Découvrez le temple Garni en Arménie, un site antique unique à l'architecture grecque avec des sculptures mythologiques païennes.
Le temple de Garni est situé sur un promontoire rocheux qui domine les gorges de l’Azat, une vallée profonde et verdoyante creusée par la rivière du même nom. Le contraste entre la pierre grise du temple et le vert des montagnes est saisissant. Le site offre une vue panoramique sur le paysage environnant, qui change de couleur selon les saisons et l’heure du jour. Le temple est particulièrement beau au lever et au coucher du soleil, quand la lumière met en valeur ses formes et ses détails.
Le temple de Garni demeure le seul vestige païen d’Arménie. Avant que le christianisme ne devienne la religion d’État en 301, ce centre du néopaganisme arménien témoignait de la diversité spirituelle qui régnait. Initiée par le roi Tiridate Ier, le plan de construction du temple dévoile un complexe cultuel étendu, comprenant thermes, palais, église et cimetière.
Consacré à Mithra, une divinité solaire vénérée tant en Orient qu’à Rome, le temple était le théâtre de rituels secrets et de sacrifices d'animaux. La « Pierre Hélios », gravée d’une inscription en grec, atteste de la réalisation conjointe du temple et de la résidence d'été royale par le roi Tiridate Ier. Elle évoque Hélios, le dieu soleil, souvent lié au temple, bien que cette connexion demeure sujette à interprétation.
En 1679, un séisme réduit le temple en ruines. Cependant, dans les années 1970, des archéologues et des artisans entreprennent la reconstruction du temple, préservant ainsi le legs des anciens édifices païens grâce à leurs efforts déterminés.
Le temple de Garni est un exemple rare de temple grec en Arménie. Il est de style ionique, avec des colonnes élancées et des chapiteaux ornés de volutes. Il est composé d’un péristyle, une colonnade qui entoure une cella, la salle intérieure où se trouvait l’autel. La cella est surmontée d’un fronton triangulaire, décoré de sculptures représentant des scènes mythologiques. La frise qui court le long du toit est ornée de motifs géométriques et floraux. Le temple est construit en basalte, une roche volcanique locale, qui lui confère une solidité et une durabilité remarquables.
À proximité du temple, on peut également admirer les vestiges de plusieurs monuments historiques, tels que :
Les thermes romains, localisés à l’est du temple, remontent au IIIe siècle. Ils se composent de quatre pièces distinctes : un vestibule, un vestiaire, une salle tiède et une salle chaude. Une mosaïque ornant la salle chaude représente des personnages et des créatures marines, accompagnée d’inscriptions en grec. En 1978, la mosaïque a subi une restauration et est actuellement sous la protection d’un toit.
L’église du VIIe siècle, érigée au sud du temple, est consacrée à saint Sion, un martyr arménien du IVe siècle. Construite en pierre et en brique, elle présente une coupole octogonale et abrite des fresques ainsi que des inscriptions en arménien. En 2010, elle a fait l’objet d’une restauration et sert de lieu pour des cérémonies religieuses.
Le mémorial du génocide, situé à l’ouest du temple, se compose d’une stèle de pierre surmontée d’une croix, entourée de fleurs. Inauguré en 2015, à l’occasion du centenaire du génocide arménien de 1915-1923 perpétré par l’Empire ottoman, il rend hommage aux victimes.
Les khatchkars, présents dans les jardins du temple, sont des croix de pierre sculptées, représentatives de l’art arménien. Datant du IXe au XVIIe siècle et provenant de différentes régions d’Arménie, ces khatchkars sont ornés de motifs floraux, géométriques et religieux. Ils revêtent une signification spirituelle et commémorative.
À huit kilomètres au sud-ouest du temple se trouve le village de Gilan, un hameau typique arménien. Les habitations, construites en pierre et en bois, s’entourent de vergers et de vignobles. Explorez-y la vie rurale et ressentez l’hospitalité chaleureuse des résidents. Ces derniers offrent non seulement des chambres d’hôtes, mais également des repas traditionnels.
Immergez-vous dans la gastronomie locale en dégustant le lavash, un pain arménien réputé. Sa préparation se déroule dans un four particulier, connu sous le nom de tonir, creusé dans le sol. Cette expérience culinaire unique vous permettra de savourer pleinement les saveurs de la région.
