Croatie

Nichée au cœur de la Bosnie-Herzégovine, Konjic dévoile ses trésors entre montagnes majestueuses et eaux cristallines de Neretva. Cette ville à part, située à 50 kilomètres de Sarajevo, marie harmonieusement patrimoine ottoman et nature préservée. Du mythique bunker de Tito à son artisanat traditionnel de sculpture sur bois, classé au patrimoine immatériel de l'UNESCO, Konjic séduit les voyageurs en quête d'aventures et de découvertes culturelles.

Chroniques du passé

Les alentours de Konjic seraient habités depuis au moins 4 000 ans. Les vestiges découverts dans la région témoignent de la présence de colonies illyriennes il y a environ 2 000 ans.

Konjic apparaît pour la première fois dans des documents officiels en 1382, sous la République de Raguse. La ville se transforma en un centre culturel et religieux durant la domination ottomane. L'héritage le plus notable de cette époque est le pont Stara Ćuprija, devenu aujourd’hui un emblème de la cité.

L’arrivée de l’Empire austro-hongrois amorça une nouvelle phase d’urbanisation de Konjic. Après la Première Guerre mondiale, la ville intègre le Royaume de Yougoslavie, puis passa sous le contrôle de l’État indépendant de Croatie pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin du conflit, elle rejoignit la République fédérative socialiste de Yougoslavie.

Un épisode méconnu mais fascinant de l’histoire locale se déroule entre 1953 et 1979 : la construction secrète d’un bunker nucléaire de 611 m², caché au cœur d’une montagne. Ce vestige de la guerre froide attire aujourd'hui de nombreux curieux.

Plus tard, Konjic s’est métamorphosée en un centre industriel important. Usines, casernes militaires et infrastructures ferroviaires contribuait à sa prospérité. Malheureusement, ces mêmes atouts l'ont conduit à être une cible des destructions durant les conflits des années 1990.

Konjic, le point de rencontre entre la Bosnie et l'Herzégovine

Konjic se trouve à la lisière des paysages montagneux de l’Herzégovine. En raison de son emplacement au centre du pays, elle est une étape naturelle pour ceux qui se rendent du Nord vers les régions méridionales. D'ailleurs, la ville est considérée comme l’endroit où l’Herzégovine embrasse la Bosnie. Historiquement, cette position géographique faisait d’elle un point de transit important pour le commerce et les déplacements.

Que faire à Konjic ?

Découvrir le Stara Ćuprija

Classé monument national, le pont Stara Ćuprija est l'un des plus beaux exemples de ponts ottomans dans les Balkans. Cet ouvrage enjambe la rivière Neretva avec 6 arches en pierre légèrement pointues. Son tablier, détruit par les Allemands qui battaient en retraite en mars 1945, fut remplacé par un autre de fortune pendant l'époque communiste. Fait de poutre de fer, celui-ci existait jusqu'en 2003, année à laquelle l’entièreté du pont a été restaurée dans son aspect d'origine.

Explorer l'Armijska Ratna Komanda ARK D-0

Armijska Ratna Komanda ARK D-0 désigne le bunker construit entre 1953 et 1979 pour protéger Tito et 350 membres de son entourage d’éventuelles attaques nucléaires. Compte tenu de son immensité (disposant de plus de 100 pièces) ainsi que de son histoire, il va sans dire que cet abri antiatomique est à ne pas manquer lors de votre passage à Konjic. Accompagné d'un guide, parcourez ses sentiers pour découvrir ses quartiers résidentiels, ses salles de commandement et ses zones stratégiques militaires.

Il est à noter que la visite de ce labyrinthe souterrain se fait uniquement sur réservation auprès de l'office du tourisme de Konjic. Le tarif s'élève à 10 euros par personne.

Apprécier l'exposition du Musée de sculpture sur bois

Konjic est mondialement réputée pour son art ancien de la sculpture sur bois, qui rappelons-le, est reconnue par l'UNESCO. Le Musée de la sculpture sur bois a été créé pour préserver cette tradition et retracer son évolution à travers les époques. Il met également à l’honneur les générations d’artisans qui, grâce à leur travail et leur dévouement, ont transmis leur savoir-faire à celles d'après.

Faire du rafting sur la Neretva

Amateur de sensation ? Faites une descente en rafting sur la rivière Neretva. Ce cours d'eau cristalline vous promet une aventure palpitante de 5 heures, entre Glavatičevo et Konjic. Durant ce parcours de 23 km, vous affronterez des rapides de classe II à IV.

Les guides professionnels fournissent tout l'équipement nécessaire (combinaisons, gilets de sauvetage et casques). Une pause déjeuner au bord de l'eau permet de reprendre des forces avec un barbecue traditionnel.

Se détendre au lac Boračko

Au pied des montagnes du Prenj s'étend le lac Boračko, un superbe lac glaciaire connu pour la pureté de ses eaux. Propice à la baignade et au repos, il offre aussi de belles opportunités de pêche. De nombreuses espèces de poissons, dont la truite et la carpe, y peuvent être capturées. C'est un lieu incontournable pour les amoureux de nature et de plein air. Il est situé à 20 km de Konjic.

Visiter le village de Lukomir

Perché à 1 495 mètres d'altitude, Lukomir est la localité la plus élevée de Bosnie-Herzégovine. Ce petit village existerait depuis le XVI, ou le XVIe siècle. Considéré comme un musée ethnographique et faisant partie des monuments nationaux de la Bosnie-Herzégovine, il transporte les visiteurs dans le passé.

Quand visiter Konjic ?

Les mois de juin, juillet et août se présentent comme la meilleure période pour visiter Konjic. Cette partie de l'année se caractérise par des températures agréables et des précipitations faibles.

Cependant, notez qu'elle correspond à la haute saison touristique, avec une affluence accrue en juillet et un pic en août. Si vous souhaitez éviter les foules, optez plutôt pour mai ou septembre. Durant ces mois, les conditions météorologiques restent propices à l'exploration de la région.

Comment s'y rendre ?

Depuis Sarajevo

Konjic est accessible en voiture, bus et train depuis la capitale bosnienne.

Depuis Mostar

Environ 69 km de route séparent Konjic de Mostar, au sud. Pour accéder à cette dernière, vous pouvez également voyager en voiture, en bus ou en train.