Bolivie

La réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa est l’un des joyaux naturels les plus précieux de la Bolivie. Elle est située au sud-ouest du pays, dans le département de Potosi, dans la communauté de San Pablo de Lipez, à la frontière entre le Chili et l’Argentine. Cette réserve est un sanctuaire d’une biodiversité unique et un site emblématique pour les amoureux de nature et d’aventure. Que ce soit pour admirer la faune sur un fond de montagnes majestueuses ou pour explorer des paysages hors du commun, la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa offre une expérience inoubliable.

Histoire

Créée le 13 décembre 1973, la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa porte le nom d’un héros de guerre bolivien, le colonel Eduardo Avaroa. Ce dernier s’est illustré lors de la guerre du Pacifique à la fin du XIXe siècle. La création de cette réserve répondait à une nécessité urgente de protéger les écosystèmes fragiles de la région, en particulier les habitats naturels d’espèces menacées comme le flamant des Andes.

Depuis sa création, la réserve est devenue un modèle de préservation de la biodiversité en Bolivie et en Amérique du Sud. Elle fait partie intégrante du système national des aires protégées du pays. Elle s’inscrit également dans des initiatives internationales pour la protection des zones humides et des espèces migratrices.

Climat

Le climat dans la région de la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa est marqué par des conditions extrêmes. À une altitude élevée, les températures moyennes restent inférieures à 4 °C tout au long de l’année. Les nuits et les matins sont particulièrement froids, souvent accompagnés de fortes gelées.

Les précipitations annuelles sont limitées, créant un environnement aride. L’hiver (mai à août) est très sec, tandis que l’été (décembre à avril) connaît des pluies irrégulières.

La meilleure période pour visiter la réserve se situe entre juin et août, lorsque les routes sont plus praticables et les températures stables bien que froides, surtout la nuit. Pendant la saison des pluies, les lagunes sont pleines et offrent des paysages magnifiques. Cependant, les routes peuvent devenir difficiles, et certaines parties de la réserve peuvent être inondées. 

Un désert de haute altitude

La réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa s’étend sur une superficie d’environ 7147 km2. Elle culmine entre 4000 et 6000 mètres d’altitude, ce qui en fait l’une des zones protégées les plus élevées au monde.

En parcourant les nombreuses vallées de la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa, on découvre d’étranges formations rocheuses issues de lave pétrifiée, vestiges silencieux d’une activité géologique millénaire. Ces blocs sculptés par le temps côtoient des montagnes aux teintes multicolores, dont les nuances rouges, ocres et jaunes se fondent parfois en dunes ondulantes d’un orange éclatant.

La réserve est réputée pour sa richesse géothermique. On y trouve des geysers fumants, des fumerolles qui s’élèvent dans le froid glacial du matin, et des sources thermales aux eaux bienfaisantes. Les volcans semi-actifs, sentinelles imposantes de la région, témoignent de l'activité tellurique intense qui a façonné ce paysage depuis des millions d’années.

Une biodiversité unique en haute altitude

Malgré ses conditions extrêmes, notamment des températures glaciales, des vents violents et une faible concentration en oxygène, la réserve Eduardo Avaroa abrite une faune et une flore remarquables. Ces espèces se sont adaptées à un environnement hostile, faisant de la réserve un laboratoire naturel pour l’étude de la vie en altitude.

La faune aviaire

Dans la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa, on recense plus de 80 espèces d’oiseaux. Cette aire protégée est d’abord un sanctuaire pour trois espèces de flamants :

• Le flamant andin : Le plus grand des trois, il est considéré comme vulnérable.
• Le flamant de James : Cette espèce, également rare, se distingue par sa taille plus petite et son plumage rose vif.
• Le flamant chilien : Plus commun, il se reconnaît à ses pattes grises et sa coloration plus douce.

Ces oiseaux se nourrissent des micro-organismes présents dans les lagunes alcalines, jouant un rôle essentiel dans les écosystèmes locaux.

Par ailleurs, on trouve également d’autres espèces d’oiseaux tels que :

• Les nandous (une variété d’autruche)
• Les canards
• Les gansos andinos
• Les condors
• Les avocettes
• Les suris

Autres espèces emblématiques

Outre les flamants, la réserve abrite plusieurs mammifères endémiques ou menacées, tels que :

• La vigogne
• Le guanaco
• Le renard andin
• Le chat des Andes
• La viscacha
• Le lama
• Le puma
• Le taruca

La flore

Malgré son apparence aride et désertique, la réserve Eduardo Avaroa abrite une richesse végétale remarquable, avec une flore qui s’est adaptée aux conditions extrêmes de l’environnement. On y recense entre 190 à 300 espèces de plantes, dont certaines sont menacées.

