L'église Regina Mundi - Nomadays

Afrique du Sud

L'église Regina Mundi

Gravant à jamais son nom dans l’histoire de l’apartheid, l’église catholique Regina Mundi de Soweto, un quartier noir de Johannesburg, est l’un des monuments les plus célèbres d’Afrique du Sud. Tout ce qu’il faut savoir.

L’église Regina Mundi n’est pas un lieu de prière comme les autres. Surnommée « cathédrale du peuple » ou « église du peuple », la plus grande église catholique romaine du pays est un roman national où les Sud-Africains ont accouché leurs rêves, leurs espoirs, leurs luttes pour l’indépendance et l’égalité des droits. Fondée dans le milieu du xxe siècle, l’église est célèbre pour avoir accueilli les groupes anti-apartheid. Là se regroupait la communauté noire de Soweto. L’émotion et le recueillement sont au rendez-vous, à la vue des traces de balle sur la chaire ou les bancs qui rappellent un douloureux passé. Les fusillades en plein milieu du culte, les cris de panique, les sermons du curé pour réconforter les fidèles… Plus que jamais, le détour dans l’église Regina Mundi est indispensable pour plonger dans l’histoire sud-africaine comme dans un livre.

Pour la petite histoire

Le nom de l’église est tiré du latin « Regina Mundi » qui signifie « Reine du Monde », une périphrase pour désigner la Sainte Vierge. Le projet a été confié à l’architecte Anthony Noel Errol Salven. L’édifice a été construit sur les ruines d’une vieille paroisse de Soweto, dans le quartier de Moroka. Les travaux ne prirent qu’une année et furent complètement achevés en 1962. La messe d’inauguration a été présidée par le cardinal milanais Baptista Montini.

En raison de son caractère symbolique, du rôle actif qu’elle a joué dans les mouvements anti- apartheid et de sa figure incarnant la liberté et l’égalité des hommes sans distinction de la race, de l’ethnie ou de la couleur, l’église Regina Mundi a reçu la visite de nombreuses personnalités politiques du monde entier. En 1998, l’ancien président Bill Clinton y a célébré la messe du dimanche en compagnie de son épouse Hillary. En 2011, Michelle Obama, la première dame des États-Unis, s’y est rendue à l’occasion d’une tournée spéciale en Afrique. Les habitants de Soweto sont profondément attachés à cette église, car ils lui attribuent des valeurs historiques, affectives et sentimentales. Là se tiennent les évènements notables comme les baptêmes, les mariages et les obsèques, qui marquent les familles.

Architecture de l’église

La façade de l’église Regina Mundi saute directement aux yeux. Malgré la simplicité du décor, le plan triangle en forme de A est très caractéristique. L’intérieur présente un style vintage, avec des œuvres d’art étonnantes. Avant de pousser le portail, attardez-vous dans le joli parc, admirez la fontaine et la colonne de paix octroyée par des chrétiens japonais, ou faites un tour dans la galerie d’arts.

Ce qu’il faut retenir de votre visite de la Regina Mundi Catholic Church

Une heure suffit pour faire le tour de cette charmante église. La visite guidée est recommandée pour en apprendre davantage sur le passé de l’église, sa participation active dans la lutte contre l’apartheid et les autres détails intéressants.

Les souvenirs de l’apartheid

La chapelle ravit par ses proportions imposantes. Elle est capable d’accueillir entre 5 000 et 7 000 fidèles. Les souvenirs de l’apartheid reviennent en mémoire lorsqu’on porte le regard sur le plafond, la sainte croix et l’autel en marbre : les traces de balle sont là pour en témoigner. On revoit la scène où les jeunes étudiants se sauvaient dans l’église pour échapper à la vindicte des forces de l’ordre après leur mutinerie sur le stade d’Orlando. L’office se déroula tranquillement, quand les Blancs foncèrent la porte, tirèrent à balles réelles et arrêtèrent les groupes de manifestants. Cette révolte de 1976 est gravée en lettres d’or dans les annales.

La Vierge et l’Enfant de Soweto

À part son histoire poignante, le patrimoine artistique est un point fort de l’église Regina Mundi. L’œuvre la plus remarquable est la Vierge à l’Enfant noire, signée et datée en 1973 par le peintre Larry Scully. La Mère de Dieu est représentée dans la peau d’une femme noire, ce qui est une première dans le monde de la peinture religieuse.

Les fresques de la Vierge Marie

Les murs de l’église sont illuminés par des vitraux aux couleurs vives. Les peintures sur les vitraux racontent les épisodes de la vie de la Vierge. Jolanta Kwaniewska, première dame de la Pologne, les a offertes en cadeau à l’église en 1988.

Informations pratiques

Horaires de messe

Il est préférable de faire une visite matinale, par exemple entre 8 h et 11 h, période où il y a foule dans l’église. Comme les heures d’ouverture sont susceptibles de modification, veuillez vous renseigner avant de venir.

Lundi : pas de messe

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi : 8 h

Samedi : pas de messe (confession)

Dimanche : 7 h et 9 h

Premier vendredi du mois : 18 h

Une fois à l’intérieur, les visiteurs sont priés de respecter le silence en se gardant de bavarder ou de faire des commentaires bruyants. Une tenue décente serait la bienvenue.

Tarifs d’entrée

Accès libre pour les touristes. Les dons volontaires sont vivement appréciés pour financer l’entretien de l’église.

Comment s’y rendre ?

Le Regina Mundi Catholic Church est située en plein centre de Soweto, le township de Johannesburg qui abrite la plus forte proportion de Noirs. Le trajet est de 22 km en partant du CBD (Central Business District). La majorité des voyageurs s’y rendent en taxi.

Dans les environs

Cette promenade vous a plu ? À quelques mètres de Regina Mundi, d’autres sites touristiques réclament votre attention :

- La maison-musée de Nelson Mandela, où ont vécu le célèbre militant et sa famille ;

- Le musée de l’apartheid, qui restitue fidèlement l’expérience de la ségrégation raciale ;

- Le parc d’attraction Gold Reef City, un musée axé sur la conquête des mines d’or en Afrique du Sud ;

- Les jardins Oppenheimer ;

- Le musée Hector Piertson, dédié à la mémoire d’un jeune écolier de 12 ans qui est décédé d’un coup de balle lors des émeutes de 1976.