Afrique du Sud

Le Parlement du Cap

Ce majestueux bâtiment au cœur de Cape Town, n’est pas qu’une simple administration publique du pays de Nelson Mandela. C’est un pilier inextricable de l’histoire sud-africaine, témoin des luttes et des victoires d’une nation.

Source de l’apartheid et de sa chute

Fondé en 1853 par la reine Victoria, le Parlement du Cap a servi de législateur à la colonie britannique du Cap jusqu’à la création de l’Union d’Afrique du Sud en 1910. Il était composé de deux chambres : la Chambre d’assemblée et le Conseil législatif.

Lieux du meurtre de Hendrik verwoerd, cet édifice a été au fil des années le théâtre de nombreuses discussions politiques cruciales et a accueilli des figures majeures de l’histoire de l’Afrique du Sud. Il a été le lieu de débats portant sur des questions aussi capitales que la guerre anglo-boer, les deux conflits mondiaux et le changement politique du Parti uni de Jan Smuts au Parti national, dont l’instauration du régime raciste d’apartheid était le principal projet.

Signifiant « séparation » en afrikaans, l’apartheid était un régime politique en vigueur en Afrique du Sud de 1948 à 1991. Ce système institutionnalisait la ségrégation raciale et la discrimination politique et économique au profit des minorités blanc du pays. Les noirs, eux, étaient exclus de tout.

L’année 1990 a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’apartheid. Nelson Mandela a été libéré de prison après 27 années d’incarcération. Le chef de l’etat Frederik de Klerk, dernier président blanc du pays a levé l’interdiction du Congrès national africain (ANC). Le parti politique de Mandela, et le Parlement ont abrogé les lois qui légalisaient l’apartheid.

Ces actions avaient initié des discussions sur la mise en place des premières élections démocratiques et sur l’élaboration d’une nouvelle constitution. Néanmoins, l’égalité des droits civiques pour les Sud-Africains noirs n’a été réalisée qu’en 1994, lors des premières élections nationales non raciales et de la formation d’une assemblée constituante.

Un héritage précieux à préserver

Le Parlement du Cap est un exemple remarquable de l’architecture du XIXe siècle. Conçu par Charles Freeman, le bâtiment original avec ses portiques corinthiens imposants et son immense dôme est une pièce maîtresse. La conception de la Chambre d’assemblée par l’architecte renommé Sir Herbert Baker ajoute également à son importance historique et architecturale. Les fauteuils revêtus de cuir vert ainsi que la disposition architecturale de la pièce sont assez similaires à ceux de la Chambre des communes du Royaume-Uni.

Actuellement, le Parlement du Cap abrite une collection de plus de 4000 œuvres d’art, représentant une vaste palette de créativité à travers les différentes générations. La maison historique du parlement est une véritable caverne d’ali baba. Sa collection comprend des trésors tels que la copie originale de l’hymne national de l’Afrique du Sud, Die Stem van Suid-Afrika, les créations artistiques et les écrits de François Levaillant, les satires de Daniël Cornelis Boonzaier, une carte ancienne gravée sur bois et coloriée par Sebastian Münster, ainsi qu’une immense tapisserie de 120 mètres de long, la tapisserie de Keiskamma, qui s’inspire de l’épopée de Bayeux pour narrer l’histoire du Cap-Oriental jusqu’aux élections de 1994 en Afrique du Sud.

Le Parlement du Cap, centre du pouvoir législatif sud-africain

Composé de l’Assemblée nationale et du Conseil national des provinces, le Parlement joue un rôle crucial dans la démocratie sud-africaine. Il est le lieu où les lois sont débattues et votées, où le gouvernement est tenu responsable de ses actions et où les voix du peuple sont représentées.

Qui représente le parlement ?

L’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, est composée de 400 membres élus au suffrage universel direct. C’est là que siègent les partis politiques et que se déroulent les débats les plus animés.

Qui est le chef du parlement actuellement ?

Moloto Mothapo, l’actuel président de l’Assemblée nationale, est un homme charismatique et expérimenté qui veille au bon fonctionnement de cette institution fondamentale.

L’incendie de 2022 : un drame national

Le 2 janvier 2022, un incendie ravageur a dévasté une partie du parlement. À environ 5 heures du matin (4 heures du matin, heure française), le feu a commencé dans la section la plus ancienne de l’édifice, érigé en 1884. Cette partie abrite des salles richement décorées en bois précieux, qui étaient jadis utilisées comme salle de réunion par les parlementaires. Des vidéos aériennes diffusées sur les chaînes de télévision ont révélé d’énormes flammes jaillissant des toits de l’impressionnant bâtiment. D’après les conclusions des enquêteurs, l’incendie s’est initié à deux emplacements distincts, tandis que le système d’extinction automatique a été entravé par l’interruption de l’approvisionnement en eau, compromettant ainsi son efficacité.

Malgré l’incendie, aucun décès n’est à déplorer, mais les dommages sont considérables. Le feu a causé d’importants dégâts à l’aile ouest du bâtiment, notamment à la Chambre basse du parlement. Les murs ont été noircis et fragilisés par les flammes. Des œuvres d’art irremplaçables ont été réduites en cendres, et une partie de l’histoire du pays a été perdue à jamais.

Le gouvernement rapidement a mis en place un plan de reconstruction ambitieux pour redonner au Parlement sa splendeur d’antan. Des équipes de pompiers et d’experts ont travaillé d’arrache-pied pour restaurer les parties endommagées et préserver les éléments encore intacts.