La végétation se compose de prairies semi-désertiques et des zones humides, entourées de lacs salés d’origine glaciaire. Les pâturages de graminées, comme le Jarava ichu (ichu ou paja brava), sont omniprésents sur les plaines. Les zones humides abritent la thola, producteur de propolis grâce aux abeilles.

Sur les collines et les formations rocheuses, on trouve des bosquets de quenua ou queñoa, un arbre à l’écorce feuilletée qui pousse à des altitudes extrêmes, jusqu’à 4800 mètres. Cette espèce est associée aux grands coussins d’yareta, une plante remarquable pouvant vivre jusqu’à 3000 ans, bien que sa croissance annuelle soit infinie.

Comment s’y rendre ?

La plupart des visiteurs accèdent à la réserve Eduardo Avaroa depuis l’un des deux villes principales :

• Uyuni (en Bolivie) : Située à environ 300 km au nord, Uyuni est le point de départ le plus courant, surtout pour les voyageurs qui combinent une visite du Salar d’Uyuni avec celle de la réserve.
• San Pedro de Atacama (au Chili) : Cette ville chilienne est une porte d’entrée pour accéder à la réserve, située à environ 200 km.

En excursion organisée

Les visiteurs optent généralement pour des tours organisés pour découvrir la réserve Eduardo Avaroa. Ces excursions incluent le transport, les guides, souvent le repas, et parfois même l’hébergement. De nombreuses agences locales proposent des circuits de 3 à 4 jours couvrant diverses attractions de la région.

En transport privé

Il est possible de se rendre à la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa en voiture privée, mais cela exige une bonne préparation. Il faut par exemple utiliser un véhicule 4x4, car les routes sont non goudronnées, souvent sablonneuses et caillouteuses. Les panneaux sont également rares, et les connexions réseau sont inexistantes. Il est ainsi conseillé d’utiliser une application GPS hors ligne. 

La réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa aujourd’hui

La réserve attire chaque année des milliers de visiteurs, en particulier des randonneurs et des passionnés de photographie. Cependant, cet afflux touristique pose des défis en termes de durabilité. En effet, bien que le tourisme soit une source précieuse de revenus pour les communautés locales, il peut entraîner des inconvénients tels que :

• La pollution des lagunes par les déchets
• La perturbation des habitats sensibles
• L’érosion des sols due aux déplacements fréquents des véhicules.

Afin de minimiser ces impacts, les autorités boliviennes ont mis en place des politiques strictes, comme des frais d’entrée pour les visiteurs et la limitation des zones accessibles.

Attractions à découvrir

Les lagunes colorées

Parmi les points forts de la réserve figurent ses célèbres lagunes. Ces plans d’eau, alimentés par des sources souterraines et entourés de minéraux volcaniques, arborent des teintes spectaculaires, blanc, rouge, vert émeraude :

• La laguna Colorada: Avec ses eaux rouges riches en algues et ses flamants roses, cette lagune est le symbole de la réserve. Elle s’étend sur environ 60 km2 et constitue une zone clé pour la reproduction du flamant andin.
• La laguna Verde: Située au pied du volcan Licancabur, cette lagune doit sa couleur verdâtre aux dépôts de cuivre et d’arsenic dans son lit.
• La laguna Hedionda: Réputée pour ses eaux sulfureuses, elle attire de grandes variétés d’oiseaux migrateurs.

Les volcans et les geysers

L’endroit abrite plusieurs volcans imposants, dont le Licancabur (environ 5868 m) et l’Uturuncu (environ 6008 m). Ces sommets offrent un cadre majestueux et témoignent de l’activité volcanique qui a modelé la géographie de la région. Non loin de là, les Sol de Mañana, une zone géothermique, dévoilent des geysers fumants et des mares de boue bouillonnante, rappelant la puissance des forces terrestres.

Autres attractions

La réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa dispose d’autres attractions à visiter absolument, telles que :

• Les sources thermales de Polques: Idéales pour les visiteurs en quête de détente et de bien-être, les eaux riches en propriétés bénéfiques de ces sources offrent une expérience relaxante.

Le Centre d’interprétation Ch’aka : Situé dans la communauté de Quetena Chico, au cœur de la réserve, il s’agit d’un lieu dédié à la découverte de la richesse naturelle et culturelle de la région.