tard, elle fut renommée Dmanisi par l’émirat arabe Damanus. 

La petite ville fut mentionnée pour la première fois dans les écrits historiques comme une possession de l'Émirat de Tbilissi au IXesiècle. A l’époque de la Géorgie médiévale, elle était un pôle commercial florissant. Malheureusement, une série tumultueuse d’occupations par les Turcs Seljuk, les Arabes, les Turkomans et les Mongols fit progressivement perdre à Dmanisi son importance. Elle fût même pratiquement délaissée par ses habitants dans les années 1700.

Par contre au XXème siècle, des restes d'hominidés, datant de 1,8 million d'années, furent découverts sous les vestiges de cette cité médiévale. A partir de là, Dmanisi devint une ville de grand intérêt archéologique. La ville attire désormais des experts scientifiques en tout genre, mais également des milliers de curieux.

À proximité de Dmanisi est érigée la basilique de Dmanisis Sioni, datant du VIIème siècle, mais également les vestiges d'une forteresse médiévale. Ces sites historiques sont les autres attractions majeures de la ville à ne pas manquer. 

Dmanisi aujourd’hui

Dmanisi est une ancienne cité médiévale abritant aujourd’hui l’un des sites archéologiques majeurs de la Géorgie. Celle-ci se trouve au sud de la capitale, dans la région de Qvemo Qartli

Profitez-en pour visiter également le musée-réserve de Dmanisi. Il conserve des restes d'hominidés et d'animaux, mais aussi des outils en pierre datant d'environ 1,8 million d'années. Ce musée comprend aussi les vestiges d'une cité médiévale, des tunnels secrets et plusieurs édifices religieux. 

Au pied de la cité contemporaine de Dmanisi se trouve l'église orthodoxe de Sion, construite au VIIe siècle. Parfaitement préservée, celle-ci est ornée de fresques représentant des saints géorgiens. Près de l’église de Sion est érigé le château de Dmanisi, faisant partie intégrante d'une cité médiévale géorgienne. Les vestiges de ce château peuvent être visités tout au long de l’année. 

Des travaux de réhabilitation ont récemment été effectués pour rendre plus accessible la route menant à Dmanisi. Des hôtels vont également être construits, améliorant ainsi les infrastructures touristiques de la ville. Cette ville possède donc de nombreux atouts.

Des découvertes majeures sur le site de Dmanisi

À l’origine, les fossiles d'hominidés furent découverts parmi les ruines de la forteresse médiévale de Dmanisi. Des artefacts médiévaux furent trouvés à partir des années 1930. Puis, des études menées dans les années 1960 ont révélé une richesse de restes humains et d’animaux préhistoriques.

La découverte de ces restes préhistoriques ont permis de déterminer que les premiers hominidés en provenance d’Afrique sont beaucoup plus anciens. De plus, l'Homo georgicus est un spécimen se rapprochant plus de l'Homo erectus asiatique et l'Homo HabilisAfricain.  

La découverte d'outils de pierres, d'ossements d’animaux et d'instruments de percussion, ont aussi permis de déterminer que l'Homo georgicus était un grand chasseur. Ils avaient ainsi la capacité de traquer des animaux et ensuite de cuire leurs viandes. Ils ont de ce fait dépassé l’étape de la consommation de végétaux et la cueillette.

De grands archéologues, dont le célèbre paléontologue Abesalom Vekua, ont aussi pu mettre à jour quelques restes d’animaux, comme la dent de rhinocéros Dicerorhinus etruscus. Celle-ci fut trouvée dans de vieux puits de stockage de grains de Dmanisi en 1983. Grâce à cette découverte, les experts ont pu dater la couche archéologique du Pléistocène inférieur.

En 1984, des outils de pierre furent extraits du gisement de Dmanisi. Ils témoignent d’une occupation très ancienne de l’homme. Avec la découverte de ces outils en pierre cette année là, l'intérêt pour ce site archéologique a pris de l’ampleur.

De 1991 à 2005, l’anthropologue géorgien, le Docteur David Lordkipanidze, a réalisé de nouvelles fouilles sur le site de Dmanisi. Il y a découvert des restes d'hominidés, dont un os maxillaire datant de 1,8 million d'années. 

Ces restes d'hominidés ont tout d’abord été classés dans la catégorie « Homo georgicus ». Puis par la suite, ils furent reclassés comme étant « Homo erectus georgicus ». Étant les plus anciennes découvertes archéologiques à l’extérieur du continent africain, elles permettent de suggérer que l’Homo-erectus aurait migré. Il aurait ainsi quitté l'Afrique pour coloniser le reste du monde. 

Les premiers ossements d’hominidés trouvés sur le site de Dmanisi renforcent l’importance de celui-ci. Ils permettent également d’enrichir les informations sur l’évolution de l’Homme. D’ailleurs, l'intégration du site Dmanisi au patrimoine mondiale de l’UNESCO fut proposée en 2007. 

Également au cours de cette période, et plus précisément durant des fouilles réalisées en 1999, deux nouveaux crânes ont été découverts. Ils présentaient un front plat, des cerveaux relativement de petites tailles et des profils crâniens bas, caractérisant l’Homo Erectus.

Les découvertes se sont multipliées jusqu’en 2013, comptabilisant ainsi à 5 le nombre de crânes d’hominidés mis à jour sur le site de Dmanisi. D’ailleurs, durant les études des différents crânes, les experts ont constatés qu’ils diffèrent les uns des autres, en particulier le « cinquième crâne » découvert en 2013. 

Ses traits morphologiques diffèrent de ses congénères, mettant ainsi en relief l’importance de la variabilité de l’Homo georgicus. Néanmoins, les restes des cinq individus sont bien conservés au Musée National de Tbilissi. Au total, il faut compter : deux adultes, un « vieillard » édenté en grande partie, un pré-adulte et enfin un adolescent. 

Le gisement de Dmanisi a permis de découvrir plus de 8 000 artefacts de pierre. Des restes d’ossements humains, mais aussi d’animaux, et des instruments de flocons en pierre brute et de coupe, sont issus de sédiments sableux et de couches de cendres remontant à 1,85 millions d’années.

Le site de fouilles archéologiques de Dmanisi est sans nul doute l’un des plus vieux en Eurasie. Aujourd’hui, c’est un musée à ciel ouvert, accessible au public entre mars et novembre.  

Comment se rendre à Dmanisi ?

Situé à une centaine de km de Tbilissi, le meilleur moyen pour relier la capitale géorgienne et Dmanisi est la voiture. Il faut compter environ 2h de route pour rejoindre le site.

Les Marchroutkas constituent une autre alternative de déplacement pour aller de Tbilissi à Dmanisi. Les minibus partent de la gare de Didube de Tbilissi une fois par jour. Il faut environ 4h48m pour relier ces deux villes, incluant le temps de transfert.

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