Pour profiter pleinement de votre visite au temple de Garni, voici quelques informations pratiques à connaître :
Le temple de Garni est ouvert toute l’année, mais les meilleures saisons pour le visiter sont le printemps et l’automne, quand le temps est agréable et les couleurs sont éclatantes. L’été est très chaud et sec, et l’hiver est très froid et neigeux.
Le temple est très fréquenté le week-end et les jours fériés, il vaut mieux le visiter en semaine et le matin pour éviter la foule.
Le temple de Garni est ouvert tous les jours de 9 h à 18 h en été, et de 10 h à 17 h en hiver. Le tarif d’entrée est de 1 500 drams (environ 2,5 euros) pour les adultes, et de 750 drams (environ 1,25 euro) pour les étudiants. Il y a des guides disponibles sur place, qui parlent arménien, anglais, russe et français. Le tarif de la visite guidée est de 3 000 drams (environ 5 euros) pour un groupe de 10 personnes maximum.
Le temple de Garni est un lieu sacré et historique, qui mérite le respect et la considération des visiteurs.
Le temple de Garni est le point de départ de plusieurs randonnées qui permettent de découvrir les richesses naturelles et culturelles de la région. Parmi les plus belles, on peut citer :
À cinq kilomètres au sud du temple, on découvre une cascade majestueuse. Cette chute d’eau, haute de quinze mètres, surgit d’une falaise de basalte imposante. Elle est dédiée à la déesse arménienne associée à l’amour, à la beauté et à l’eau.
Cet endroit, à la fois romantique et rafraîchissant, offre l’opportunité de se baigner ou de profiter d’un pique-nique en toute quiétude. Vous pourrez ainsi vous immerger pleinement dans la splendeur de la nature environnante.
Accueillant le temple Garni sur sa rive sud, le lac Sevan est le plus grand lac d’Arménie et l’un des plus hauts du monde. Il est situé à environ 60 km au nord-est d’Erevan, la capitale du pays. Le lac Sevan est réputé pour sa beauté naturelle et sa richesse écologique. De nombreuses variétés de poissons, d'oiseaux et de plantes trouvent refuge en son sein. Le lac Sevan est également un lieu historique et culturel important.
À 10 kilomètres au nord-est du temple Garni, ce sanctuaire du IVe siècle s’inscrit dans un cadre montagneux et verdoyant. Il est dédié à saint Grégoire l’Illuminateur, pionnier du christianisme arménien. Il abrite plusieurs églises et chapelles, dont certaines sont taillées dans la roche. Renommé pour ses sculptures, khatchkars et la relique de la Sainte Lance, le sanctuaire est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000.
À 12 kilomètres au sud-est du temple se trouve un monument historique de l’Arménie médiévale. Érigée au Xe siècle sur un éperon rocheux, la forteresse de Kakavaberd est entourée de remparts et de tours. Depuis cet emplacement stratégique, l’édifice offre une vue imprenable sur la vallée de l’Azat. Les princes arméniens utilisaient cette forteresse comme refuge lors des invasions étrangères. Elle est considérée comme l’une des forteresses les plus imprenables du pays, en raison de sa position stratégique et de ses murs fortifiés.
Ce site naturel s’étend sur une distance de 15 kilomètres au sud du temple. Il est façonné par la rivière Azat, qui a sculpté un canyon profond et étroit à travers le basalte. La gorge de l’Azat présente des formations rocheuses présentant une diversité de formes et de couleurs. Parmi ces formations, on peut notamment admirer « la Symphonie des pierres », une colonne hexagonale de basalte qui évoque l’image d’un orgue géant. La gorge peut être explorée à pied ou en 4x4 en suivant un sentier qui longe la rivière.
Pour aller encore plus loin, visitez le temple Yerevan situé à 65 km de Garni. Il s’agit du plus grand sanctuaire yazidi du monde. Il se trouve dans le village d’Aknalich, à environ 35 kilomètres à l’ouest de la capitale éponyme. Inauguré en septembre 2019, ce remarquable édifice se compose de sept dômes entourant un toit voûté central. En plus de son architecture distinctive, le temple abrite un séminaire et un musée dédiés à la culture et à l’histoire des yazidis, une minorité religieuse ayant fait l’objet de persécutions dans plusieurs pays.