Temple de Kom Ombo - Nomadays

Egypte

Temple de Kom Ombo

Le temple de Kôm Ombo reflète une époque particulière du passé de l’Égypte, sa période gréco-romaine. Construit par Ptolémée VI, puis embelli par de grands monarques comme Ptolémée XII, Auguste ou encore Domitien, les reliefs qui ornent ce lieu de culte sont le produit d'un savoir-faire accumulé au fil des millénaires.

Jouant sur la symétrie, les architectes de ce chef-d’œuvre ont modelé l’architecture du bâtiment pour qu’il puisse rendre gloire à deux grandes divinités égyptiennes. Ainsi, la moitié du sanctuaire a été aménagée pour honorer Horus, tandis que sa seconde a été dédiée à Sobek, le dieu crocodile.

Histoire

La construction du temple de Kôm Ombo remonte à près de deux siècles avant notre ère. À l'époque, le jeune Ptolémée VI revient au pouvoir après un long séjour en prison. Suite à cette péripétie, il affirme sa royauté par différents actes de bonté envers son peuple. 

Il se consacre également à la construction de différents édifices qui enseignent aux Égyptiens que les dieux soutiennent sa position en tant que roi. Le célèbre temple de Kôm Ombo figure parmi les édifices qu’il a fait construire à cet effet. Pour le bâtir, il choisit une colline dans la localité de Noubet, l'actuelle ville de Kôm Ombo. Pour lui, ce lieu constitue un véritable point stratégique, dominant sur le Nil et les mines d'or de la Nubie.

Après sa mort, ses successeurs poursuivent son œuvre en embellissant chaque partie du grand temple. Ptolémée VIII construit le mammisi. Ptolémée XII bâtit l'énorme porte d'entrée. Les empereurs Auguste et Tibère décorent les colonnes de la salle hypostyle. Et Domatien érige le pylône ainsi que le mur entourant le lieu de culte.

À l'époque, le temple d’Horus est non seulement le lieu de rencontre entre les dieux et le roi, mais il sert également de centre de soins pour le peuple de la région. Mais au fil des années, les empereurs romains bannissent tour à tour les cultes païens. Le temple de Kôm Ombo devient alors une église pour la communauté copte avant d'être totalement abandonné.

Des rois s'emparent également de ses pierres pour construire leurs édifices. Puis, le Nil sort de son lit pour endommager ses murs. Et des tremblements de terre assènent le coup de grâce en détruisant une grande partie du mythique lieu de culte.

Bien plus tard, le 15 janvier 1893, le Service de conservation des antiquités de l'Égypte lance une série de restaurations. Grâce à ce travail de fourmi, il réussit à remettre sur pied bon nombre des murs renversés par les intempéries. En 2005, le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes y ajoute même un petit musée pour y exposer les crocodiles momifiés retrouvés à l'orée du temple.

Découverte du temple de Kom Ombo

Pour comprendre le temple de Kôm Ombo, il faut le visiter en gardant en tête sa structure originelle. Au cours de l'antiquité, le complexe était entouré d'un énorme mur. En pénétrant à l'intérieur par une grande porte, les Égyptiens découvraient deux petites chapelles et un grand temple. Ce dernier comportait un grand pylône, une cour hypostyle, quelques antichambres et deux sanctuaires. Ces derniers étaient dédiés à Horus et à Sobek.

D'ailleurs, tout le temple semblait être divisé en deux le long de son axe principal. Ainsi, sur les murs de droite, les bas-reliefs rendaient hommage au dieu crocodile Sobek. Tandis qu’à gauche, les mêmes scènes étaient dessinées de manière symétrique en mettant en avant le dieu-faucon Horus.

De nos jours, en montant les marches vers l'antique temple, on aboutit à une grande terrasse dallée de pierres. À l'arrière, les vestiges de l'ancien pylône se résument à quelques bribes de murs de part et d’autre de cet endroit. Ici et là, on peut observer les bases des colonnes qui ornaient l'ancienne cour hypostyle.

Devant, le grand pronaos, un énorme mur, reste debout malgré les ravages qui l'entourent. La parfaite symétrie de ses bas-reliefs dépeint une longue procession guidée par le roi et le grand prêtre Iounmoutef.

À gauche, en présence du dieu Haroéris, il est purifié par Horus et Thot. Et à droite, la même scène est reproduite devant Sobek. Deux grandes ouvertes aménagées dans le mur aboutissent alors à une belle salle hypostyle. Ses grands piliers floraux sont ornés d'impressionnants hiéroglyphes. On y voit le roi présentant des offrandes aux dieux Hathor, Chou, Héqet et Haroéris, un autre nom pour désigner Horus.

En traversant toute une forêt de colonnes magnifiquement ornées, on aboutit soudain à un grand espace vide. En s'avançant encore un peu, on découvre alors les deux sanctuaires dédiés aux dieux Horus et Sobek, du moins, ce qui en reste.

En longeant un long couloir à droite, on découvre les reliefs qui font la célébrité du site. Ils décrivent l'empereur Marc Aurèle apportant de l'encens à Rê. Plus loin, il offre des instruments chirurgicaux pour guérir la cécité du dieu Horus. 

Selon une ancienne croyance égyptienne, les yeux du dieu-faucon, soleil et la lune, peuvent s’assombrir soudainement. Ce qui provoque la terreur dans tout le royaume. Ce handicap n'empêche pas la mythique divinité de combattre le mal, mais il peut parfois blesser d'autres dieux sans le savoir. Ce qui menace l'équilibre de tout l'univers. Le don de l'empereur Marc Aurèle aurait ainsi permis de guérir la cataracte de la grande divinité et sauver le monde d'une catastrophe sans précédent.

Comment y aller ?

En bateau

Vous pouvez vous rendre à Kôm Ombo dans le cadre d'une paisible croisière sur le Nil. Le débarcadère se situe à quelques dizaines de mètres du temple. Si vous vous trouvez dans la ville d'Assouan, il vous est également possible de louer une felouque pour Kôm Ombo.

En train

La gare de Kôm Ombo accueille des trains en provenance d'Assouan ou de Louxor. De là, il suffit de louer une voiture pour une demi-journée pour aller visiter le temple de la ville.

En voiture

Certaines voitures de location à Assouan offrent de faire le trajet entre la ville et le temple moyennant 150 à 200 Livres égyptiennes.

Horaires

Le temple de Kôm Ombo est ouvert tous les jours, de 8h à 17h.

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